Massification de la Rénovation : nam.R propose des données localisées sur 26 millions de bâtiment

Massification de la Rénovation : nam.R propose des données localisées sur 26 millions de bâtiment

Voulez-vous connaître les adresses de toutes les maisons de moins de 150 m² chauffées au fioul en France ? nam.R, une startup de la Deeptech, peut les fournir sous une forme exploitable




Créée en 2017, la startup française nam.R puise les données dans toutes sortes de bases de données publiques sur les bâtiments et les infrastructures, les agrège données et les restitue de manière compréhensible, y compris l’adresse.

 

Selon Louis Petros, l’un des fondateurs avec Grégory Labrousse et Emmanuel Bacry, nam.R produit des données interopérables, finement géolocalisées, mais non-personnalisées. nam.R fait partie des entreprises de la Deeptech ou Deep Tech, c’est selon.

 

nam.R fait partie de la Deeptech

 

Quelle que soit l’orthographe, la Deeptech désigne, selon Paul-François Fournier, directeur exécutif de la direction Innovation de Bpifrance, ces startups capables de manipuler d’immenses quantités de données et de les restituer de manière compréhensibles et utiles pour toutes sortes de clients.

 

D’ailleurs, afin de faire de la France un leader mondial de la deeptech, Bpifrance est, depuis 2019, l’opérateur du Plan Deeptech qui vise à doubler le nombre de startups issues de la recherche à l’horizon 2023.

 

Tous les secteurs, depuis la production d’énergie, jusqu’à la recherche sur cancer sont concernés. Mais nam.R, pour sa part, se concentre sur le bâtiment, plus précisément sur tous les bâtiments de France. L’entreprise sait tout, ou presque, sur tous – tous ? Tous ! – les bâtiments de France, mais avec un intervalle de confiance.

 

Pour reprendre notre exemple des maisons individuelles chauffées au fioul de moins de 150 m², nam.R est capable de fournir toutes leurs adresses, mais avec un degré de précision : 20% des adresses, par exemple, ne correspondront pas à la cible. Mais tout l’intérêt réside dans la masse, si 20% des plus de 3 millions d’adresses de maisons de moins de 150 m² chauffées au fioul sont erronées, c’est sans doute tout à fait acceptable.

 

nam.R ne travaille pas seule. L’entreprise a noué des partenariats avec une douzaine d’universités et de centres de recherche et même avec le BE bien connu Pouget Consultants.

 

D’où viennent les données ?

 

nam.R n’invente rien, mais agrège les bases de données publiques disponibles - les cadastres, les réseaux d’énergie et d’eau, d’eaux usées, l’imagerie aérienne, Street View de Google, … - et en tire des données enrichies, géolocalisées avec grande précision et rendues interopérables entre elles. Les 45 personnes que nam.R emploie, 75% d’ingénieurs et mathématiciens, statisticiens, …, produisent des données sur les 26 millions de bâtiments qui existent en France et sur toutes les parcelles de terrain du territoire.

 

Ils créent un référentiel de données qui combine toutes les données disponibles, bâtiment par bâtiment, avec une géolocalisation qui descend jusqu’à l’adresse postale, soit environ 250 informations par bâtiment, provenant de 800 000 sources différentes. Ces données sont immédiatement exploitables et restituées, après avoir été nettoyées et qualifiées, dans l’outil « one data library » développé par nam.R. Elles permettent, bâtiment par bâtiment, de produire un référentiel sur mesure pour chaque client. nam.R appelle ça « one digital twin ».

 

Pour les clients de nam.R, les données sont mises à disposition par ouverture d’API (Application Programming Interface) et récupérées directement par les systèmes informatiques des clients (AWS, Salesforce, Azure, esri, Google Cloud, Toucan Toco , +ableau), ou bien par la création de portails web dédiés. Tout cela s’effectue à partir de ce que nam.R appelle son « one geolocated data hub ».

 

A quoi peuvent bien servir toutes ces données ?

 

nam.R possède déjà une dizaine de grands clients, dont le ministère de la Transition écologique ou encore l’Ademe. Deux grands type d’utilisation des données structurées par nam.R sont concevables : trouver tous les bâtiments qui répondent à des critères précis, ou bien, dans une zone donnée, identifier les bâtiments ou parcelles répondant à un critère particulier.

