Ces 14 Start-Up facilitent la gestion du matériel de chantier à Intermat 2018

Ces 14 Start-Up facilitent la gestion du matériel de chantier à Intermat 2018

Eurovia, membre du Groupe Vinci, a financé le regroupement de 14 Start-Up sous une ombrelle commune dans le salon Intermat 2018 à Villepinte.




Intermat 2018, le grand salon du matériel de chantier, s’est ouvert lundi 23 avril. Malgré des inquiétudes quant à la desserte du Parc des Expositions par le RER B, du fait de la grève SNCF, les visiteurs étaient au rendez-vous. Ici, sont exposées toutes sortes de matériels de chantier à Intermat, depuis les plus grandes grues, jusqu’aux petits instruments de mesure.

 

Pour cette première journée, cap sur le Village Start-Up by Eurovia. Eurovia, membre du groupe Vinci, est un spécialiste des infrastructures routières et ferroviaires. L’entreprise a financé le rassemblement de 14 start-up autour d’un espace de pitch qu’elles utilisent tour à tour.

 

 

 

Le Village Start-Up by Eurovia rassemble 14 start-up à Intermat 2018 à Villepinte.©PP

 

Une Start-Up ne se présente pas, elle pitch !

 

Le monde des Start-Up vient avec son vocabulaire et, déjà, sa mythologie. Par exemple, une Start-Up ne se présente pas, elle pitch ! C’est un exercice compliqué dans lequel il faut, parfois en moins d’une minute, offrir un petit nombre d’idées suffisamment séduisantes pour que les clients et les investisseurs potentiels aient envie d’approfondir, d’investir, d’acheter. Bref, pour intéresser le chaland, davantage que les autres pitcheurs.

 

Dans le Village de Start-Up d’Intermat, les entreprises avaient heureusement davantage de temps pour se présenter. Voici une courte présentation de 12 des 14 Stat-Up rencontrées. A noter que l’une d’entre-elles, Led’s Chat était absente le premier jour.... Une autre, RB3D, a développé Exopush avec Colas, le spécialiste des travaux routiers.

 

Exopush est un exosquelette (évoqué dans un récent article) qui améliore les conditions de travail dans les tâches d’étalement manuel d’enrobé, réduit la pénibilité et augmente la productivité dans la réalisation de ces tâches de finition.

 

Video

 

©Colas

 

OpenSafe, la gestion des équipements réglementés et des habilitations

 

Le premier rencontré est OpenSafe. C’est une plate-forme Web, abritant une base de données qui rassemble toutes les données techniques des équipements et matériels soumis à une réglementation – les grues, les chariots élévateurs et des dizaines d’autres types de matériels.

 

La base de données contient aussi toutes les réglementations concernant ces matériels, notamment la nature, les objectifs et la fréquence des VGP (Visite Générale Périodique) exigées par le Code du Travail, ainsi que les préconisations de chacun des fabricants, sil elles sont différentes des exigences réglementaires.

 

Ensuite, des applications mobiles pour Smartphones et tablettes assurent la planification des vérifications et visites à effectuer pour chacun des matériels soumis à VGP qu’une entreprise détient.

 

OpenSafe fonctionne selon un abonnement annuel. Le plus petit abonnement – 1000 € par an – assure tout de même le suivi de 500 matériels différents, la mise à jour de toutes les règlementations, un support technique, etc. 

 

 

 

Charles ELE de « Tout pour le Forage » souligne que le forage représente un marché mondial de plus de 1000 milliards de dollars. L’Europe arrive au troisième rang derrière l’Amérique du Nord et l’Asie, avec un modeste marché d’environ 250 milliards de dollars.©PP

 

Tout pour le forage

 

Autre stand visité, celui de « Tout pour le Forage ». Il s’agit d’une place de marché lancée à l’automne 2017. Elle a tout d’abord pour ambition de rassembler tous les professionnels des métiers du forage – eau, fondations, gaz, pétrole, géothermie profonde et peu profonde, etc. – sur un seul site internet. 350 d'entre eux lui font déjà confiance. Il en existe environ 2000 à 2500 en France.

