NF DTU 45.4 – Systèmes d’ITE en bardage rapporté avec lame d’air ventilée

Systèmes d’ITE en bardage rapporté avec lame d’air ventilée. ©DR

Jusqu’à fin décembre 2020, de nombreux procédés de bardage rapportés relevaient de la procédure d’Avis Techniques. Certains d’entre eux sont désormais entrés dans la traditionnalité grâce à la mise à jour du NF DTU 45.4.




Domaine d’application

Le NF DTU 45.4 "Systèmes d’isolation thermique par l’extérieur en bardage rapporté avec lame d’air ventilée" donne les spécifications de mise en œuvre des composants (isolant, ossature et parement) des procédés d’ITE (Isolation Thermique par l’Extérieur), constitués de bardages rapportés, qui ne participent pas aux fonctions de transmission des charges de contreventement et de résistance aux chocs de sécurité.

Les bardages rapportés peuvent être composés de panneaux HPL, panneaux fibres-ciment, clins PVC, ardoises naturelles et fibre-ciment ou tuiles (plates en béton ou terre cuite, en terre cuite à emboitement ou à pureau plat, en terre cuite à emboitement ou à glissement à relief). Ils ne participent pas à l’étanchéité à l’air de la paroi support.

Le NF DTU 45.4 est applicable :

– en France métropolitaine ;

– Pour des travaux de mise en œuvre d’un nouveau complexe d’ITE ;

– Sur murs supports neufs ou existants qui peuvent être des parois verticales extérieures planes en béton banché ou préfabriqué, des parois constituées de maçonnerie enduite de petits éléments ou encore des sous-faces horizontales ou inclinées en béton pour les parements HPL et fibres-ciment non exposés aux précipitations et de certains types (notamment hall d’entrée non fermé, loggia sous respect de certaines conditions définies dans le NF DTU 45.4) ;

– Pour des bâtiments à usage courant.

 

Ce NF DTU ne vise pas :

– les bardages rapportés avec des parements extérieurs (objets des NF DTU 41.2 et NF DTU 55.2) ;

– La mise en œuvre de bardages rapportés dont les ossatures seraient uniquement fixées de dalle à dalle ;

– Les applications pour les chambres froides pour température positive ou négative ;

– la mise en œuvre d’un film pare-pluie.

 

La version en vigueur de ce NF DTU, à la publication de cette fiche, est celle de mars 2023.

 

 

 

Organisation du NF DTU 45.4

Compte tenu de la similitude entre les supports admissibles et la mise en œuvre des ossatures et isolants pour procédés d’isolation thermique par l’extérieur constitués de bardages rapportés traditionnels, le NF DTU 45.4 est commun aux parements HPL, fibres-ciment, clins PVC, ardoises et tuiles.

En conséquence, le cahier des clauses techniques a été organisé en plusieurs sous parties, de la manière suivante :

– Partie 1-1-1 : mise en œuvre des ossatures, isolants et spécifications communes à l’ensemble des parements ;

– Partie 1-1-2 : mise en œuvre des panneaux stratifiés HPL par fixations traversantes ;

– Partie 1-1-3 : mise en œuvre des panneaux fibres-ciment de moyenne et haute densité par fixations traversantes ;

– Partie 1-1-4 : mise en œuvre des clins PVC par fixations traversantes ;

– Partie 1-1-5 : mise en œuvre des ardoises naturelles et fibres-ciment ;

– Partie 1-1-6 : mise en œuvre des tuiles plates en béton ou en terre cuite, tuiles en terre cuite à emboitement à pureau plat et tuiles de terre cuite à emboitement à glissement à relief de faible galbe, tuiles planes en béton à glissement et à emboitement longitudinal, tuiles en béton à glissement et à emboitement longitudinal à relief de faible galbe.

 

 

 

Matériaux visés

Les exigences que doivent respecter les matériaux et matériels nécessaires à la mise en œuvre des systèmes d’isolation thermique par l’extérieur en bardage rapporté avec lame d’air ventilée (pattes de fixation, chevilles, isolant, ossatures, accessoires de finition, panneaux, ardoises, clins, etc.) sont données dans la partie 1-2 "Critères généraux de choix des matériaux" du NF DTU 45.4.

