Le CNDB, 30 ans, veut relever de nouveaux défis au profit de la filière bois

Le CNDB, 30 ans, veut relever de nouveaux défis au profit de la filière bois

Le Comité National pour le Développement du Bois a célébré son 30e anniversaire par un programme de visites suivi de tables rondes thématiques, avec l'objectrif de rester un repère au sein de la filière bois.




Légende photo : A la Ferme du Rail dans le 19e arrondissement de Paris ©JT

 

Le CNDB a été créé il y a 30 ans en disposant de financements dérivés du Fonds Forestier National. A l’époque les scieurs souhaitaient, après de longues années de financement de la plantation, déplacer le curseur vers les produits transformés.

 

L’accent a d’abord été mis sur le bois dans la construction. Très vite cependant, l’enjeu de la construction bois s’est imposé. La revue Séquences Bois a formé des générations d’architectes en allant souvent chercher des sources d’inspiration à l’étranger.

 

La revue Détail Bois était son pendant technique, tandis qu’un cursus de formation dédié, MBOC, était développé à l’attention des constructeurs. Formation des étudiants en architecture, mission d’études à l’étranger, animations, publications… L’activité du CNDB a été débordante et multiple.

 

Au gré des capacités de financement, l’envergure de ce comité a considérablement fluctué mais en restant toujours une référence et un repère au sein de la filière bois, notamment pour les acteurs de la construction de tous bords.

 

 

On compte les années mais on ne compte plus les visites de chantiers organisés par le CNDB à Paris depuis le temps. ©JT

 

De l’huile dans les rouages du bois

 

A présent, après un point bas, le CNDB repart sur de nouvelles bases. Le constructeur bois historique Samuel Gardavaud (Gardavaud Habitations) a repris la présidence, Sarah Laroussi, qui avait déjà été en charge de la communication au sein du Comité durant de longues années, revient comme directrice générale, et le CNDB bénéficie du soutien du Codifab, l’organisme collecteur de l’aval de la filière bois.

 

Sa mission ? « Ne pas faire doublon avec ce que les nombreux organismes de la filière savent faire, mais plutôt apporter de l’huile dans les rouages, renouer avec certains axes forts du passé et relever de nouveaux défis.

 

 

Sarah Laroussi, nouvelle directrice générale, connaît très bien les rouages institutionnels de la filière bois.©JT

 

Des Bains-douches Castagnary à la Ferme du Rail

 

Illustration le 10 octobre dernier : les parcours de visite, longtemps assurés par Estelle Billiotte pour ce qui concerne la région parisienne, se sont intégrés longtemps dans un cursus de formation proposé aux architectes en exercice. C’est dans cet esprit que la matinée de la journée du 10 octobre a été consacrée à la visite de trois sites.

 

Le Ferme du Rail, dans le 19e arrondissement, est en cours d’achèvement - tout comme les logements des Bains-douches Castagnary dans le 15e. Deux projets dont les deux seuls points communs sont le bois et le lien direct avec le concours Réinventer Paris, qui y trouve de fait ses premières réalisations.

 

La ferme urbaine conçue par l’agence Grand Huit Architectes est constituée de deux bâtiments : un bâtiment de logement achevé, en bois-paille, culminant au dernier étage par une terrasse où poussent des tomates ; une serre en charpente placée au-dessus d’un espace de restauration, en cours d’achèvement.

 

Un programme original et multiforme pour la ferme du Rail

 

L’unité visuelle des deux ouvrages résolument géométriques est apportée par un bardage en ganivelle de châtaignier. Malgré les avancées techniques que constitue la construction d’un bâtiment de logement multi-étage en bois-paille à Paris, l’intérêt principal de cette Ferme réside dans son programme original et multiforme.

 

Son objectif est de « minimiser les besoins en ressources énergétiques, alimentaires et financières par la mise en œuvre d’une économie circulaire ». Jusqu’à présent, la construction bois se préoccupait au mieux de réduire son empreinte carbone en conception, construction et utilisation. La ferme marque une étape vers des bâtiments dont la fonction elle-même s’inscrit dans une démarche répondant au défi sociétal de la neutralité carbone.