 

Dans le premier cas, le ministère de la Transition écologique voudrait lancer un « coup de pouce » pour la conversion des chaufferies fioul en logements collectifs et en tertiaire, par exemple. nam.R sait lui dire, combien il y en a en France, où elles se trouvent précisément, combien elles consomment, chacune, par zone, au total, s’il se trouve uin réseau gaz à proximité, etc. Bref, nam.R peut produire toutes les données permettant d’évaluer le rendement potentiel d’un Coup de Pouce conversion des chaufferies fioul.

 

Ou bien, imaginons, au hasard, un obligé ou un agrégateur de CEE qui déciderait de lancer une action particulière pour convertir les chaudières fioul en maisons individuelles en chaudières à granulés de bois. name.R peut dire où ces maisons se trouvent et combien elles consomment, une par une.

 

Il peut agréger ces données dans les zones de chalandises de chacun des sous-traitants installateurs qui ont un accord avec l’obligé ou l’agrégateur de CEE et produire des fichiers montrant qu’à moins de 20 km de tel artisan se trouvent X chaudières fioul, non à proximité de réseau gaz, potentiellement convertibles en chaudières à granulés de bois. En même temps, name.R est en mesure d’identifier les négoces de combustible capables de fournir les granulés, etc. Bref, du marketing tout bien mâché.

 

Imaginons, à nouveau tout à fait au hasard, qu’un autre agrégateur de CEE se soit fait une spécialité de la collecte de CEE issus du calorifugeage des canalisations de chauffage et de distribution d’eau chaude en immeubles collectifs. name.R sait où se trouvent les réseaux les plus longs non-calorifugés ou dont le calorifugeage n’a pas été refait depuis plus de 20 ans, par exemple, et peut en dresser les liste précise à l’adresse près, avec le potentiel de CEE pour chaque bâtiment. Qui ne voudrait pas d’une telle richesse de données ?

 

tRees, la transition écologique des établissements éducatifs dans les Hauts de France

 

Le programme tRess lancé dans les Hauts de France est un bon exemple de l’utilisation des données collectées et mises en forme par nam.R.

 

Dans la Région des Hauts de France, avec le financement de Total direct énergie, l’aide de l’assemblée des départements de France, Bouygues Construction et du Plan Bâtiment Durable, en partenariat avec des universités et centre de recherche, Pouget Consultants, Aides Territoires (un site gouvernemental qui rassemble toutes les aides financières existantes pour toutes les collectivités territoriales) et Comité 21 ("le réseau des acteurs du développement durable"), name.R a collecté toutes les données concernant les établissements scolaires des Hauts de France.

 

 

 

Le programme tRees a pour but d’établir un premier niveau de diagnostic de la performance énergétique des bâtiments scolaires des Hauts-de-France. Le résultat, après analyse de 19 734 établissements, 121 bases de données mobilisées, 150 données uniques identifiées pour chaque bâtiment, soit plus de 300 millions de données intégrées, est un site internet ouvert à tous, sans conditions d’accès qui, potentiellement, permet aux acteurs de la rénovation énergétique des établissements éducatifs d’optimiser leurs démarches et d’accélérer le processus de rénovation. ©nam.R

 

 

Le site identifie 30 types de travaux possibles et, pour chaque établissement des Hauts-de-France, pointe les plus rentables à la fois en termes de réduction des consommations d’énergie et d’économies financières, et fournit pour chaque bâtiment le détail des aides publiques disponibles. Cet outil tombe à pic pour la mobilisation du plan France Relance qui consacre 4 milliards d’Euros à la rénovation des bâtiments publics et demander aux Maîtres d’Ouvrage concernés de dresser au plus vite leurs dossiers de demandes de subvention.

 

Le programme tRees avait été lancé pour répondre à l’appel à programmes CEE de Ministère de la Transition écologique pour la période 2018-2020. Il va se révéler très très utile pour la mise en œuvre de Relance France.

 

 

 

nam.R a participé aux deux journées du MeetUp GreenTech, organisées par le Ministère de la Transition Ecologique, les 5 et 6 octobre derniers. A cette occasion, nam.R a reçu le prix de l’Innovation Numérique décerné par GreenTech Innovation et Capgemini. A bon droit, il n’existe aucune entreprise capable de déployer un savoir-faire comparable en France. ©GreenTech

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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