Microsoft et Schneider Electric incubent six start-ups

Microsoft et Schneider Electric incubent six start-ups

Sur le thème de l’énergie et de l’intelligence artificielle, six start-ups ont bénéficié de trois mois de soutien intense à Station F




L’intelligence artificielle est le nouveau thème à la mode. On la croise partout, même si souvent, cela ne signifie rien d’autre que des programmes informatiques astucieusement écrits, analysant une masse de données pour en tirer des prescriptions utiles. On est encpre très loin de machines capables de simuler l’intelligence et d’atteindre une mesure d’autonomie de décision.

 

Quoiqu’il en soit, Microsoft a créé en France, en partenariat avec l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) qui se désigne comme les « Inventeurs du monde numérique », le programme d’incubation AI Factory qui incarne sa détermination à contribuer activement au déploiement de l’AI (Artificial Intelligence) dans toutes sortes de domaines.

 

 

 

Christel Heydemann, à droite, présidente de Schneider Electric France, rappelle que Schneider Electric soutient le développement d’un tissu d’entreprises innovantes dans le management de l’énergie en France et dans le monde. ©PP

 

En association avec Schneider Electric

 

AI Factory de Microsoft fonctionne par thème. A chaque thème – santé, environnement/énergie, mobilité, services financiers et agrifood – correspond une session d’incubation de start-ups, en association avec un sponsor principal différent. Pour le thème environnement/énergie, le sponsor principal était Schneider Electric, avec Sigfox, (opérateur de télécommunications longue portée et bas débit spécialisé dans l’internet des objets), elaia (des spécialistes européens du capital-risque, ils préfèrent qu’on dise VC pour Venture Capital) et France Digitale (une association qui réunit les entrepreneurs et investisseurs français du numérique).

 

Durant leurs trois mois d’incubation, les start-ups sélectionnées bénéficient d’un majeur coup de pouce en recherche, technique, marketing, promotion, gestion, etc. Jeudi 9 janvier dernier, les six start-ups retenues pour la session environnement/énergie ont présenté leurs solutions à Station F à Paris. Les voici, l’une après l’autre.

 

 

 

Accenta combine analyse des besoins du bâtiment pour les dimensionnementsdes installations, stockage de chaleur et de froid à la fois saisonnier et à court terme, production d’ENR sur site, récupération des énergies fatales et pompes à chaleur pour réduire sensiblement les consommations d’énergie pour le chauffage et de rafraîchissement. ©PP

 

accenta : efficacité énergétique et décarbonation des bâtiments

 

accenta, qui a procédé à une levée de fonds de 4,7 millions d’euros en octobre dernier, développe une offre combinant logiciels, stockage de chaleur et de froid à court et à long terme, associées à des pompes à chaleur pour optimiser la consommation d’énergie des bâtiments et minimiser leur empreinte carbone.

 

L’entreprise, de son propre aveu, n’a rien inventé, mais elle a tout optimisé. Elle fait appel à du stockage de glace, du stockage de chaleur dans le sol grâce à des pompes à chaleur eau glycolées/eau avec des sondes verticales à circulation d’eau glycolée et du stockage à court terme en grands ballons d’eau chaude. L’idée est d’utiliser au maximum des énergies renouvelables produites sur suite - chaleur solaire thermique, électricité photovoltaïque – et de systématiser la récupération des énergies fatales.

 

Par exemple, l’extraction de chaleur d’un bâtiment en période de rafraîchissement n’est pas perdue en étant dissipée dans l’atmosphère par des aéroréfrigérants. Elle est soit utilisée immédiatement pour produire de l’eau chaude sanitaire si le bâtiment en a besoin, soit stockée dans le sol pour une utilisation l’hiver suivant.

 

L’apport principal d’Accenta vient de ses algorithmes rassemblés dans deux logiciels Accenta.Design et Accenta.AI, qui optimisent le rendement et le coût du stockage inter-saisonnier de la chaleur, ce qui assure à la chaufferie bas carbone une très grande compétitivité par rapport aux autres technologies.

 

Accenta a déjà plusieurs réalisations à son actif. L’une des plus importantes est la réalisation d’une boucle d’eau tempérée géothermique à très haute performance au siège d’Airbus à Toulouse – Blagnac. Pour son nouveau siège social de 36.000 m² à Toulouse-Blagnac, certifié BREEAM Very Good, Airbus a choisi un système de chauffage et climatisation bas carbone basé sur une boucle d’eau tempérée à énergie géothermique composée de 141 sondes verticales de 205 m de profondeur.

 

La production est assurée par trois sous-stations thermodynamiques, reliées au champ de sondes par une boucle d’eau tempérée de 400 m de longueur. Pilotée avec Accenta.ai et exploitée par Vinci Energies, l’installation offre une performance énergétique annuelle très importante, atteignant un COP global 6,2.

