Machines à projeter : un marché en mutation avec la RT 2012

Machines à projeter : un marché en mutation avec la RT 2012

Le marché de la machine à projeter est aussi en pleine mutation. L’application de la RT 2012 implique un certain nombre de changements dans le domaine de la construction neuve, mais aussi dans le domaine de la rénovation.




 

La qualité première des machines à projeter est de faciliter au maximum la projection de plâtre, de produits prêts-à-l’emploi, d’enduit en intérieur comme en extérieur, et/ou de mortier, même fabriqués sur chantier.

 

Ces machines, très autonomes, permettent donc de faire du mortier, des ragréages, des enduits en chaux, base de résine, des enduits fibrésElles garantissent aussi un vrai gain de temps. «Avant lorsque les compagnons travaillaient à la main, ils mettaient environ 3 fois plus de temps, aujourd’hui, on gagne en temps, en ergonomie, en salariés sur chantier, en coût…», précise Laurent Benichou, responsable technique et export chez Probmat.

 

De plus, les machines à projeter, permettent d’obtenir une qualité de l’ouvrage fini autre qu’en manuel. C’est-à-dire que la machine permet un dosage des sacs toujours équivalent, une couleur de l’enduit toujours identique, une même épaisseur et finition de projection, selon ce fabricant.

 

De nouvelles machines avec la RT 2012. Enfin, l’isolation, qu’elle soit par l’intérieur ou par l’extérieur, a permis le développement de nouvelles techniques et de nouvelles machines à projeter.

 

La RT 2012, en renforçant les exigences d’isolation d’un bâtiment, favorise le recours à l’isolation thermique par l’extérieur et la projection d’enduits sur isolants ou bardages.

 

Les machines à projeter extérieures sont très majoritai­rement thermiques et peuvent ­projeter les produits pour travaux intérieurs. «En revanche, les machines à projeter intérieures sont exclusivement électriques et sont très peu adaptées aux travaux extérieurs. Nous avons donc deux marchés très distincts qui nécessitent deux gammes différentes de machines», explique Guy Laurent Hugonin, directeur commercial de Putzmeister.

 

Comment choisir sa machine ? Selon les fabricant interrogés, une machine doit rester très simple d’utilisation, simple à nettoyer, facile à manier sur les chantiers. Il ne faut pas qu’elle soit lourde, pas trop large, facile à déplacer. Mais la majorité des constructeurs ont bien compris les attentes des professionnels et répondent tous plus ou moins à ces critères…

 

 

AVIS D’EXPERTS

 

Guy-Laurent Hugonin
directeur commercial de Putzmeister

 

« Notre objectif est de stabiliser les chiffres de 2012… »

©Putzmeister

 

Bilan 2012, prévisions pour cette nouvelle année… Guy-Laurent Hugonin, directeur commercial de Putzmeister, analyse le marché des machines à projeter.

 

Batirama : Comment se porte le marché des machines à projeter ces dernières années?
Guy-Laurent Hugonin : Bien entendu, la crise n’a pas épargné ce marché. Et si nous avons eu un répit en 2011, l’année passée a été très difficile et 2013 s’annonce malheureusement pire.

 

Les entreprises utilisatrices de nos machines sont principalement de petites entreprises, voire des artisans dont la santé financière reste précaire. En règle générale, ces entreprises n’investissent plus et préfère réparer leurs machines vieillissantes. Nous devons ajouter à cela une extrême froideur des organismes de financement qui se désengagent du marché du BTP et refusent de jouer leur rôle économique

 

B : Pouvez-vous faire un bilan du marché pour 2012?
G-L H : En 2007, ce marché était estimé à 2.000 machines environ. Aujourd’hui, nous sommes sur un marché de 650 unités. De plus, les immatriculations des machines à projeter ont baissé de 10% de 2011 à 2012. Par exemple, Lancy immatriculait en 2011, 271 machines et en 2012 affichait 229 immatriculations.

 

B : Quelles sont les prévisions pour 2013?                                                                                    
G-L H : Avec une prévision de construction de 300.000 logements sur 2013, nous ne pouvons pas être optimistes. Notre objectif est de maintenir les chiffres de 2012 et d’enrayer la baisse en stabilisant le marché autour des 650 à 700 machines.

 

La politique gouvernementale en matière de construction sera très importante dans le bilan global du BTP en 2013. Cependant, la prévision de suppression de 40.000 emplois dans ce secteur nous inquiète énormément, compte tenu de notre positionnement sur le marché du second œuvre.




 

GAGNER EN TEMPS ET EN QUALITÉ

 

Il y a 30 ans, les enduits de façades étaient appliqués manuellement. Aujourd’hui, sept fois sur dix, ils le sont mécaniquement. Comment fonctionne une machine à projeter? Quels sont ses avantages? Réponses avec Laurent Benichou, responsable technique et export chez Probmat.

 

 

©Probmat

 

Batirama : Mortier, enduit, plâtre… est-ce la même machine?
LB : Non, il existe différentes machines en fonction du matériau que l’on souhaite mettre en œuvre. Ainsi, le mortier enduit, l’enduit prêt-à-l’emploi, le mortier de réparation, peuvent être posés avec la même machine à projeter.

