Solutrans 2025 : les VUL et camions tiennent salon à Lyon

Le Salon Solutrans 2025, à Lyon. © Incitis

L’édition 2025 du salon Solutrans a refermé ses portes en novembre dernier. Au menu du rendez-vous lyonnais : des nouveautés VUL et le résultat de l’International Van of the Year, avec le Kia PV5 pour vainqueur.




Curieusement, les grands salons autos n’ont plus forcément lieu dans les capitales. C’est encore plus vrai dans le domaine des utilitaires. Ainsi, c’est Birmingham qui s’y colle pour la Grande-Bretagne et Hanovre qui accueille Outre-Rhin, le plus grand rendez-vous VI/VUL de la planète. En France, c’est Lyon qui a ce rôle. Tous les deux ans, s’y déroule en effet le Salon Solutrans. Ce rendez-vous, né en 1988, est devenu une référence. On y croise tous les acteurs de la filière véhicules industriels : constructeurs, carrossiers, aménageurs, équipementiers, professionnels du pneumatique, réseaux de distribution, ainsi que toutes les solutions dédiées.

Ce qui frappe le visiteur néophyte, c’est la taille de l’évènement, qui couvre 100 000 m2, en six halls XXL. Il faut bien loger camions-tracteurs, toupies, citernes, remorques porte-voiture ou encore grues de toutes sortes. In fine, les 65 000 visiteurs du salon parcourent pas mal de kilomètres. Sur place, on se sent comme un bambin entouré de jouets taille “un”.

 

 

Camion : l’électrique monte à bord

Côté VI, la plupart des constructeurs ont répondu présents sauf Iveco et Volvo. Sur le secteur des camions, la révolution électrique est en marche. Les premiers E-camions à piles sont désormais effectifs et l’offre ne cesse de s’enrichir. En revanche, pas trace à Lyon du camion Tesla.

La start-up néerlandaise Incitis, expose le Easy Urban Delivery de 19 tonnes. La suspension pneumatique de ce camion s’abaisse de près de 40 cm pour que ses ouvrants se retrouvent directement au niveau du trottoir. Plus besoin de monter et descendre du véhicule. Plus besoin de hayon non plus et par ricochet, moins de risques d’accidents du travail. L’entreprise estime que son système, encore en gestation, permettra de réduire de 30 % le temps d’un déchargement.

 

La start-up néerlandaise Incitis, expose le Easy Urban Delivery, un camion dont la suspension pneumatique s’abaisse de 40 cm pour se placer directement au niveau du trottoir. © Incitis

 

 

Même si les E-camions électriques sont encore peu nombreux sur les routes, l’offre en revanche, ne cesse de s’enrichir. © Nicolas Dembreville

 

Côté utilitaires cette fois, c’est le grand retour des constructeurs. Une douzaine d’entre eux étaient présents à Lyon, contrastant avec des éditions précédentes un peu désertées. Iveco absent et Mercedes font seuls impasse sur les VUL.

 

 

Renault et Kia bien logés

Côté stand, Kia et encore plus Renault prennent leurs aises. Le Losange a droit à un vaste stand accompagné d’un îlot, séparé par une allée. L’ensemble est aussi vaste qu’une plage des Landes et parfaitement placés en droite ligne de l’entrée principale. Impossible de louper le Losange. À noter, la présence d’un corner de la marque d’autopartage maison : Mobilize, qui expose plusieurs Bento. Ce micro-utilitaire 100 % électrique est basé sur la plate-forme du défunt quadricycle Twizy.

 

 

Le stand Renault est aussi vaste qu’une plage des Landes. On y croise les Trafic E-Tech mais aussi l’Estafette E-Tech à pavillon haut perché. © Nicolas Dembreville / © Renault

 

Cette Kangoo est aménagée en atelier roulant. Fort pratique ! © Nicolas Dembreville

 

Avec 600 m2 de superficie, le stand Kia n’est pas mal non plus, même si, installé au fond du hall 5, il est plus difficile à trouver. Sur place, on croise un fort sympathique PV5 food-truck, qui distribue des cafés et de succulentes brioches pralines maison…

 

Le stand de Kia s’étend sur 600 m2, un bien bel appartement ! Un très sympathique PV5 food-truck y distribue aux visiteurs des cafés et de succulentes brioches pralines maison… © Nicolas Dembreville

 

Pour les autres, les stands sont plus classiques et visent à présenter un maximum de véhicules.

 

Les aménageurs exposent leur réalisations sur divers stands. Le fabricant italien Store Van est l’un d’entre eux. © Nicolas Dembreville

 

Enfin, les marques chinoises paraissent plus discrètes que sur le marché VP. En gros, à part Maxus et Linxys, pas grand-chose à se mettre sous le pneu, du côté de l’Empire du Milieu.

