Le 12 janvier 2007, à São Paulo, la capitale économique du pays, des travaux d'excavation sur la station de métro Pinheiros, de la ligne 4 - jaune, sont responsables de l'accident le plus grave de l'histoire du métro de la ville. En effet, alors que des ouvriers travaillaient au chantier, une partie importante du tunnel d'accès de la construction de la station Pinheiros s'est effondrée, avec pour conséquence l'ouverture d'un cratère de plus de quatre-vingt mètres de diamètre, qui a englouti une partie d'une route voisine, ainsi que des piétons et véhicules, dont un minibus. Au total, sept personnes sont décédées dans la catastrophe. En sus, plus de 90 bâtiments autour de la zone ont été condamnés, voire démolis. Alstom travaillait sur le projet.
Depuis plus de 65 ans, l'entreprise Alstom construit des chantiers au Brésil, en particulier les métros : celui de Rio de Janeiro, ainsi que son tramway, de Porto Alegre ou encore de Brasilia. Alstom emploie plus de 700 personnes dans tout le pays.
La cour de justice de l'état de São Paulo vient donc d'ordonner à six personnes, à l'époque responsables de la société gestionnaire du métro, et à sept entreprises impliquées dans le projet, dont Alstom, le paiement d'une amende collective de 240 millions de réais, soit 44,8 millions d'euros. Il a été estimé que la responsabilité de l'accident leur incombait, leur "faute administrative" ayant directement conduit à l'effondrement.
En effet, le juge Marcos de Lima Porta a notifié dans son jugement, publié vendredi 16 février, que "le forage a été effectué à un endroit déjà fragile, et les structures de soutien nécessaires n'ont pas été immédiatement installées", et ce au mépris de signes de faiblesse structurelle sur le site du tunnel. Une approche qui "s'est avérée non seulement dangereuse, mais aussi négligente, exposant clairement le site à un risque imminent d'effondrement".
Les autres entreprises sanctionnées trustent les premières places des secteurs construction et ingénierie OAS (aujourd'hui Grupo Metha) brésiliennes : Queiroz Galvao, Camargo Correa et CBPO, une filiale d'Odebrecht (aujourd'hui Novonor). Contactées par l'AFP, aucune de ces entreprises n'a fait de commentaire dans l'immédiat.
À cette décision, pouvant faire l'objet d'un appel, s'ajoute l'interdiction aux responsables et entreprises condamnés de travailler à nouveau dans le secteur public au Brésil, et ce durant cinq ans.