 

Par contre, le plâtre, tout comme la peinture, nécessitent des machines spécifiques et les travaux à base de résine obligent une application à la main. Pour les projections de peinture, les machines appelées gouttelettes sont souvent utilisées.

 

Batirama : Electrique ou thermique, quelles sont les différences, les avantages, les inconvénients?
LB : La machine thermique est beaucoup plus autonome car sur un chantier il vous suffit d’avoir de l’eau et du produit, contrairement à l’électrique, ou vous devez toujours avoir une alimentation proche du chantier.

 

Le problème électrique est un vrai problème sur les chantiers car nous n’avons pas toujours les bons ampérages, le plus courant étant au minimum 16 ampères.  De plus, avec une machine thermique, nous pouvons gâcher au maximum 6 sacs alors qu’avec une électrique 3 c’est un maximum. Enfin, le poids des machines et leur transport n’est pas en reste, la thermique est sur essieux routiers et pèse entre 750 et 950kg en moyenne.

 

L’électrique, qui ne peut pas être tractée mais posée sur un véhicule, pèse environ 90kg en fonction des modèles.

 

Batirama : Quels sont les points développés par les industriels ces dernières années?
LB : La plus grande évolution connue dans le domaine des machines à projeter reste sans nul doute l’aspiration des poussières afin d’améliorer le confort au travail et la santé de l’opérateur.

 

Cette petite révolution à l’époque avait été développée et brevetée par Lancy en 2002. Le principe de ce système : le malaxeur est fermé par un capot muni ­d’une ouverture adaptée au format des sacs de produit.

 

Quand ces derniers sont cassés, ils constituent une barrière entre l’opérateur et les poussières. Ainsi, elles sont emprisonnées dans la cuve de malaxage. Au­tre amélioration de ces dernières années?: l’acoustique. En effet, de nombreux industriels ont travaillé sur ce point et les machines thermiques sont de plus en plus silencieuses. 

 

Batirama : Est ce qu’un entretien particulier est nécessaire?
LB : Le prix moyen d’une machine a projeter est de l’ordre de 20.000€HT, donc outre le changement des pièces d’usure telles que le rotor stator, la vidange, le changement des filtres, l’entretien se limite à un simple nettoyage à l’eau.

 

Mais cela paraît évident si l’on souhaite que nos machines durent dans le temps.

 

 

Probmat

 

Créée par Patrick Taieb en 1982, la société Probmat est une PME installée au cœur de la Provence à Lançon de Provence (13). Elle est spécialisée dans la conception et la fabrication de machine à projeter les enduits de façades.

 

Cette société familiale qui vend une cinquantaine de machines par an en France et à l’étranger, fabrique, loue et répare une vaste gamme de machines, de la machine à projeter thermique et électrique, en passant par la machine à plâtre.




 

AVIS DE L’UTILISATEUR

 

Thierry Bonnet, cogérant de la société Liftface

 

« Nous gagnons en conditions de travail »

 

Thierry Bonnet emploie une quinzaine de salariés en Vendée (85) à Montaigu. Liftface, entreprise familiale créée par M. Bonnet père et reprise par le frère et la sœur en 2001, est spécialisée, entre autres, dans les enduits de façade sur supports neuf et anciens.

 

«Lorsque nous avons repris la société de mon père avec ma sœur, nous avons souhaité développer l’aspect rénovation et utiliser des enduits à la chaux naturels. Nous avions déjà quatre machines thermiques à projeter  Lancy et Putzmeister qui nous conviennent très bien mais nous ne pouvions pas les utiliser pour la chaux.

 

Il y a donc 13 ans, nous nous sommes lancés dans la projection de chaux-chanvre. On a cherché longtemps des machines pour projeter ce mélange mais malheureusement, à l’époque, il n’y en avait pas sur le marché. Nous avons apporté nous-mêmes des modifications sur nos propres machines à projeter, mais les machines étaient très capricieuses et nous n’étions jamais vraiment satisfaits du déroulement du chantier.

 

Il y a 5 ans sur le salon Artibat, j’ai découvert la machine de chaux-chanvre d’Euromair et comme j’avais l’intérieur d’une maison neuve en monobrique de 110m2 a effectuer en chaux-chanvre, soit 8m3 a projeter, j’ai pu obtenir l’essai de cette machine sur mon chantier, accompagné d’un démonstrateur.

 

Le gain de temps s’est avéré vraiment surprenant, en une journée nous avons réussi à faire le travail de 4jours. A la suite de ce chantier, nous avons acquis cette machine électrique qui est une machine a plâtre connectée à une machine à ouate de cellulose appelée cardeuse.

 

Avec cette dernière, nous pouvons insuffler de la ouate de cellulose, projeter du plâtre ou du chaux-chanvre. Par contre, ­cette machine, d’un montant de 15.000€, demande beaucoup d’électricité et, pour certains chantiers, nous devons louer un groupe électrogène.

 

Les réglages de cette machine doivent être très précis, voire un peu complexes, et à l’époque de son acquisition, nous n’avons pas pu bénéficier d’une formation, ce que je regrette un peu.

 

Aujourd’hui, les chantiers mortiers représentent 20% de notre activité, au lieu de 80% il y a quelques années et l’activité à la chaux, chaux sable pour façades ­extérieures, mais qui est un marché de niche, représente aussi 20%. Sinon, nous ­effectuons beaucoup d’ITE à la main.»

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