Négoce du bois et des matériaux de construction : « ça va mieux » ?

Négoce du bois et des matériaux de construction : « ça va mieux » ?

Le 23 juin, la FNBM, a conduit la 5e édition de ses Rendez-Vous du Négoce à l’issue de son Assemblée Générale annuelle.




Le thème de cette édition : la “véritable” conjoncture du bâtiment. Si 350 000 logements ont été construits en 2015, les professionnels de la construction espèrent atteindre le chiffre de 380 000 en 2016.

 

La table ronde, organisée par la FNBM, a été formulée sur le mode de l’interrogation : « Bâtiment, Construction, Travaux Publics : « Ça va mieux ? ».

 

Les acteurs de la construction se demandent, en effet, de façon quelque peu impertinente, si la fameuse petite phrase récemment entendue à de nombreuses reprises, le “ça va mieux” du gouvernement, reflétait vraiment la vérité.

 

Pour Sabine Basili, Vice-Présidente de la Capeb, «... Il faut le dire vite car la crise que nous avons tous traversée a été très compliquée, après 15 trimestres consécutifs de baisse d’activité.

 

Il est vrai que le 1er trimestre 2016 a fait montre des premiers signes d’une reprise. Mais il convient de le dire avec prudence, puisque le niveau est tout de même redescendu à celui des années 2000.

En outre, nous n’avons enregistré qu’une croissance de 1% et 120 000 emplois ont été détruits durant toute cette période. Nous attendons donc les chiffres du second trimestre ».

 

Une reprise difficile

 

Même constat pour Anthony Tripard, responsable Branche BTP chez l’assureur Euler Hermes et Jean Philippe Dupeyron, chef du service des Affaires Economiques de la FNTP.

Ce dernier observe, en effet, que les statistiques commencent à s’infléchir positivement depuis ce premier trimestre. Toutefois, il n’en demeure pas moins réservé : « certains métiers sont plus touchés que d’autres.

Ainsi, si les travaux routiers ont enregistré -25% sur les deux dernières années, les travaux de terrassement ont un peu soutenu l’activité grâce aux lignes à grande vitesse et une dynamique est née de tous les travaux liés à l’énergie ».

Une chute des investissements



Le secteur des TP a aussi beaucoup souffert de la baisse des dotations de l’Etat, ces deux dernières années. Une baisse qui a entraîné une chute de 10% des investissements des collectivités locales, soit la moitié du chiffre d’affaires des entreprises de travaux publics.

« Nous devons croire à la reprise car s’il n’y a pas de reprise, il n’y aura pas d’augmentation des prix, ajoute pour sa part Jean Passini, Président de la Commission Environnement de la FFB, qui ajoute : « on observe une reprise au niveau des autorisations de mises en chantier des logements, ainsi qu’un redémarrage dans le tertiaire, la logistique et les bâtiments commerciaux.

Des emplois stables



Quant aux emplois, ils devraient être stables en 2016 et l’on espère même pouvoir en créer de nouveaux, malgré le problème des travailleurs détachés ».

Cependant, là aussi la disparité règne dans les régions, les plus problématiques étant les Hauts de France, la Bourgogne, la Franche-Comté et le Languedoc-Roussillon qui sont à la peine.

« Il est vrai que les chiffres de moyenne nationale ne veulent pas dire grand-chose, renchérit Maurice Manceau, Président du Club de l’Amélioration de l’Habitat. De la Haute-Marne au Centre de la France, il y a de gros soucis, alors que d’autres régions commencent à reprendre.

Toutefois, si l’on considère les filières d’amont, les architectes et les bureaux d’études sont tous saturés de travail depuis 8 mois, ce qui est un signe positif ».

Des craintes et des freins



Tous les intervenants ont, par ailleurs, constaté de nombreux freins à la croissance. « Le climat est tendu et les entreprises, comme leurs clients, ont perdu la confiance, explique Sabine Basini. Les mesures de l’actuelle loi de Finances sont positives mais que vont-elles devenir en 2017, année des élections ?

Nous avons également des craintes face aux textes de loi en préparation dont certains éléments menacent la pérennité de nos entreprises : loi du travail, concurrence déloyale de “l’ubérisation”, travailleurs détachés qui tirent les prix vers le bas  et sont parfois illégaux, délais de paiement multipliés par deux en un an, etc. ».

Accumulation des normes



« Les freins à la croissance viennent aussi de l’accumulation des normes et de la vitesse à laquelle elles changent, ainsi que de l’augmentation des coûts de la construction depuis 5 ou 6 ans et du manque de stabilité fiscale », note également Jean Passini.

Ce dernier a d’ailleurs rappelé que les acteurs attendaient beaucoup du marché de la rénovation énergétique : « nous espérons que le CITE, qui avait très bien fonctionné en 2015, sera reconduit.

La FFB a même demandé, sans résultat jusqu’à présent, qu’il soit étendu aux résidences secondaires, ce qui dynamiserait certaines régions qui en sont largement pourvues et qui sont à la traine ».

Au final, tous ont envisagé, à l’issue de cette table ronde, une embellie pour 2017, voire pour la fin 2016 en ce qui concerne la rénovation.

 

 


Source : batirama.com / Michèle Fourret

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