 

Ensuite, elle permet à ces foreurs de trouver facilement un matériel près de chez eux, de vendre et d’acheter des matériels neufs ou d’occasion. Le référencement d’une entreprise sur le site est gratuit. Tout pour le Forage se rémunère en prélevant un pourcentage sur les transactions. Le site a déjà convaincu une dizaine de fournisseurs de matériels. Malgré son jeune âge, l’entreprise a déjà quelques coups à son actif, comme la vente d’un stock dormant chez Hydrokarst ou la vente de tarières Geoprobe par ABE Sols.

 

 

 

 

Equipements à Partager rassemble les loueurs et les locataires de matériels de BTP et une fois la transaction conclue, poste les impressions des locataires sur le loueur, comme Booking.com et Airbnb.©Equipements à Partager

 

"Equipements à Partager" pour louer son matériel

 

Plusieurs des 14 Start-Up rassemblées dans ce Village à Intermat 2018 ont développé des propositions autour de la location de matériels. Equipement à Partager, par exemple, veut être le Booking.com de la location de matériel de chantier.

 

C’est en effet une plateforme de location de matériel pour le BTP, mettant en relation les offreurs – à la fois des entreprises qui disposent de matériels inutilisés et les loueurs professionnels – et les entreprises à la recherche de matériel. Le site assure la machine pour la durée de la location et garantit le paiement. Tous types de matériels, du plus petit au plus gros, sont proposés à la location sur le site d’Equipements à Partager, avec ou sans opérateur.

 

Le matériel est géolocalisé. Ce qui permet aux entreprises en recherche d’un équipement particulier de localiser les offres les plus proches de leur chantier. Une fois l’opération conclue, les utilisateurs écrivent sur le site leur appréciation de l’entreprise qui leur a loué le matériel, d’où l’analogie avec Booking.com ou Airbnb.

 

Pour l’instant, les paiements s’effectuent en ligne par carte bancaire. Equipements à Partager va introduire cette année, un paiement échelonné, un paiement en fin de mois et même à 45 jours-fin de mois. La même entreprise a développé un autre site « Shop ton Matériel », dont l’idée ressemble plus à Groupon. Il s’agit de regrouper les achats de TPE et de PME pour obtenir des fournisseurs de meilleures conditions. Shop ton Matériel met en avant des réductions de l’ordre de 15%.

 

 

Futurmap : obtenir facilement les plans des réseaux

 

 

L’un des enjeux avant de commencer un chantier de voire ou de bâtiment est de savoir ce qui est enfoui dans le sols : quels sont les réseaux présents et où ils se trouvent exactement. C’est souvent difficile à obtenir et peu de municipalités disposent d’un service ayant rassemblé toutes les informations des divers concessionnaires.

 

Futurmap, un service de Undermap, s’en charge et propose un service en ligne de synthèse des réseaux enterrés. A partir de la digitalisation ou d’un plan DWG de l’emprise du site d’un chantier, elle implante tous les réseaux et restitue un plan en DWG ou en GIS (Geographic Information System), le format utilisé par tous les logiciels d’analyse géographique.

 

Ce plan est accompagné d’un rapport de synthèse indiquant l’emplacement des réseaux et ajoutant le degré de précision dans la localisation. Futurmap est tout récent : son lancement officiel a eu lieu à l’ouverture d’Intermat.

 

 

 

 

Les puces RFID noyées dans le béton par 360 SmartConnect fonctionneront pendant 200 ans.©PP

 

 

 

 

Le béton connecté de 360 SmartConnect

 

360 SmartConnect fabrique des puces RFID que l’on intègre dans le béton au coulage. Une fois coulée, la puce peut fonctionner 200 ans. Un lecteur RFID – une simple application sur smartphone – lit les informations de la puce RFID et transfère sa localisation dans une maquette 3D Revit du bâtiment.

 

Lancé depuis un an et demi, ce service localise des ouvrages en béton, les suit dans leur histoire depuis la conception jusqu’à la fabrication s’ils sont préfabriqués ou bien au coulage sur chantier, voire durant leur vie en œuvre s’il faut les entretenir ou les modifier.

 

Les informations rassemblées portent sur les caractéristiques techniques (qualité du béton, ferraillage, etc.), les dimensions d’un ouvrage, mais aussi sur l’identité de l’entreprise, voire de la personne, qui l’a réalisé. Elles contiennent aussi un contact en cas de maintenance ou d’entretien nécessaire.

