Comment économiser ou remplacer le gaz en maison individuelle ?

Comment économiser ou remplacer le gaz en maison individuelle ?

L’Europe s’attend à une coupure du gaz russe à l’automne. Voici quelques solutions pour réduire ou remplacer entièrement le gaz en maison individuelle dès maintenant et les aides financières disponibles.




Le 20 juillet, la Commission Européenne a présenté son plan d’économie d’énergie pour l’Europe. Lundi 25 juillet, l’Agence Internationale de l’Energie a publié sa vision de la manière dont l’Europe doit s’organiser face à la menace de coupure du gaz russe. Mardi 26, les ministres Européens de l’Energie se réunissent à Bruxelles pour décider d’un plan d’action coordonné…

 

Bref, l’Europe s’attend à une interruption des fournitures de gaz russe. Tout ça, c’est à l’échelle macroéconomique européenne, voire mondiale. A l’autre extrémité, que peut-on faire dans une maison individuelle chauffée au gaz pour réduire ou supprimer ces consommations de gaz ? Voici notre premier article portant sur la réduction des besoins de chauffage et sur la production d’ECS en maison individuelle.

 

 

L’intérêt des thermostats programmables

 

 

Dans une maison individuelle, le gaz produit de la chaleur pour le chauffage, pour la production d’ECS et pour le chauffage. En ce qui concerne la cuisson, si elle utilise le gaz, il sera toujours possible de remplacer le gaz de réseau par une bouteille de propane ou de butane. En s’y prenant à l’avance, parce que la demande de gaz en bouteille peut augmenter rapidement à l’automne.

 

Pour le chauffage, sans remplacer la chaudière gaz, c’est le moment d’installer un thermostat programmable. Il ne faut pas se leurrer, si la Russie coupe ses approvisionnements de gaz, nous serons face à un rationnement.

 

Un thermostat d’ambiance programmable permet de décider quand et à quelle température chauffer. Si les Russes coupent le gaz, nous pouvons oublier toute notion de confort et utiliser les thermostats pour décider de la température minimale acceptable.

 

Malheureusement, le coup de pouce "Thermostat Programmable" a été supprimé, il n’existe plus aucune aide financière pour l’installation d’un tel équipement. Si la chaudière est déjà équipée, c’est le moment de vérifier que les utilisateurs savent s’en servir.

 

Un thermostat programmable, associé à des consignes de température sévère, peut diviser la consommation de gaz pour le chauffage par deux.

 

 

On trouve des thermostats programmables pour chaudières gaz, fioul, bois à tous les prix. Ils commencent à moins de 100 € HT pour les thermostats filaires non-connectés et peuvent monter à plus de 200 € HT pour les thermostats sans fil, connectés et capables d’auto-apprentissage du profil thermique de la maison. ©Delta Dore

 

 

Réduire les besoins de chauffage

 

 

Si la maison n’est pas isolée, notamment si les combles, il faut commencer, pour réduire les besoins d’énergie, par isoler les combles, puis les murs, le sol et changer les fenêtres. Les solutions techniques d’isolation thermiques sont différentes selon qu’il s’agit de combles occupés ou inoccupés.

 

Si les combles sont occupés, il faut mettre en œuvre une isolation thermique sous rampants en laine de bois, laine de roche, laine de verre ou bien à l’aide des nouvelles matières isolantes issues de vêtements recyclés. Tous les fabricants, d’Isover à Knauf, proposent désormais des rouleaux ou des plaques comportant une large part de coton pour l’isolation des combles en rampants.

 

Si les combles sont inoccupés, le plus simple est le soufflage : soufflage de ouate de cellulose, de laine de roche, de laine de verre… Des aides sont disponibles pour l’isolation des combles sous forme de CEE (sans plafond de ressources des ménages) et dans le cadre de MaPrimeRenov’ (soumis à un plafond de ressources). Depuis le 1er janvier 2022, les barèmes maximaux de MaPrimeRenov’ sont de 180 €/m² pour l’isolation d’une toiture terrasse, 75 €/m² pour l’isolation thermique sous rampants et des plafonds de combles non-accessibles.

