Sylvain Delabrosse lutte contre le poids excessif des plaques de plâtre

Sylvain Delabrosse lutte contre le poids excessif des plaques de plâtre

Halte au poids excessif des plaques de plâtre ! Sylvain Delabrosse, cogérant de l’entreprise plaquiste Soplac a mis en place une démarche pionnière pour diminuer le poids des plaques portées par les compagnons.




Photo©Soplac

 

Sylvain Delabrosse (en photo), codirige la SARL Soplac Euphonie, entreprise générale de cloisons sèches et de plafonds suspendus, basée à Lorient (30 salariés et 4,6 millions de chiffre d'affaires). L’entreprise gère des chantiers de taille variable, dans le neuf et la rénovation, pour des particuliers ou des professionnels (aménagement de bureaux, ateliers et locaux, programme de logements neufs).

 

C’est à l’occasion d’un chantier conséquent, en termes de produits à manipuler, que le responsable a voulu résoudre en partie un épineux problème : celui du poids de plus en plus élevé des plaques de plâtre. « Nous mettons en oeuvre des produits techniques, en l’occurrence des systèmes acoustiques constitués de 2 plaques contrecollées de 18 mm (BA18) sur plus de 3 m de hauteur, et qui sont de plus en plus épais et lourds. Selon les solutions, le poids nominal des produits varie en effet entre 45 et 60 kg.

 

« Il faut imaginer que nos compagnons saisissent ces plaques puis ensuite, les posent, et cela jusqu’à 50 fois par jour. C’est un vrai problème. Je me dis que je ne voudrai pas demander à mes enfants d’exécuter ce type de tâches, alors pourquoi l’imposer à nos compagnons avec lesquels nous sommes liés et dont nous voulons préserver la santé et le bien être ? » se demande Sylvain Delabrosse.

 

35 Kg, pas davantage !

 

Le gérant se dit alors qu’il doit être possible pour les fabricants de faire raccourcir ces fameuses plaques en usine afin de diminuer leur poids. « J’ai fixé un poids de 35 kg en me basant sur une plaque de plâtre BA 15 (15 mm), de taille standard, destinée à la protection incendie » reprend Sylvain Delabrosse. Ce qui fait qu’une BA18 ne doit pas excéder 2,30 m de hauteur pour respecter ce poids.

 

Mais une fois que l’on commence à raisonner en termes de kg, et non en plus en hauteur standard de 3 m, certaines complications peuvent survenir, en termes de productivité sur le chantier, admet le responsable. Calculée pour correspondre à une hauteur d’étage, la plaque « recoupée » nécessite des « raccords » et donc des interventions supplémentaires. « Mais peu importe, je ne veux pas raisonner en termes de plaques posées au m2, mais en termes de respect humain… » insiste Sylvain Delabrosse

 

Le responsable a pu réaliser son souhait à l’occasion de la construction du siège social de Socomore à Vannes, une entreprise bretonne, acteur dans les produits de chimie à valeur ajoutée. Ce « camps de base » ainsi dénommé par Socomore développe sur 4000 m2 un centre de R&D et s’appuie sur une construction en écoconception, avec utilisation de paille et de bois. Un chantier idéal pour Sylvain Delabrosse qui constate que le « bien être » de la mise en oeuvre fait partie du projet du client.

 

Une prestation un peu plus coûteuse

 

« J’ai proposé à mon client de réaliser les 1500 m2 de cloisons avec des plaques de plâtre (BA18) de moindre hauteur, c’est à dire 2,30 m au lieu de 3,20 m. Et j’ai ensuite demandé à mon fournisseur Siniat de bien vouloir assurer cette fabrication sur mesure, en lui montrant l’aspect précurseur et valorisant de ce type de chantier » explique Sylvain Delabrosse.

 

Cette demande a été acceptée par le fabricant qui s’est laissé convaincre par les arguments de l’entreprise. Mais elle a aussi généré davantage de contraintes lors de la mise en oeuvre des cloisons de 4 m de hauteur.  Deux plaques, l’une de 2,30 m et l’autre, de 1,70 m de hauteur ont été superposées et les joints transversaux, auparavant camouflés dans le plénum, sont devenus visibles.

 

« Nous avons dû résoudre le problème esthétique en mettant en oeuvre un enduit sans bande au niveau du joint de la plaque avec un saturateur qui a permis de durcir ce joint … » explique Sylvain Delabrosse.

 

 

Deux plaques, l’une de 2,30 m et l’autre, de 1,70 m de hauteur ont été superposées et les joints transversaux, auparavant camouflés dans le plénum, sont devenus visibles, ce qui a nécessité de résoudre le problème esthétique. ©Soplac

 

Un fournisseur et un client à l'écoute

 

Résultat ? La solution mise en oeuvre, validée par le fabricant Siniat, permet de maintenir les propriétés mécaniques, acoustiques, de comportement feu et esthétiques des cloisons. « C’est une solution que l’on peut sans doute améliorer, mais en attendant, je suis prêt à renouveler l’expérience ».

 

« Cela nous a coûté un peu plus cher à réaliser au final, mais nous avons pu absorber les coûts car notre client a été respectueux des prix de vente de l’entreprise, lors de l’appel d’offres. Son rôle a donc été déterminant car lorsque la négociation est trop dure et les prix trop serrés (-c’est le cas des marchés publics-), nous n’avons pas de marge de manœuvre pour proposer des alternatives … ».

 

Une expérience à renouveler... pour attirer les jeunes dans les métiers du Bâtiment

 

L’entreprise Soplac se dit prête à renouveler cette expérience. « Mon idée est de généraliser cette expérience pour ne poser que des matériaux de moins de 35 kg et faire adopter ces pratiques par la profession, indique Sylvain Delabrosse. Il y a dix ans, quand j’en parlais, je n’avais aucun écho, mais aujourd’hui, il semble que les mentalités évoluent.

 

Si on veut rendre notre métier attractif, il faut séduire les jeunes et donc opérer notre mue. Les industriels du Plâtre parlent beaucoup de sécurité au travail, et respectent des normes drastiques dans leurs bureaux et dans leurs usines. Ils fabriquent même des plaques dépolluantes pour la qualité de l’air et donc idéales pour la santé. Mais en attendant, leurs clients, les poseurs des produits en plâtre sont délaissés… »

 



Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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