 

 

Le Trafic E-Tech en vedette

Le Losange présente la version définitive de son nouveau Trafic E-Tech, proposé en commun avec Flexis, qui sera commercialisé dans un an. Le fourgon électrique produit à Sandouville (76) propose jusqu’à 450 km d’autonomie. Le style est travaillé avec logo rétroéclairé, fenestrons latéraux, protections basses en plastique noir grainé et feux arrière 3D. Les phares avant sont reculés et ainsi protégés des accrocs de la circulation quotidienne. Les porte-à-faux courts permettent d’allonger l’empattement. Ce trafic est basé sur une plate-forme "skateboard" dotée d’une batterie offrant jusqu’à 450 km d’autonomie.

Jan Ptacek, nouveau CEO de Renault Véhicules Utilitaires, en remplacement de Heinz-Jürgen Löw, insiste notamment sur les multiples possibilités de carrossages.

 

À Solutrans, Renault a présenté la version définitive de son nouveau Trafic E-Tech électrique, donné pour 450 km d’autonomie environ. Produit à Sandouville, il sera commercialisé dans un an. © Nicolas Dembreville

 

 

Carrosseries maison…

En France, près d’un VUL sur deux est carrossé. Les constructeurs cherchent à récupérer en interne une partie de ce business lucratif. Sous le label Converted By Renault, le Losange propose en direct les conversions les plus demandées : plateau ridelle, caisse grand volume, cabine aproffondie… "Les aménagements/carrosseries les plus courants sont effectués directement à l’usine de Sandouville, sur la chaine de fab du Trafic", explique le responsable. Renault s’occupe lui-même des conception, production et commercialisation. "Pour le client, c’est plus facile et moins cher et les délais sont aussi plus courts. In fine, le véhicule se retrouve intégralement couvert par la garantie constructeur", se félicite Jan Ptacek. Enfin, en bout de chaine à l’usine, l’entité Customise cette fois, procède à des personnalisation pour les flottes. Au menu, flocage, aménagements intérieurs, installation de porte-échelle, de galerie...

De ce point de vue, Stellantis n’est pas en reste. Son programme CustomFit s’avère assez similaire. Il propose dès l’usine l’aménagement de planchers/parois intérieurs mais aussi des transformations plus conséquentes comme des bennes notamment. Le groupe annonce par ailleurs, octroyer à tous ses VUL une garantie de 8 ans.

"Nous allons bientôt renouveler notre grand utilitaire. Le modèle actuel va sur ses 20 ans, malgré tout, la demande se maintient", note Anne Abboud, directrice de l’unité utilitaire Stellantis Pro One. "Sur nos utilitaires, l’expansion de la boîte auto est freinée par son coût (autour de 2 000 euros), regrette la responsable. Pourtant, le progrès en termes de confort d’usage est colossal. Nous n’avons en revanche, pas encore de modèles VUL hybrides rechargeables à proposer."

 

 

Le Kia PV5 électrique, International Van of the Year

Si en France, on parle beaucoup de l’arrivée des constructeurs chinois sur le marché VP, sur le secteur VUL, c’est plutôt le coréen Kia qui prend son envol. Il arrive en France avec son PV5, un VUL futuriste vendu 35 000 euros et qui sera commercialisé l’an prochain. Ce n’est pourtant pas le premier utilitaire de Kia. Le PV5 a été devancé en effet, par le Bongo, vendu en France, durant les années 90.

Exclusivement électrique, le PV5 vient de recevoir le titre convoité de Van of the Year 2025, décerné par un jury de journalistes spécialisés issus de 26 pays. Ce VUL, situé à cheval entre deux segments, se place entre un Kangoo et un Trafic. Ce positionnement est original pour un modèle également proposé en châssis-cabine, à destination des carrossiers, au prix de 32 500 euros.

"Nous souhaitions arriver sur ce nouveau secteur, avec un véhicule niche", déclare la marque. "Ce positionnement original évite la confrontation frontale avec les stars du secteur". Ce véhicule jouit notamment d’un seuil de chargement à 42 cm de haut, ce qui en fait l’un des mieux placés du marché. Les pros devraient apprécier. Le stand expose plusieurs modèles aménagés, notamment par les carrossiers Sortimo ou Bott.

 

Le Kia PV5 remporte le prix de l’International Van of the Year, soit l’utilitaire de l’année. Le jury de 26 journalistes a récompensé ce VUL positionné entre les Renault Kangoo et Trafic. © Nicolas Dembreville

 

Le PV5 de Kia est disponible en châssis prêt à recevoir toutes sortes de carrosseries. © Nicolas Dembreville

 

Le PV5 est garanti 7 ans, comme toutes les Kia vendues en France. Il a, en outre, établit un record Guiness. Le vaillant véhicule a en effet, parcouru 693 km avec 655 kg de charge utile, sans passer à la prise.

Pour l’avenir, Kia annonce l’arrivée d’un autre VUL, le PV7, plus imposant, en 2027.