 

 

Ecima, le syndicat des fabricants de ouate de cellulose, estime que la réduction des CEE à l’automne 2021, puis la réduction du barème de MaPrimeRenov’ début 2022 ont conduit à une forte baisse d’activité et à des licenciements chez leurs clients. La perspective d’une coupure du gaz russe pourrait doper l’isolation des combles. ©Ecima

 

 

 

 

Pour l’eau chaude sanitaire (ECS)

 

 

Pour réduire la consommation de gaz pour la production d’ECS, les actions possibles sont différentes selon la technologie de production. Dans tous les cas, si la chaudière le permet, il est simple de réduire la température de l’eau chaude.

 

Si la production d’ECS est instantanée, à part la réduction de température, il n’y a guère d’autre action possible facilement accessible. Si l’ECS est produite par un préparateur – un ballon avec échangeur de chaleur issu de la chaudière -, il est en général possible de le modifier pour utiliser une seconde source d’énergie.

 

Le plus simple, c’est une hérésie, mais nécessité fait loi, consiste à le modifier en ajoutant une résistance électrique. Voire à le remplacer par un ballon mixte comportant à la fois un échangeur tubulaire raccordé à la chaudière et une résistance électrique. Il n’existe aucune aide financière pour cela.

 

N’oublions pas le système de régulation qui décide si la résistance ou l’échangeur est en fonctionnement. L’action la plus simple est manuelle : on coupe l’un et on allume l’autre. Si le ballon mixte est neuf, il est accompagné d’une régulation paramétrable et programmable qui permet de régler le critère de basculement et de le programmer.

 

 

Une solution simple et très efficace pour la production d’ECS solaire est le CESI individuel à thermosiphon. Il ne requiert aucun raccordement électrique. La circulation du fluide dans le réseau primaire solaire entre les capteurs et le préparateur s’effectue par différence de température. Le ballon est alimenté en eau froide. ©Solarhart

 

 

Au dernier salon Intersolar à Munich, le Solarpad associait dans un seul appareil le capteur solaire thermique et le réservoir d’eau chaude, simplifiant encore la pose d’une solution solaire thermique pour la production d’ECS. Il est possible d’en raccorder plusieurs en parallèle au réseau de distribution d’eau chaude de la maison. ©PP

 

 

Faire appel au solaire thermique

 

 

C’est le moment de réhabiliter le CESI ou Chauffe-eau Solaire Intégré. La plupart des fabricants de chaudières et de pompes à chaleur en proposent. Un bon plombier-chauffagiste sait ajouter la partie solaire thermique à un ballon existant, si celui-ci dispose d’une trappe pour installer un second échangeur. Il n’existe aucune aide financière particulière pour cela.

 

Sinon, il est possible de remplacer le préparateur associé à la chaudière par un préparateur mixte comportant deux échangeurs hydrauliques, l’un pour le circuit primaire solaire, l’autre raccordé à la chaudière. Puis compléter ce nouveau ballon par le circuit solaire primaire : pompe réseau, panneaux solaires thermiques.

 

De Dietrich, par exemple, propose le CESI Inisol Uno combine un ou plusieurs capteurs plans DH 200 SL ou D230 avec les préparateurs solaires Inisol Uno pour un appoint hydraulique. Inisol Uno se compose de deux packs. Le pack toit en intégration de toiture (D230) ou sur toiture (DH 200 SL), avec 1, 2 ou 3 capteurs (système de fixation et sonde solaire inclus). Le pack cave comporte un préparateur solaire UNO d'une capacité de 200, 300 ou 400 litres.

 

Ce préparateur De Dietrich est tout équipé et testé en usine pour un raccordement à tout type de générateur (chaudière fioul, gaz, bois, PAC, ...), il contient aussi une station solaire DKP 6-8 et une régulation solaire SOL AEL. Autonome et simple à piloter, elle gère l'apport solaire pour de meilleures performances. Une résistance électrique d’appoint est disponible en option. ©DeDietrich

 

 

Les CESI sont éligibles au CEE – Fiche d’opération standardisée BAR-TH-101 – et à MaPrimeRénov’ pour un montant maximum, soumis à plafond de ressources, de 4000 €.

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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