REC Solar va construire une usine de panneaux photovoltaïques en Moselle

REC Solar va construire une usine de panneaux photovoltaïques en Moselle

Sur 150 000 m² de plancher, Rec Solar produira annuellement 2 GW puis 4 de panneaux photovoltaïques à partir de 2023 à Hambach, près de Sarreguemines




Le 23 juillet dernier, Rec Solar saisissait la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) d’un projet de construction d’une usine de panneaux photovoltaïques à Hambach en Moselle. Le 2 Septembre la CNDP organise une concertation préalable.

 

Créé en Norvège en 1996, REC Solar a commencé par fabriquer des Wafers (gaufrettes) en silicium, la matière première des cellules photovoltaïques, avant de se lancer dans la production de cellules, puis de panneaux PV. Depuis 2015, REC Solar appartient à Elkem Group, l’un des leaders mondiaux dans la fabrication d’alliages métalliques, de produits en carbone et de silicone, coté à la bourse d’Oslo.

 

 

Les panneaux Rec ALPHα ont été primés lors du dernier Intersolar Award 2020 qui s’est tenu en ligne. Ils sont disponibles en 380 Wc (60 cellules) et 450 Wc (72 cellules), affichent un rendement de panneau de 214,7%, une garantie de 20 ans sur le produit et de 25 ans sur la puissance. ©Rec Solar

 

REC Solar, une entreprise norvégienne

 

Hambach en Moselle est la commune où Daimler avait construit une usine produisant ses Smart. Cette usine vient d’être revendue à Ineos ce qui, potentiellement, s’accompagnera d’une restructuration et de pertes d’emplois. Heureusement, le projet de Rec Solar porte sur deux bâtiments de production de 150 000 m² de surface de plancher au total dans la Zac Europôle II sur la commune de Hambach. Le but est de produire 2GW de panneaux PV dès 2022, puis 4 GW à partir de 2025, soit environ 9 millions de panneaux PV/an.

 

Accessoirement, cela donnera une vraie impulsion à la filière de production française de panneaux photovoltaïques. Les panneaux fabriqués à Hambach utiliseront le procédé de l’hétérojonction, développé par le CEA. Rec Solar évalue le coût de son projet à 680 M€. Ce projet est soutenu par plusieurs institutions publiques : la Direction Générale des Entreprises, Business France, le Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), la Caisse des Dépôts et Consignations et la Banque Publique d’Investissement.

 

 

Le 2 Septembre dernier, la CNDP a décidé d’organiser une concertation préalable dont elle a confié l’organisation au Maître d’Ouvrage (REC Solar). La CNDP a nommé Isabelle Jary et Bernard Christen « garants de la concertation préalable » sur le projet de construction cette usine de panneaux PV. ©REC Solar

 

La « Concertation Préalable » a commencé

 

Cette concertation doit notamment considérer :

 

  • le territoire potentiellement touché par les impacts localisés du projet,

 

  • identifier la zone plus large concernée par des effets positifs comme négatifs induits,

 

  • le maintien d’activités industrielles mobiles dans une région touchée par des difficultés socioéconomiques,

 

  • la stratégie de développement industriel et financier du groupe sino-norvégien REC Solar et les raisons de son choix d’installation mosellane, - --- l’avenir des brevets de la recherche publique française,

 

  • le caractère écologique de la massification relocalisée de la production de panneaux solaires …

 

Le 3 novembre dernier, la CNDP a validé les modalités de la concertation et devrait donner son accord final le 28 novembre. La concertation devrait ensuite se dérouler du 14 décembre 2020 au 8 février 2021. A compter de la fin de la concertation, les garants auront un mois pour établir le bilan de la concertation, puis REC Solar, le Maître d’Ouvrage, aura deux mois pour répondre à d’éventuelles questions et objections.

 

Attention, ce n’est pas fini, à l’issue de toute cette procédure, une enquête publique peut être décidée. Elle dure au moins 30 jours et au maximum deux mois. Tous ces délais peuvent courir jusqu’à juin 2021. Les norvégiens de REC Solar n’avaient pas compris tout ça et avaient déposé une demande de permis de construire pour leur nouvelle usine dès le mois d’Août 2020 !

 

Leur souhait : construire une énorme usine de panneaux PV, utilisant des technologies issues de la recherche française, et employer environ 1200 personnes, plus quelques centaines d’autres durant la construction, dans une zone souffrant d’une profonde dépression économique depuis des années. Une situation leur permettant d'imaginer qu'ils seraient reçus à bras ouverts. Bon, ils ont toujours un autre choix : construire leur usine en République Tchèque, par exemple.

 

Et une Gigafactory à Douvrin

 

Depuis le mois de novembre, la CNDP est également saisie du projet de construction d’une Gigafactory produisant des batteries pour voitures électriques. Ce projet devrait voir le jour à Douvrin dans les Hauts-de-France, sur le site de la Française de Mécanique qui produit aujourd’hui des moteurs thermiques.

 

Le développement devrait se faire en trois phases de 2022 à 2030. A Douvrin, ACC (Automotive Cells Company), une filiale 50/50 de Saft (Total) et PSA, veut  construire 3 chaînes de fabrication de batterie, d’une capacité annuelle de 8 GWh chacune.

 

Ce qui correspond à d’équipement de 150 000 voitures électriques par tranche et par an. L’investissement sera de 500 à 600 M€ par tranche. L’Etat, la Région et les Collectivités Territoriales en apporteront la moitié.

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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