 

 

 

Mise en œuvre : l’essentiel

Données essentielles

Pour la réalisation des travaux, l’entreprise doit être en possession de données techniques essentielles et notamment celles relatives :

– au bâtiment (hauteur, exposition au vent, rugosité, etc.) ;

– À la paroi support (nature, épaisseur, fenêtres, balcons, etc.) ;

– À la présence et l’emplacement d’équipements tels que passages de câbles, gaines électriques ;

– En cas de réhabilitation :

  • aux études préalables justifiant de l’aptitude à la paroi à supporter le bardage, de l’aptitude des fondations existantes à reprendre la descente de charges et de la bonne tenue des revêtements existants sur le mur support ;
  • au moyen d’élargissement des avancées de couverture prévu ;
  • au mode constructif du mur support dans le cas de bâtiments préfabriqués ;
  • etc.

 

 

Acceptation des supports admissibles

Les contrôles réalisés sur les parois supports, qu’elles soient neuves ou anciennes, doivent être faits en présence du maître d’ouvrage ou de son représentant et tracés dans un "rapport contradictoire" conservé par ce dernier.

Les contrôles sur les parois neuves doivent porter notamment sur :

– les planéité et verticalité :

 

Nature de la paroi support

En béton

En maçonnerie de petits éléments (murs simples enduits)

Tolérances de planéité sous la règle de 2 m

(Ossature primaire réalisée en pose directe ou isolant en plaques de PSE, XPS ou PU)

≤ 8 mm

≤ 10 mm

Tolérances de planéité sous la règle de 2 m

(Autres cas)

≤ 15 mm

≤ 15 mm

Tolérances d’aplomb des parois et poteaux sur un étage

< à la plus grande des 2 valeurs :

  • 15 mm
  • Hauteur d’étage / 300

< à la plus grande des 2 valeurs :

  • 20 mm
  • Hauteur d’étage / 300

Tolérances d’aplomb des parois et poteaux sur l’ensemble de la hauteur du bâtiment (3 étages ou plus pour la paroi en maçonnerie de petits éléments)

< à la plus petite des 2 valeurs :

  • 50 mm
  • Hauteur d’étage / (200 x √nb étage)

< 50 mm

 

– Le délai de séchage des parois supports, fonction du degré d’humidité initial, de l’exposition de la paroi et des conditions climatiques ;

– La conformité des menuiseries (appui, linteau et tableau permettent le retour de l’isolant, coffres de volets roulants isolés thermiquement, respect des tolérances d’alignement verticales et horizontales sur l’ensemble de la façade) ;

– Les acrotères, qui doivent être aptes à recevoir la couvertine afin d’éviter l’entrée d’eau en partie haute de la lame d’air et de permettre la ventilation de la lame d’air.

 

Côté parois supports anciens, leurs tolérances sont susceptibles de contraindre l’aspect final de l’ouvrage et d’engendrer des adaptations de mise en œuvre.

 

 

Dimensionnement, calepinage

Le NF DTU 45.4 donne :

– les hypothèses de calcul des sollicitations au vent retenues, notamment au regard du domaine d’emploi défini dans le domaine d’application ;

– Le dimensionnement de l’ossature bois et celui de l’ossature métallique ;

– Le choix des pattes de fixation et des chevilles ;

– Les points à prendre en compte dans la réalisation du calepinage.

 

 

Mise en œuvre en partie courante

Ossatures, isolants et spécifications communes à l’ensemble des parements

Une fois déballés, les isolants doivent être stockés dans leur emballage ou à l’abri des intempéries, dégagés du sol et des projections. Leur déballage doit se faire au fur et à mesure de la réalisation de l’isolation.

Les axes des chevrons ou des montants doivent être portés sur la façade neuve ou à rénover en respectant les entraxes définis sur le plan de calepinage (600 mm maximum), puis, les emplacements des chevilles de fixation des pattes de fixation doivent ensuite être tracés par rapport à ces axes.

Les pattes de fixation doivent être mises en place selon un alignement vertical parallèle à l’axe du chevron ou du montant, en alternance de part et d’autre de ces derniers. Trois pattes minimum doivent être prévues si les chevrons ou les montants font plus de 80 cm de long. En-dessous, deux pattes de fixation sont suffisantes. Les pattes de fixation sont elles-mêmes fixées à l’aide de chevilles dont le nombre est fonction de la nature du support (béton neuf ou autre) et du type de cheville (métalliques ou chimiques ou métallo-plastiques).

Afin d’assurer la continuité thermique, les panneaux ou rouleaux d’isolant doivent être mis en œuvre à bords jointifs, sans espace entre le mur support et l’isolant :

– soit derrière l’ossature primaire en une ou deux couches ;

– Soit en deux couches successives, l’une derrière l’ossature primaire et l’autre entre l’ossature primaire ;

– Soit entre les chevrons lorsque ces derniers sont fixés directement sur la paroi support.