 

 

Sur la ferme du rail, les tomates poussent sur une toiture-terrasse en bois-paille. .© JT

 

Du bois dans un ouvrage tertiaire réalisé en BIM

 

Si on longe la voie désaffectée de la Petite Ceinture vers le nord, toujours dans le 19e arrondissement, on débouche sur le nouveau siège de l’Urssaf, conçu par l’architecte Anne Carcelen à proximité immédiate des voies ferrées fréquentées qui conduisent à la gare de l’Est.

 

Le R+7 de 8600 m2 incorpore 800 m3 de bois pour 2600 tonnes de béton. Jamais sans doute le major Spie Batignolles n’a poussé aussi loin le recours au bois dans le tertiaire (si l’on laisse de côté la tentative pour le site de la Porte de Vanves dans le cadre du concours AdivBois).

 

Il s’agit surtout, pour Spie, du premier ouvrage tertiaire entièrement réalisé en BIM. L’architecte adapte une approche adoptée pour le lycée Nelson Mandela de Nantes, auquel elle a largement contribué dans le cadre de l’agence de François Leclercq.

 

Prédalles en béton posées sur des solives en bois

 

AIA innove en systématisant la confection sur site de prédalles en béton de 5 cm qui sont posées sur les solives en bois équipées de connecteurs pour solidariser la dalle de compression. Au total, la dalle de béton ne dépasse pas une épaisseur de 11 cm.

 

Ce chantier s’inscrit dans une évolution qui, côté AIA, va vers l’intégration de prédalles livrées par des préfabricateurs. Quant à Anne Carcelen, elle a particulièrement soigné la charpente voûtée en bois du dernier niveau, qui reste en bonne partie visible et apporte sa chaleur à des espaces de réunion et de convivialité.

 

 

 

Paris s’enrichit avec le siège de l’Urssaf d’une nouvelle variante d’ouvrage tertiaire moyenne hauteur mixte. ©JT

 

Un auditorium en bois au Lycée Sainte Clotilde

 

Le troisième projet que proposait la visite du CNDB était pour le coup achevé, il ne manquait plus que le visa de la commission de sécurité. Le nouvel auditorium de 250 places du collège Ste Clotilde, premier collège privé de la capitale en nombre d’élèves, s’inscrit discrètement dans un parc, avec son bardage vertical en Niangon lasuré et des baies traversantes regroupées sur deux façades de la salle.

 

Le morceau de bravoure de l’ouvrage conçu par Marie Schweitzer dans un quartier qui porte la marque de l’architecture de son père, est constitué par un plafond en portée libre de 12 mètres constitué de dalles O’Portune de CBS-CBT, dont l’effet est prolongé à la verticale par un habillage de la structure bois, permettant d’atteindre très sobrement la qualité acoustique requise.

 

Dans la mesure où la dalle porte la toiture, cette boîte simple, créant un volume intérieur élégant et cohérent, est comme un modèle générique pour créer d’autres auditoriums très bas carbone.

 

 

L’auditorium du collège Ste Clotilde parvient, cas très rare, à associer la simplicité constructive à la qualité de l’effet architectural intérieur et à une approche très bas carbone.© JT

 

Des tables-rondes autour du thème de la formation

 

L’après-midi a été consacrée à une série de tables rondes autour du thème de la formation. D’abord, en association avec Fibois AURA qui coordonne la campagne sur l’attractivité des métiers de la forêt et du bois, l’accent a été mis sur la formation initiale, en présence de plusieurs écoles proposant des formations supérieures en construction, ingénierie et architecture bois.

 

Dans un second temps, en partenariat avec la revue Séquences Bois et l’Union Nationale des Économistes de la Construction, la parole a été donnée à des professionnels ayant un parcours d’expériences riches en compétences bois : architectes, designer ou architecte d’intérieur, économiste, promoteur, entreprise.

 

La journée s’est achevée sur la présentation des nouveaux axes stratégiques du Comité, et sur la présentation du nouveau logo du CNDB.

 

 

La table ronde animée par Sarah Ador, Séquences Bois, a retracé les grandes évolutions de la filière bois française depuis 30 ans. ©JT


Source : batirama.com/ Jonas Tophoven

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