 

Finalcad Live : le suivi en ligne des petits chantiers

 

Finalcad est connu pour ses solutions de suivi d’exécution, de suivi d’avancement (retard ou avance par rapport à un planning) et de suivi de la qualité du gros-œuvre et du second-œuvre des grands chantiers. L’entreprise a identifié un besoin similaire pour de petits chantiers pour lesquels ses outils classiques étaient mal adaptés.

 

Elle a donc créé Fianlcad Live, une solution en ligne pour le suivi des petits chantiers. Elle a déjà convaincu Eiffage Route, Colas, OHL (Espagne) la SNCF Réseau et la RATP. Finalcad Live permet, dans le cas de travaux routiers, par exemple, de suivre les nombreux petits chantiers d’entretien qu’une entreprise de travaux routiers exécute en permanence.

 

Finalcad Live est conçu pour remonter les faits marquants de ces petits projets. Tout part d’une photo géolocalisée prise avec l’application Finalcad Live par un chef de chantier. Le message est transmis au site Web, personnalisé pour chaque entreprise. La Direction des travaux visualise d’un seul coup et de manière synthétique, tous les faits critiques qu’elle doit gérer, sur tous ses chantiers d’un type précis ou dans une zone particulière, etc. C’est une sorte de WhatsApp professionnel.

 

 

 

Le boîtier connecté de Sharemat communique pour l'instant en Sigfox, la seconde version ajoutera Lora. ©PP

 

Sharemat introduit l’économie du partage dans le monde du BTP

 

Créée en mai 2017, Sharemat propose plusieurs services qui reposent sur une base de données très précise des caractéristiques techniques de centaines de matériels et d’engins différents. Une entreprise inscrit ses matériels sur l’espace qui lui est dédié sur le site Shermat. Ellle y retrouvera toutes les caractéristiques techniques, ainsi que l’historique de maintenance des matériels.

 

Shermat est en train de développer un interfaçage direct avec les entreprises qui assurent le contrôle technique des matériels, afin que leurs données remontent directement vers le site, sans ressaisie. Ensuite, Shermat a développé un boîtier de géolocalisation. Il communique en Sigfox pour l’instant, bientôt également en Lora. Ses 2 piles lui assurent 15 ans d’autonomie.

 

Ce boîtier assure la géolocalisation des matériels et, toutes les 30 minutes, leurs données de temps de fonctionnement remontent vers le site. Le boîtier analyse les vibrations de l’engin pour en déduire sont temps de fonctionnement. Grâce à ces quatre types d’informations – géolocalisation, temps de fonctionnement, historique de maintenance et caractéristiques techniques, Sharemat propose deux services : Sharemat Fleet pour la gestion des parcs d’engins des grosses entreprises ou des loueurs et l’optimisation de leur répartition, Sharemat Rent pour la location des matériels suivis. Sharemat Rent permet de développer des réseaux de location privés ou plusieurs propriétaires peuvent rassembler leurs matériels et inviter des clients potentiels.

 

Fieldwire améliore la productivité sur les chantiers

 

Fieldwire est une Start-Up américaine, créée en 2013 à San Francisco par un français. Fieldwire a ouvert un bureau à Paris depuis un an et demi. Son but est d’améliorer la productivité et l’exécution sur les chantiers. Elle travaille déjà avec toutes sortes de grands groupes internationaux en bâtiments, Travaux Publics et maintenance industrielle, notamment avec Danone et Michelin en France.

 

Elle a traité avec Leroy-Merlin pour le suivi de la construction de nouveaux bâtiments. C’est une plateforme collaborative, jusqu’à 30% du personnel présent sur un chantier peuvent utiliser Fieldwire pour résoudre les défauts de coordination et améliorer la productivité. Fieldwire propose une suite d’outils mobiles, dont une visionneuse de plans sur tablettes ou Smartphones et un gestionnaire de tâches.

 

Un Chef de chantier note sur un plan une tâche à accomplir, l’envoie à ceux qui doivent s’en charger, reçoit un retour lorsque la tâche est accomplie, … Ces applications génèrent un reporting et des rapports sur l’avancement des chantiers. L’ensemble des fonctionnalités de Fieldwire – 60 nouvelles fonctions en 2017, par exemple – sont développées à partir des demandes des utilisateurs.