 

 

 

BeeBryte se focalise sur la bonne exploitation des installations de chauffage, de climatisation, de froid et de ventilation pour économiser l’énergie chez ses clients en combinant relevée de données, analyse et pilotage des équipements. ©PP

 

BeeBryte, l’intelligence artificielle au service des bâtiments

 

BeeBryte propose un logiciel de contrôle-commande des groupes froids des équipements CVC (Chauffage Ventilation Conditionnement d’Air) utilisant l’Intelligence Atificielle (IA) pour que les bâtiments tertiaires et industriels consomment de l’énergie de manière plus intelligente, plus efficace et surtout réduise de manière importante leur consommation et améliorent significativement leur empreinte carbone.

 

Leur solution – une box IoT + logiciel de contrôle-commande de groupes froids et CVC - réduit les factures d’énergie en envoyant à distance des ordres aux équipements de réfrigération et de CVC. BeeBryte peut aussi contrôler en temps réel des batteries et des stations de recharge de véhicules électriques. 

 

En prenant en compte les prévisions météorologiques, l’activité du bâtiment ainsi que le prix de l’électricité, BeeBryte anticipe la demande thermique des sites pour produire le froid ou la chaleur au meilleur moment en respectant le confort et la plage de fonctionnement déterminée par le client.

 

Une application avec les 14 roof-tops d'un hypermarché près de Nîmes

 

Leurs clients économisent jusqu’à 40% de leurs coûts énergétiques grâce à la réduction de leur consommation (efficacité énergétique) et au décalage de leur consommation au moment où l’énergie est la moins chère (maximisation de l’autoconsommation, réduction des pics d’appel en puissance, arbitrage de prix, effacement, …).

 

BeeBryte a notamment appliqué sa solution dans un hypermarché Carrefour près de Nîmes où les 14 roof-tops étaient pilotées de la même manière, comme si le magasin n’était constitué que d’une seule zone. De plus, au même moment, leurs valeurs de température de consigne étaient contradictoires, les uns chauffant, les autres rafraîchissant. La GTB en place ne permettant pas de détection fine de température, BeeBryte installe des sondes qui pilote les valeurs de consigne des roof-tops simultanément. Le confort est accru pour les utilisateurs et les consommations d’énergie dramatiquement réduites.

 

 

 

Craft ai démocratise l’accès à l’intelligence artificielle en proposant une API et l’AI en tant que service. ©PP

 

Craft.ai, l’AI en tant que service

 

Craft ai, pour sa part, propose une API (Application Programming Interface ou Interface de programmation) vers l’AI dans le cloud. Craft AI analyse et traduit des flux de données pour livrer des services d’auto-apprentissage, par exemple pour la prévision de production d’énergie renouvelable ou pour la compréhension et la prévision de consommation d’énergie d’un bâtiment.

 

Dans le même temps, l’analyse des flux de données en provenance d’un bâtiment permet de détecter et de diagnostiquer ses anomalies de fonctionnement.

 

 

 

Eco-Adapt estime qu'il y a plus de 300 millions de machines tournantes dans le monde qui pourraient bénéficier de sa technologie de maintenance prédictive.©PP

 

Eco-Adapt, la maintenance prédictive pour les machines tournantes

 

La présentation d’Eco-Adapt a particulièrement intéressé l’un des représentants de Schneider Electric dans l’assistance. L’entreprise analyse les microvariations dans l’alimentation électrique des machines tournantes.

 

Son offre se compose d’une partie hardware et de logiciels. Le hardware est une boîte d’acquisition de données multivoies (6 ou 18 circuits triphasés) qui transmet ses relevés par communication sans fil bas débit et longue portée (traduction : du Lora ou du Sigfox). Les logiciels restituent les données, analysent et affichent des comparaisons sur plusieurs périodes, etc.

 

Eco-Adapt analyse de minuscules variations du signal électrique. Connaissant la technologie du moteurs électrique surveillé, elle en déduit des prescriptions de maintenance préventive. Il existe déjà des offres d’analyse du fonctionnement des moteurs électriques, mais qui reposent plutôt sur la captation et l’analyse des vibrations.

 

Dans une usine, par exemple, les vibrations d’un moteur peuvent être polluées par les vibrations des moteurs voisins. Le signal électrique analysé par Eco-Adapt n’est pas perturbé par les machines voisines et évite les faux positifs.

 

 

 

meteo*swift. ©PP

 

Les deux dernières start-ups, meteo*swift et smarteve, étaient plus éloignées du monde du bâtiment. meteo*swift fait de l’analyse météo ultra-locale dans le but de prévoir la production d’électricité des installations photovoltaïques et éoliennes. Smarteve installe un capteur dans la nacelle des éoliennes pour analyser leur fonctionnement et proposer de la maintenance prédictive aux exploitants, de manière a maximiser la disponibilité de l’éolienne.

 

 

 

smarteve. ©PP

 

 

 

Ces six start-up vont continuer à bénéficier du soutien technique, communication et marketing de Microsoft et Schneider Electric, qui vont maintenant leur ouvrir accès à leur énorme portefeuille de contacts et de clients. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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