Le maire de Paris a exprimé  sa "très nette opposition" au projet actuel d'église orthodoxe russe près de la Tour Eiffel et de la Seine, regrettant une "architecture de pastiche" ostentatoire "inadaptée" à ce site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

 

La Fédération de Russie a déposé fin janvier une demande de permis de construire auprès des services de la Préfecture de Paris, afin de réaliser une église et un centre culturel russe sur l'ancien siège de Météo France, quai Branly, à deux pas de la Tour Eiffel.

 

Le maire de Paris, dont l'avis est seulement consultatif dans ce dossier, estime que le projet actuel "ne saurait convenir" à l'harmonie du site classé à l'Unesco. "Son architecture de pastiche relève d'une ostentation tout à fait inadaptée au site des berges de la Seine classé au patrimoine mondial de l'Unesco", déclare M. Delanoë.

 

Les architectes ont imaginé une église orthodoxe classique surmontée de cinq bulbes dorés, dont le plus grand s'élève à 27 mètres (sans la croix). L'église sera recouverte au niveau du toit d'un immense voile en verre qui se transformera en façade photovoltaïque sur le bâtiment culturel à l'arrière de l'édifice religieux.

 

Le projet a été élaboré par une équipe d'architectes français et russes, menée par l'Espagnol Manuel Nunez Yanowsky. "Lors du concours, il existait des propositions bien plus satisfaisantes, soucieuses d'harmonie urbaine et respectueuses du paysage parisien", souligne M. Delanoë qui "ne remet pas en cause le principe" d'un église russe orthodoxe sur ce site.

 

"Je tiens à exprimer ma très nette opposition à ce projet conçu par les Etats français et russe, sans l'accord de la Ville de Paris", dit-il. "En délivrant le permis de construire, l'Etat français se retrancherait derrière une posture diplomatique et financière indigne de l'amitié qui unit Paris et le peuple russe", ajoute M. Delanoë.

 

"L'image de l'identité orthodoxe dans notre ville et dans le monde est en jeu, et mérite mieux qu'une architecture médiocre conçue dans la précipitation", considère le maire de Paris qui souhaite que "l'Unesco, garante de la sauvegarde des rives de la Seine, se mobilise pour qu'aucune autorisation ne soit donnée sans l'aval d'experts internationaux".

 

"L'architecture contemporaine est rare sur les berges de Seine. Des exemples comme le Musée des Arts Premiers ou l'Institut du Monde Arabe sont les preuves magnifiques que seules la plus grande créativité et la plus haute exigence peuvent y prendre place pour former le patrimoine de demain", estime-t-il.

 

Source : batirama.com / AFP