 

Tracktor, la centrale d’achat et de location des matériels de BTP

 

La Start-Up suivante est Tracktor qui assure la mise en relation entre les professionnels de la location et les demandeurs. Tracktor négocie les prix et facilite les paiements. Le site fonctionne comme une centrale d’achat. Il est déjà déployé en Île de France avec 50 partenaires et 10 000 machines en location.

 

Le déploiement est en cours à Lyon, Nantes et Bordeaux. Le site affiche une croissance de 20 à 30% par mois. Les paiements peuvent être réalisés par carte bancaire, mais aussi par Paypal ou par virement.

 

 

 

Les objets connectés pour chantier de CAD.42 communiquent en DASH-7, avec une portée de 1000 m.©PP

 

CAD.42 développe des objets connectés pour les chantiers

 

CAD.42 a développé une veste connectée qui permet la géolocalisation d’un opérateur avec une précision de 30 cm, ainsi que divers tags pour le suivi de matériel. Les données collectées sont envoyées dans le Cloud et sont liées à la maquette numérique des chantiers.

 

Ce qui permet, par exemple, de détecter la présente d’un opérateur sous le cône de danger d’une grue, de détecter combien de fois cet incident se reproduit dans la journée, dans la semaine, … et d’apporter des informations aux opérateurs et des modifications à l’organisation du chantier pour réduire ces dangers potentiels. Puis de mesurer dans le temps l’efficacité des mesures prises.

 

Tous les objets développés par CAD.42 communiquent en DASH-7, un protocole de communication sans fil d’une portée de 1000 m, très rapide dans la transmission de données (débit de 27,7 Ko/seconde), fonctionnant en 433 MHz, comme Lora. Initialement créé en 2009 pour des besoins militaires, DAH-7 est une extension du standard ISO 18000-7 qui se développe, lentement, dans des applications de communication civiles.

 

 

 

La veste connectée de CAD.42 permet à un opérateur de créer temporairement une zone de danger de 5 m autour de lui. Elle détecte également la verticalité et les chutes de l’opérateur. ©CAD.42

 

iBAT, la garantie d’acheter au meilleur prix

 

 

Ménaline Lehous, ex-conductrice de travaux, puis chargée d’achats chez Eiffage, a créé iBAT en 2016. Au cours de sa vie professionnelle, elle s’était rendu compte qu’il était difficile d’optimiser les achats sur les chantiers. Les ERP des entreprises ne sont pas adaptés. Elle a donc créé iBAT, une application d’achat pour les chantiers, à partir des prix des fournisseurs négociés par les entreprises pour leurs chantiers.

 

L’application simplifie le processus pour toutes les parties prenantes et évite les ressaisies pour tout le monde : les fournisseurs qui savent avec exactitude ce qu’on leur commande, les comptables qui n’ont plus besoin d’effectuer les rapprochements entre les commandes et les factures – interfacée avec les ERP des entreprises, l’application s’en charge, … Elle permet aussi aux entreprises de suivre leurs coûts et de vérifier l’apparition d’éventuelles surfacturations. Depuis début 2017, iBAT compte déjà plus de 500 entreprises utilisatrices.

 

Matos BTP, l’application pour les locatiers

 

Un locatier est une entreprise qui loue du matériel avec un opérateur. Cela va d’un camion avec son chauffeur à des matériels complexes. Toutes les entreprises de TP font appel à des locatiers. 10% du CA du BTP, soit environ 3 à 4 milliards d’Euros par an, sont générés par les locatiers.

 

Matos BTP a développé une application dédiée à ce métier spécifique. Elle leur permet de demeurer en liaison avec leur opérateur, de rester connectés avec leurs clients et de partager en temps réel les informations techniques, commerciales, environnementales et de sécurité entre locatiers, opérateurs et clients.

 

L’application Matos Connect développe une communauté d’utilisateurs pour que les locatiers augmentent leur visibilité. Si le matériel souhaité par un client n’est pas disponible chez son locatier habituel, la demande est poussée vers le reste du réseau.

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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