Le producteur d'énergies renouvelables Neoen appelle le gouvernement à "débloquer" son projet de méga centrale photovoltaïque, le projet Horizeo, mené avec Engie et la Banque des Territoires. Les maîtres d’ouvrage sont tous trois engagés dans la transition énergétique des territoires.
Ledit projet est à l'arrêt depuis plus d'un an sur des questions liées à l'artificialisation des sols.
Baptisé Horizeo, ce projet d'un coût de 600 millions d'euros prévoit la construction d'un parc photovoltaïque d'une puissance de 800 mégawatts (MW), l'un des plus vastes d'Europe, sur 680 hectares de forêt à 30 km au sud de Bordeaux, à Saucats, une commune forestière de plus de 3 000 habitants à la démographie galopante et faisant partie de la Communauté de communes de Montesquieu, au cœur du massif des Landes de Gascogne.
"Il faut qu'on nous laisse avancer. Tout est prêt, à la fois le projet et les zones de reboisement. Ce qui nous manque, ce sont les autorisations zéro artificialisation nette" (ZAN), a déclaré devant la presse le PDG de Neoen, Xavier Barbaro, lors d'un déplacement à la centrale solaire de Cestas (Gironde), la plus grande du pays actuellement, qui fête ses dix ans.
"Aujourd'hui, la balle est dans le camp du gouvernement. [...] Il y a une possibilité de débloquer ça au niveau national et c'est ce qu'on attend", précise Xavier Barbaro, ici en photo. © Neoen
Horizeo associera un parc photovoltaïque à de l’agri-énergie :
– le parc photovoltaïque, avec une tranche de 60 % portée par Engie (à 90 %) et la Caisse des dépôts - Banque des Territoires d’une part et une tranche de 40 % portée par Neoen d’autre part : avec un objectif de puissance raccordée de 820 MWc, il constitue le cœur du projet Horizeo et produira l’équivalent de la consommation annuelle de 500 000 personnes ;
– Une activité d’agri-énergie (portée par Engie) : 8 ha au nord-ouest de la parcelle du projet seront dédiés à de l’agri-énergie, activité basée sur la cohabitation sur une même surface d’une production agricole principale et d’une production d’électricité photovoltaïque secondaire dans le but de garantir une alimentation locale pour les collectivités du territoire.
Le parc photovoltaïque, élément structurant du projet Horizeo, sera non seulement inédit dans sa capacité de production, mais aussi dans son modèle économique, au travers de contrats de vente d’électricité de gré à gré (PPA) conclus directement avec les entreprises tout en produisant une électricité renouvelable compétitive sans subvention. Le projet Horizeo entend ainsi démontrer la compétitivité économique des énergies renouvelables.
Antérieur à la récente interdiction de lancer des projets de parc photovoltaïque de plus de 25 hectares en milieu forestier, Horizeo se heurte principalement à l'objectif ZAN, imposant depuis 2021 une gestion sobre du foncier.
Fin avril, devant le Sénat, Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, co-financeur Horizeo, avait fustigé les "injonctions contradictoires de l'État", qui souhaite "développer les énergies renouvelables" et stoppe net un projet "pris dans les complexités de la ZAN".
Par son emprise au sol, cette centrale XXL "viendrait grever les enveloppes de l'ensemble des collectivités locales, qui en ont besoin pour porter des projets de services publics ou de création d'emplois", avait notamment mis en garde l'an passé le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, lui préférant le projet de nouvelle LGV (Ligne à Grande Vitesse) dans le Sud-Ouest.
Localement, le projet se heurte à de nombreux opposants : syndicats sylvicole et agricole, chasseurs et associations environnementales, etc. Ces derniers craignent une augmentation des risques d'incendie et d'inondation ainsi qu'un accaparement de la forêt.
Par son emprise au sol, cette centrale XXL "viendrait grever les enveloppes de l'ensemble des collectivités locales, qui en ont besoin pour porter des projets de services publics ou de création d'emplois", avait notamment mis en garde l'an passé le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, lui préférant le projet de nouvelle LGV (Ligne à Grande Vitesse) dans le Sud-Ouest.
Pour les porteurs du projet, en plus de sa production d'électricité renouvelable prévue pour 2028, Horizeo permettrait également de relancer la filière de production de panneaux solaires en France.
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L'association Sauvons le climat s'est opposée dès la première enquête publique à ce projet démesuré qui n'a cessé de se modifier avec le temps, laissant apparaitre les véritables objectifs: un massif forestier bafoué, le recours à des panneaux solaires chinois et un manque de respect vis à vis des élus et du public. Lisez son dernier communiqué: https://www.sauvonsleclimat.org/fr/ressources/base-doc/projet-solaire-de-saucats-adieu-veaux-vaches-cochons-couvees-de-qui-se-moque-t-on