 

 

Ford Ranger : pick-up de l’année

L’International Pick-up Award 2026 a aussi été décerné à Solutrans en 2025. Ce prix est l’équivalent du Van of the Year pour les pick-up. C’est le Ford Ranger PHEV, dotée d’une nouvelle motorisation hybride rechargeable, qui l’a emporté cette année. Ce tout-terrain voit son 2,3 l EcoBoost accouplé à un petit moteur électrique de 75 kW, avec 281 ch de puissance cumulée et un couple de 697 Nm. Il est capable de remorquer 3 500 kg de charge. "La fonction Pro Power Onboard transforme également le dernier-né de la famille Ranger en une source d’alimentation mobile. Cela permet d’améliorer la productivité d’un chantier et l’utilité du véhicule", souligne Claudia Vogt, directrice de Ford Pro Allemagne.

 

Le pick-up Ford Ranger remporte le pick-up Award 2026. Cette récompense est décernée à sa nouvelle version PHEV à motorisation hybride rechargeable. © Ford

 

 

Et les Chinois, dans tout cela ?

Présent pour l’édition 2025, le désormais bien connu Maxus présentait toute sa gamme de VUL. Arrivé en France en 2023, ce constructeur propose des modèles électriques ou diesel et des pick-up dont le premier modèle électrique vendu sur le marché français. Le constructeur se tague de proposer des modèles full option 15 % moins chers que leurs concurrents. Le constructeur table sur 1 500 ventes en 2025 et 2 500 unités, en 2026. "Nous travaillons beaucoup nos VR. Nos produits sont fiables et solides", résume la marque.

 

Le chinois Maxus arrivé en France en 2023, propose des modèles toutes options, 15 % moins chers que leurs concurrents directs. © Nicolas Dembreville

 

Au détour des allées, on croise Linxys, une marque du groupe Guangxi Automotive, encore inconnue en France. Elle arrive avec une délicieuse voiturette urbaine, dont les phares semblent faire des clins d’œil aux visiteurs.

 

Cette mini-voiture urbaine chinoise "rop chou" semble un peu égaré au milieu des camions et des utilitaires de Solutrans. © Nicolas Dembreville

 

Sur le stand est aussi exposé un mini-fourgon urbain à la largeur vraiment réduite (1,47 m). Ce pendant chinois des Kei-cars japonais semble idéal pour se faufiler en ville.

 

Linxys, marque du groupe chinois Guangxi Automotive, propose un mini-fourgon urbain à la largeur vraiment réduite (1,47 m). iséal pour se faufiler en ville. © Nicolas Dembreville

 

 

Une I-nnovation Awards pour les VUL

Les I-nnovation Awards de Solutrans, ce sont des trophées remis au cours d’une soirée de gala. Parmi les 22 récompenses, la solution ACI GuardSense d’ACI Industrie, nous a semblé particulièrement adaptée aux artisans. Il s’agit d’un antivol qui s’appuie sur une caméra IA. Celle-ci est capable de faire la différence entre comportements anodins et réelles tentatives de vol avec volonté d’intrusion. Le système évite les fausses alertes. Intéressants pour les artisans dont les véhicules sont souvent dans le viseur des malfaiteurs.

 

 

Nouvelle mobilité

Côté nouvelles mobilités, c’est assez calme. Rien à voir avec la profusion de solutions – vélos-cargos de toutes sortes, mini-véhicules électriques urbains – exposées à Hanovre. Les I-nnovation Awards, encore, ont récompensé le Kleuster 350, un vélo-cargo électrique, fruit de la collab entre Renault Trucks et la start-up française Kleuster. Il dispose d’un pédalier électronique sans chaine et de batteries interchangeables. Il peut être carrossé en pick-up, benne, caisse, etc.

 

 

Ce vélocargo développé par la start-up française Kleuster, dispose d’un pédalier électronique sans chaine. © Nicolas Dembreville

 

La plateforme légère et modulaire électrique One-Board a aussi été récompensée. Cette base roulante est une sorte de châssis skateboard compact intégrant les éléments essentiels (moteurs dans les roues, direction, freinage, batteries, électronique, éclairage…) pour se déplacer. Homologuée dans la catégorie quadricycles, elle peut recevoir diverses carrosseries. Elle roule à 45 km/h et transporte jusqu’à 500 kg de charge utile.

Bien entendu, Solutrans regorge de bien d’autres solutions et véhicules. Il faudrait au moins un mois pour toutes les découvrir, tant le rendez-vous lyonnais est vaste et bien rempli.




Source : batirama.com / Nicolas Dembreville / © Nicolas Dembreville

L'auteur de cet article

photo auteur Nicolas DEMBREVILLE
« Depuis tout petit, j’aime l’automobile et sous toutes ses formes. » Les utilitaires, par leur côté pragmatique et fonctionnel, intéressent vivement Nicolas Dembreville, journaliste parisien de 52 ans. Décrypter l’actuel “passage à l’électrique” plus ou moins contraint par la législation de ce secteur, le passionne. Il cherche à informer, renseigner, accompagner les artisans le mieux possible dans cette révolution automobile. En parallèle, Nicolas écrit également sur l’horlogerie, le design ou les phénomènes de société.
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