Structure bois et bardage bois exotique pour la bibliothèque universitaire Jeanne Chauvin
La bibliothèque universitaire Jeanne Chauvin a été livrée en 2015. En avril 2025, le CNDB a organisé une visite pour montrer tout l’intérêt de l’emploi des bois exotiques en construction neuve.
Publi-Information 
En 2010, la Région Île-de-France lance un concours pour la construction d’une nouvelle bibliothèque universitaire, derrière la faculté de Droit à Malakoff, en limite de Paris, tout près du périphérique. Il est remporté par l’Atelier Canal Architecture et le bâtiment en livré en 2017, pour un coût de travaux de 5,8 M€ HT, dont :
– 2,5 M€ HT pour les ouvrages en bois,
– 0,6 M€ HT pour le mobilier,
– et 0,06 M€ HT pour l’agencement.
La bibliothèque universitaire Jeanne Cauvin contient notamment 35 000 monographies et 35 000 fascicules de périodiques. © PP
Son bardage extérieur est en bois de padouk. Le padouk est un grand arbre des forêts denses humides d’Afrique tropicale et équatoriale. Il culmine à 50 m de hauteur pour 1,5 m de diamètre. Le fût est cylindrique, droit le plus souvent, et peut atteindre jusqu’à 5 m de hauteur. © PP
Un bâtiment mixte bois-béton
La bibliothèque, d’une surface de 2 153 m2 SDP, offre 410 places assises. Elle est équipée d’une solution de ventilation naturelle, grâce à l’ouverture motorisée de ventelles et de fenêtres sur des façades opposées. Ce mécanisme est également utilisé pour une surventilation nocturne. Le chauffage est assuré par un plancher chauffant basse température sur les deux niveaux, RDC et 1er étage.
Le bâtiment est principalement en bois : structure, charpente, ossature et bardage extérieur. Les planchers et les parties verticales du cœur abritant escalier et ascenseur sont en béton. L’Atelier Canal Architecture a rencontré le padouk en décoration intérieure, puis il a souhaité l’utiliser en menuiserie extérieure. Le padouk mis en œuvre en bardage extérieur autour de la bibliothèque est certifié FSC (il provient de forêts exploitées de manière durable).
Le bardage extérieur est en bois de padouk. De couleur rouge, devenant rapidement gris brun à la lumière, l’essence exotique padouk est un bois très durable, qui ne nécessite aucun traitement de préservation. Fourni par WOODENHA, le padouk utilisé en bardage est classé BIME 1 (Bois Ignifugé dans la Masse pour l’Extérieur). Le procédé BIME d’ignifugation est unique et assure la meilleure sécurité passive contre l’incendie lorsque les éléments en bois sont mis en œuvre à l’extérieur dans des ERP (Établissements Recevant du Public). Le procédé BIME confère en outre au bardage, grâce aux agents hydrophobes du saturateur, une protection supplémentaire face aux intempéries, une stabilité dimensionnelle accrue et un retardement au vieillissement naturel du bois. La concentration en pigments sera aussi un gage de la durée de protection du système. © PP
De l’éclairage zénithal posé sur la toiture en zinc, apporte la lumière naturelle au centre du 1er étage de la bibliothèque. © PP
Ouverture sur la ville
À l’arrière, la bibliothèque donne sur la rue Edgar Quinet à Malakoff. La hauteur de sa façade, 8 m au maximum, est à l’échelle des maisons de ville de la rue. Un niveau de sous-sol partiel avec un accès indépendant abrite les locaux techniques, qui contiennent notamment les CTA pour la ventilation. La bibliothèque est pour l’instant raccordée à la chaufferie gaz du campus. Celle-ci sera bientôt remplacée par un raccordement au réseau de chauffage urbain.
Largement vitrée, la façade sud, sur la rue Edgar Quinet, est protégée de la chaleur et de l’éblouissement par la toiture débordante, par des protections solaires intérieures et les massifs plantés par la ville de Malakoff. © PP
À l’Est, la création d’un passage entre la rue Edgar Quinet et la Faculté confirme l’ouverture de l’Université vers la Ville. Le passage se profile entre le mur de pierre voisin et la façade bois de la bibliothèque. Il rend possible un double accès à la bibliothèque, depuis la rue et depuis le campus. © PP
Maximiser les matériaux biosourcés
A l’intérieur, les concepteurs ont maximisé l’emploi de matériaux biosourcés. Au plafond du 1er étage, le confort acoustique est obtenu par des caissons acoustiques en laine de bois apparente. Au rez-de-chaussée, le dispositif est complété par des pièges à son textiles, suspendus verticalement et coulissants.
Les panneaux de laine de bois collés au plafond absorbent les bruits, une idée du BET ITAC Acoustique. Les luminaires sont fournis par Sammode. Des CTA assurent la ventilation double-flux avec récupération de chaleur en hiver et soufflage par gaines oblongues. © PP
Pour le confort d’été, une ventilation naturelle traversante en organisée en ouvrant des ventelles sur la façade nord, placées derrière le bardage en padouk, et des fenêtres sur la façade sud. Tous les ouvrants utilisés pour la ventilation naturelle sont motorisés et pilotés par la GTB du bâtimpent en fonction des informations fournies par des sondes intérieures mesurant le CO2 ambiant, la température et l’hygrométrie, ainsi que par des informations extérieures, dont la vitesse du vent. © PP
Par hasard, la bibliothèque se trouve à seulement 200 m de Hosta, le bâtiment en bois construit porte Brancion au-dessus du périphérique pour abriter des logements étudiants, dont Batirama a plusieurs fois parlé. © PP
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