L'éolien souffre de l'incertitude sur les tarifs de rachat

ERDF, le gestionnaire du réseau d'électricité français, a enregistré des demandes de raccordements à hauteur de 74 mégawatts (MW) au premier trimestre 2014, selon des chiffres fournis par l'entreprise, contre 105 MW au premier trimestre 2013.

Selon le syndicat des énergies renouvelables (SER), ces chiffres "ne sont pas rassurants". "Depuis trois ans nous observons un ralentissement" dans le développement de l'éolien, a déloré Marion Lettry, déléguée générale adjointe du SER, qui a ajouté que "cela obère l'atteinte de l'objectif de 2020".

La France a prévu de produire 25.000 MW d'électricité à partir de l'énergie éolienne d'ici 2020. La puissance éolienne installée (c'est-à-dire les turbines en exploitation) a atteint 8.143 MW fin 2013 (+630 MW sur un an). Le SER relève notamment les délais de la procédure de raccordement et les incertitudes autour des tarifs de rachat de l'électicité par EDF.

Incertitudes autour des tarifs de rachat

Afin de favoriser le développement des énergies renouvelables, la France soutient le secteur des éoliennes terrestres en imposant des tarifs supérieurs au prix du marché aux distributeurs qui achètent l'électricité produite dans ces installations.

Ces tarifs ont été contestés en 2008 par l'association anti-éolien "Vent de Colère" qui a déposé un recours devant le Conseil d'Etat qui s'était tourné vers la Cour de justice de l'Union européenne.

En décembre 2013, cette dernière a épinglé une aide de l'Etat déguisée, avant que le mois dernier, la Commission européenne ne donne son feu vert à ces aides, tout en lançant une enquête approfondie sur les réductions fiscales consenties aux grands consommateurs d'énergie.

Le Conseil d'Etat doit désormais rendre une décision dans les prochaines semaines sur ces tarifs réglementés. En ce qui concerne l'énergie photovoltaïque, ERDF a comptabilisé des demandes de raccordements pour l'équivalement de 173 MW, contre 100 MW au premier trimestre 2013.