C'est un sacré revers pour les joueurs de padel : le tribunal judicaire de Versailles a ordonné la démolition de terrains installés sans autorisation dans les jardins d'un hôtel à proximité du château de Versailles, après l'échec d'une médiation avec la ville.
Ironie du sort, c'est bien à quelques mètres de là, au château de Versailles, que se trouve la plus célèbre (de part le serment du Jeu de paume qu'y prêtèrent les députés du Tiers état le 20 juin 1789) salle du Jeu de Paume, ancêtre du tennis et donc du padel.
Le padel, a été inventé par Enrique Corcuera en 1969 en Mexique, qui, trouvant qu'il n'avait pas assez de place dans son jardin pour jouer au tennis et voyant s'échapper toutes ses balles, eut l'idée de construire autour du terrain de 20 x 10 m des murs de 3 à 4 m de hauteur. © Freepik
Fin 2024, le Trianon Palace, hôtel 5 étoiles, avait transformé ses cours de tennis en terrains de padel, ce qui avait entraîné l'installation de trois structures de 7 mètres de hauteur, visibles depuis le parc du Château, comme le décrit la ville sur son site internet. Le maire de Versailles François de Mazières (DVD) avait indiqué à l'AFP mi-avril que ces équipements avaient été installés dans un site protégé et sans autorisation. Il avait précisé avoir été alerté par le voisinage, gêné par l'aspect de la structure et par le bruit des balles.
Le Trianon Palace est une institution, à Versailles. © Trianon Palace
François de Mazières avait également déclaré que "l'architecte des bâtiments de France était opposé" à ces installations, soulignant que "Versailles est une ville très protégée sur le plan de l'urbanisme" et constitue "le plus grand secteur sauvegardé de France".
Un avertissement du service d'urbanisme de la ville avait été dressé à l'encontre du Trianon Palace le 28 novembre 2024 et une pétition avait été initiée par les résidents du quartier Notre Dame le 9 décembre 2024. Le lendemain, soit le 10 décembre, l'hôtel avait été mis en demeure de démonter les structures.
Le 6 janvier, un procès-verbal relevant plusieurs infractions au code de l'urbanisme avait été dressé après la visite sur site d'un architecte des Bâtiments de France. Deux arrêtés du 11 février mettaient de nouveau en demeure la société propriétaire de l'hôtel de démonter les installations.
En vain. Le tribunal avait donc estimé que l'absence "de respect des deux arrêtés municipaux exécutoires constituait un trouble manifestement illicite justifiant de faire droit à la demande de la ville de Versailles". L'établissement contestait quant à lui "l'existence d'un trouble illicite", considérant que ses aménagements "modestes" étaient implantés sur une dalle de tennis existante depuis plus de 30 ans.
Le Trianon Palace, hôtel 5 étoiles, dispose désormais d'un mois, à compter de la décision, pour "procéder à la suppression de ses équipements", ainsi que l'a détaillé dans un communiqué le tribunal qui, "passé ce délai prononce une astreinte de 500 euros par jour pendant trois mois".