De conjoint collaborateur à chef d'entreprise

De conjoint collaborateur à chef d'entreprise

L'entrepreneur du mois : Arlette Hennion Fin 2004, Gilbert Hennion, artisan plombier chauffagiste, fait valoir ses droits à la retraite. Pour des raisons économiques, son épouse Arlette qui travaillait à ses côtés depuis plus de 30 ans, a repris l’entreprise. Une décision qui ne fut pas simple à gérer.





Au 1er janvier 2005, Arlette Hennion, 54 ans, est devenue chef d'entreprise ! Elle a repris la société fondée par son mari en 1968. « Mon mari a commencé à travailler très tôt. Il justifiait  plus que les annuités de cotisations nécessaires pour faire valoir ses droits à la retraite. » Quelque peu usé aussi physiquement par son métier de couvreur, plombier-chauffagiste, Gilbert Hennion prend donc sa retraite. « Economiquement, il nous était difficile de fermer l'entreprise. Faute de repreneur, il a fallu poursuivre l'activité », confie Arlette, déclarée comme conjoint collaborateur (donc non rémunérée) depuis le milieu des années 1990. « Cela m'a au moins procuré un statut, mon travail était reconnu, j'ai pu être élue à la chambre de métiers... mais cela ne m'a rien apporté pour ma retraite car nous n'avons pas opté pour le versement de cotisations volontaires, reconnaît-elle. Avec le recul, je me dis qu'il aurait fallu le faire même si à l'époque, notre expert-comptable nous l'avait déconseillé. »

Location-gérance


Courant 2004, le couple se met donc en quête d'information pour savoir dans quelles conditions Arlette peut prendre la direction de l'entreprise artisanale. « Nous sommes un peu tombés des nues. Des confrères nous avaient dit que c'était assez simple et qu'il fallait juste faire une inscription à mon nom à la chambre de métier et au registre du commerce. Sauf que comme mon mari avait créé l'entreprise avant la date de notre mariage, cela n'était pas possible. » Donation, cession, location-gérance... pour y voir plus clair, les époux Hennion prennent contact avec une conseillère juridique. « C'est une avocate spécialisée en droit des affaires. Elle nous a expliqué les tenants et les aboutissants de chaque possibilité en fonction de notre cas particulier à savoir qu'aucun de nos enfants ne souhaitait prendre la suite après. Finalement, nous avons opté pour la location-gérance et j'ai conservé le statut d'artisan de mon mari. Les lois sont vraiment très compliquées et il ne faut pas hésiter à s'entourer des personnes compétentes pour prendre les bonnes décisions. »

Un temps partiel pour son mari


Depuis le 1er janvier 2005, Arlette est donc locataire gérante de l'entreprise de son mari. « Si j'avais eu 30 ans, j'aurai pris un statut cadre et je me serai salariée. Mais à mon âge, de toute façon, cela n'aurait rien changé pour ma retraite. » Elle compte travailler encore “quelque temps” reconnaissant qu'elle aimerait bien arrêter dans un futur assez proche. Avec ses 3 ouvriers et son apprenti, Arlette accuse aussi une baisse d'activité sauf en couverture où la demande est encore soutenue. Pour continuer à proposer un service de dépannage à ses clients, elle a même dû embaucher son mari en juillet 2007. « Les deux premières années, on a inversé les rôles en quelque sorte. C'est lui qui m'épaulait au quotidien, reprenant les devis, vérifiant le choix des fournisseurs, supervisant ponctuellement quelques chantiers. Et puis nous avons rencontré des problèmes de personnel et l'entreprise n'avait plus aucun membre effectif titulaire de la qualification gaz pour les dépannages. Alors je me suis renseignée pour savoir dans quelle mesure je pouvais embaucher mon mari. » Le jeune retraité a donc repris du service avec un contrat de 40 heures par semaine !


Source : batirama.com / Céline Jappé
 

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