 

En cas de deux couches superposées, les joints horizontaux et verticaux doivent être décalés par rapport à la première couche.

L’isolant peut être en laine minérale, polystyrène expansé (PSE), polystyrène extrudé (XPS) ou polyuréthane (PU). La fixation du premier se fait à l’aide de chevilles étoiles ou d’équerres à dent dont le nombre est fonction du positionnement des panneaux / rouleaux d’isolant. Pour les autres, les emplacements des pattes de fixation doivent être reportés sur le panneau d’isolant afin de réaliser des entailles dans ce dernier. Une partie de l’isolant est éliminée aux endroits des pattes de fixation pour éviter les surépaisseurs. La fixation des panneaux se fait ensuite à l’aide d’un minimum de 2 chevilles ou clous étoiles par mètre carré et par plaque.

 

Quant à l’ossature, elle peut être :

– en bois :

  • le taux d’humidité des chevrons ne doit pas dépasser 18 %, avec un écart admissible d’au plus 4 % entre deux éléments consécutifs ;
  • pour éviter le fendage du bois, des précautions sont à prendre lors de la fixation d’éléments aux extrémités des chevrons ;
  • en cas de pose sur pattes de fixation, la fixation des chevrons se fait à l’aide de vis ou de tire-fond de dimensions spécifiques selon le parement utilisé ;
  • la fixation des chevrons peut également se faire directement sur maçonnerie à l’aide de chevilles ;
  • un joint de fractionnement doit être réalisé au droit des discontinuité entre chevrons, avec des ouvertures minimales de 7 ou 15 mm selon les longueurs continues de chevrons ;
  • la planéité de l’ossature se vérifie verticalement sur les chevrons et horizontalement entre chevrons adjacents. L’écart maximal admissible dépend du parement mis en œuvre ;
  • dans certains cas, une bande de protection sur la face du chevron devra être mise en œuvre (par simple agrafe ou clouage) ;

– métallique :

  • la planéité de l’ossature se vérifie verticalement sur les montants et horizontalement entre montants adjacents ; l’écart maximal admissible dépend du parement mis en œuvre.
  • dans le cas d’une ossature bridée, l’ouverture des joints de fractionnement est d’au moins 10 mm. Dans le cas d’une ossature aluminium non bridée, l’ouverture minimale des joints de fractionnement est dépendante de la longueur des profilés ;
  • les profilés porteurs se fixent sur les pattes de fixation à l’aide de rivets ou de vis. Ces dernières ont des caractéristiques spécifiques qu’elles soient destinées à une ossature bridée ou non bridée ;
  • elle peut être non bridée en aluminium (limitée à 6 m) ou bridée en acier (limitée à 6 m) ou aluminium (limitée à 3 m) ;

 

Pour que la lame d’air soit suffisamment ventilée, les pertes de charges doivent être évitées en prévoyant une épaisseur minimale de lame d’air de 2 cm ainsi que des entrées et sorties de ventilation de section correctement dimensionnée. La lame d’air est spécifique au bardage. Son fractionnement doit être prévu en fonction de la disposition de la façade (hauteur maximale sans fractionnement de la lame d’air : 24 m pour les ossatures bois et 18 m pour les ossatures métalliques).

 

Le NF DTU 45.4 prévoit également les dispositions à mettre en œuvre en partie inclinée et horizontale.

 

 

Mise en œuvre des parements extérieurs

Les prescriptions de mise en œuvre des parements extérieurs sont données dans les cahiers des clauses techniques spécifiques en parties 1-1-2 à 1-1-6 du NF DTU 45.4.

Les domaines d’application, type de fixation et tolérances de chaque type de bardage visé par ce NF DTU sont rassemblées dans le tableau ci-après.

 

Type de revêtement extérieur

Panneaux stratifiés HPL

Panneaux fibres-ciment

Clins PVC

Ardoises

Tuiles

Partie du NF DTU 45.4

1-1-2

1-1-3

1-1-4

1-1-5

1-1-6

Domaine d’application

- bâtiments d’une hauteur maximum de 50 m ;

- mises en œuvre de panneaux HPL sur ossature bois et métallique avec un entraxe de 600 mm maximum.

- bâtiments d’une hauteur maximum de 50 m ;

- mises en œuvre de panneaux fibres-ciment sur ossature bois et métallique avec un entraxe de 600 mm maximum.

