ITE : les sous enduits dominent le marché

ITE : les sous enduits dominent le marché

Boostés par la rénovation énergétique, et son potentiel considérable, les systèmes d’ITE sous enduit se préparent à de beaux jours




C’est la première technique d’ITE utilisée en France, selon une étude réalisée par TBC. Mais l’enduit sur isolant «marque le pas en 2013 avec une croissance moins significative que celle des bardages», a relevé la société d’études.

 

Un état des lieux que Jean-Pierre Deleuze, chef de marché ITE chez Weber, confirme. «Même si l’enduit sur isolant, qui représente 50% du marché global de l’ITE, a connu une croissance de + 4% en 2013, il a tout de même ralenti». La faute au secteur du neuf.

 

Or, sur le marché de la rénovation énergétique, «il reste prédominant, les bardages affichant un coût au ­mètre carré élevé». En maison indi­viduelle, qui représente 25% des surfaces traitées en ITE, soit 3,8 millions de m2 l’an passé, 1,2 millions de m2 ont été réalisés en bardage, vêture et vêtage et 2,5 millions de m2 en enduit sur isolant.

 

«Même si ce type d’ITE atteint le niveau de prix d’une belle voiture, nous prédisons un avenir radieux à ces solutions. Avec 19 millions de m2 de maison construites avant 1975 et le plan “j’éco-rénove, j’économise”, le potentiel est énorme», prévoit Laurent Goetheluck, chef de marché ITE chez Parexlanko.

 

La minceur aux performances optimales

 

Côté systèmes, le gros du marché se concentre sur les systèmes polystyrène sous enduit organique prêt-à-l’emploi et RPE en finition, l’apanage des logements collectifs. «La maison individuelle s’oriente, elle, vers des solutions minérales», reprend Jean-Pierre Deleuze. «Les épaisseurs de ces produits par rapport à un enduit organique apportent un meilleur comportement au feu».

 

Aujourd’hui, les industriels sont en quête de minceur aux performances optimales «car l’ajout d’isolant diminue l’apport de luminosité». En outre, les systèmes, à base de ­po­lystyrène à l’origine, s’orientent ­désormais vers la laine de roche ou équivalent pour apporter des ­réponses techniques et réglementaires.

 

La bataille porte aussi sur la diversité des aspects et des teintes. Néanmoins, les deux professionnels de l’ITE rappellent que, si ce marché et ses 34 millions de maisons à rénover est très porteur, il n’est pas question de s’improviser poseur d’ITE.

 

Pour ces deux industriels, qui proposent des formations techniques, une ITE performante dépend aussi et surtout d’une mise en œuvre maîtrisée.

 

 

AVIS D’EXPERT

 

 


Stéphane Orsetti,
chargé de mission Socabat GIE

 

« Il est impératif de se reporter aux textes de référence ! »

 

Les systèmes d’enduit sur isolant font-ils l’objet de pathologies ?


Moins cher que les techniques de bardage, vêture et vêtage, l’enduit mince sur isolant représente plus de 60% du marché de l’ITE. Or, ces systèmes mis en place sur chantier montrent un certain nombre de pathologies si la réalisation n’est pas soignée.

 

Quelles sont les pathologies rencontrées ?


Nous constatons l’apparition d’infiltrations provoquées par de mauvaises jonctions entre les menuiseries et l’ITE, en particulier pour celles placées au nu extérieur. Mais aussi par le panachage de PSE blanc et gris sur chantier, alors que ces isolants n’ont pas le même coefficient de dilatation.

 

En outre, certaines entreprises ne pratiquent pas le harpage d’angle ce qui peut impacter la stabilité de l’ITE. De même, des fissurations sont générées par un désaffleurement provoqué par la conjonction de mauvaises découpes à la scie et par l’apparition de points durs causés par des bourrages à la colle trop conséquents.

 

Quels conseils pour éviter ces pathologies ?


Sur chantier, il ne faut pas hésiter à investir dans un appareil de découpe à fil chaud pour assurer un ajustement bord à bord du PSE. Le ponçage avant enduisage est aussi primordial conformément au Cahier des prescriptions techniques (CPT) 30 35 version 2 “Systèmes d’isolation thermique avec enduit mince sur polystyrène expansé”.

 

Dans tous les cas, il convient de se reporter aux textes de référence. Afin d’éviter d’utiliser n’importe quelles fixations, l’ITE doit être réalisée avec des procédés sous ATE-DTA qui donnent par exemple la bonne longueur des chevilles, la résistance au poids… Respecter ces textes permet aussi de s’assurer de la compatibilité des produits entre eux. 





REGLEMENTATION

 

 

©Weber

 

Depuis la RT 2012, des entreprises mettent en œuvre de l’ITE alors qu’elles ne sont pas toujours formées. Or, il faut un minimum de qualification, pour des questions d’assurabilité, selon Stéphane Orsetti, chargé de mission Scobat GIE.

 

L’Agrément technique européen (ATE), valable pour les supports traditionnels, détaille la composition du système en précisant, pour chaque composant, ses références ainsi que sa consommation au m2. Il précise aussi les performances du système.

 

Le Document technique d’application, complément français de l’ATE, donne l’appréciation globale du groupe spécialisé n°7 du CSTB sur le système. Il précise les caractéristiques techniques des composants du système, détaille sa mise en œuvre et ses performances principales.

 

 

Sur construction à ossature bois (env. 100 000 m2 de système ­d’ITE sous enduit posés en 2013), les systèmes ne sont pas visés par un Ate, mais par un Avis technique qui est similaire au DTA.

 

Le Cahier des prescriptions techniques (CPT) 3035 V2 du CSTB : il détaille les régles d’emploi et de mise en œuvre communes à tous les systèmes. Il complète la partie mise en œuvre des DTA et renvoie vers d’autres cahiers du CSTB relatifs à l’ITE.

 

 

©Weber

 

Les réglementations techniques incontournables : la réglementation feu pour les bâtiments d’habitation est celle détaillée dans l’arrêté du 31 janvier 1986. Les règles de choix des systèmes d’ITE vis-à-vis de l’aléa sismique sont définies dans le cahier du CSTB 3699V3 Règles pour la mise en œuvre en zone sismique des systèmes d’isolation thermiques par l’extérieur par enduit sur isolant.

 

La résistance aux chocs d’un système d’ITE devra être conforme aux recommandations du CPT 3035 V2 qui vise les chocs accidentels. En construction neuve, le choix du système et de la finition devra être compatible avec les indications du CPT 3035 V2 et les exigences du Cahier du CSTB 1833 relatif à l’exposition de la pluie aux façades.

 

Pour une pose calée/chevillée sur support béton ou maçonnerie, la densité de chevilles retenue devra permettre au système de résister aux efforts d’arrachement dus au vent. Ils sont déterminés selon les règles du Cahier 3707 du CSTB. La densité des chevilles sera ajustée selon la méthodologie du cahier 3701 du CSTB.

 

 


Source : batirama.com / Luce Aromans

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