 

- mise en œuvre   verticale ;

- mise en œuvre de clins horizontalement sur chevrons ;

- mise en œuvre de clins verticalement sur liteaux bois ;

- bâtiments réalisés dans les zones climatiques françaises de plaine (altitude inférieure ou égale à 900 m) ;

- bâtiments de hauteur maximales de 15 m ;

- mises en œuvre de clins avec un entraxe d’ossature de 600 mm maximum.

- mise en œuvre verticale ;

- bardage rapporté sur chevrons et liteaux bois ;

- mises en œuvre d’ardoises sur chevrons bois avec un entraxe de 600 mm maximum.

 

- mise en œuvre verticale ;

- bâtiments réalisés dans les zones climatiques françaises de plaine (altitude inférieure ou égale à 900 m) ;

- bâtiments de hauteur :

- 50 m en région 1 et 2, toutes catégories de terrain ;

- 50 m en région 3, catégories de terrain IV, IIIb, IIIa et II ;

- 28 m en région 3, catégorie de terrain 0 ;

- 28 m en région 4, catégories de terrain IV et IIIb.

- mises en œuvre sur chevrons bois avec un entraxe de 600 mm maximum.

Le NF DTU 45.4 ne vise pas…

le pontage des jonctions par les panneaux entre montants successifs non éclissés de manière rigide.

- le pontage des jonctions par les clins entre chevrons successifs non éclissés de manière rigide ;

- la mise en œuvre en sous-face ou parois inclinées.

- le pontage des jonctions par les ardoises entre chevrons successifs non éclissés de manière rigide ;

- la mise en œuvre en sous-face ou parois inclinées (à fruit négatif) ;

- la mixité des formats des ardoises sur le bardage.

- le pontage des jonctions par les tuiles entre chevrons successifs non éclissés de manière rigide ;

- la mise en œuvre en sous-face ou parois inclinées.

Fixation des éléments du revêtement extérieur

- sur ossature métallique : vis autoperceuses ou rivet ;

- sur ossature bois : vis à bois.

- sur ossature aluminium : rivet ;

- sur ossature acier : rivet (panneaux fibres-ciment haute et moyenne densité) et vis autoperceuses (uniquement panneaux fibres-ciment moyenne densité) ;

- sur ossature bois : vis à bois (panneaux fibres-ciment haute et moyenne densité) et

clous annelés (uniquement panneaux fibres-ciment moyenne densité).

- sur chevrons et liteaux bois : vis à bois ou clous annelés.

- sur liteaux bois des ardoises naturelles : soit avec 2 clous, soit avec 2 clous et 1 crochet, soit avec 1 ou 2 crochets ;

- sur liteaux bois des ardoises fibres-ciment : soit avec 2 ou 3 clous, soit avec 2 clous et 1 crochet, soit avec 2 clous et crampon tempête, soit avec 1 ou 2 crochets.

- sur liteaux bois : vis à bois, crochets de pannetonnage.

Tolérances sur l’ouvrage fini*

- désaffleurement entre 2 panneaux de part et d’autre du joint : 1,5 mm maximum ;

- alignement vertical ou horizontal des arêtes de 2 panneaux consécutifs : 2 mm maximum ;

- à défaut de prescription plus sévère dans les DPM**, la tolérance d’aplomb du bardage sur la hauteur du bâtiment est celle de la paroi support.

- planéité des clins sous la règle d’1 mètre : 4 mm ;

- à défaut de prescription plus sévère dans les DPM**, la tolérance d’aplomb du bardage sur la hauteur du bâtiment est celle de la paroi support.

En l’absence de spécifications dans les DPM**, aucun critère esthétique n’est retenu.

- défaut d’alignement entre les joints verticaux : 5 mm maximum ;

- pour la pose dite jointive, celle-ci conduit à un jeu entre tuiles de 3 mm maximum.

 

* Pour les surfaces verticales, l’observation se fait à l'œil nu, au pied du bardage, à 5 m minimum de l’ouvrage, sous un angle ouvert maximum de ± 60° et avec une lumière naturelle non rasante.

** Documents Particuliers du Marché.

 

 

N.B. : Cette fiche rapporte l’essentiel du NF DTU 45.4. Elle ne se substitue en aucun cas à ce document normatif. Pour tout complément souhaité sur ce type de mise en œuvre, consultez le DTU disponible auprès de l’AFNOR ou du CSTB.



Source : batirama.com / Magali Pourrat

Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Pour aller plus loin ...

Newsletter
Produits


Votre avis compte
Faut-il craindre la concurrence chinoise, notamment en matière de photovoltaïque ? (5 votants)
 
Articles
Agenda
Nouveautés Produits

REVERSO

CHAPE XXa