ISB : un nouveau leader solide et 100 % français

ISB : un nouveau leader solide et 100 % français

Le groupe britannique Wolseley a cédé en avril dernier les activités de sa division ISB, chargée de l’achat, du traitement et de la transformation du bois.




Interview de Pierre Gautron, qui dirige le nouveau Groupe ISB

 

 

  1. Pierre Gautron, le patron du groupe ISB, assume également depuis peu les responsabilités de président de l’association LCB, Le Commerce du Bois.

 

Bâtirama : Pourquoi cette cession ?


Pierre Gautron :

Dès la mi-2012, le groupe Wolseley a annoncé une réflexion stratégique quant à sa présence en France. A l’époque, il y employait 5 400 personnes, mais il se trouve que la rentabilité globale de ses activités, de l’ordre de 2,7% à l’époque, était nettement plus faible que la moyenne de 4,8% obtenue ailleurs. Par ailleurs, le groupe a déclaré qu’il préférait être en situation dominante et sur des marchés à fort potentiel de ­développement.

 

Cela se référait à l’activité négoce. Quant aux activités de transformation et de commercialisation du bois, regroupées sous la division ISB, ce n’est pas du tout le cœur d’activité de Wolseley. La perspective d’une cession d’ISB a été annoncée il y a un an.

 

Pourquoi reprendre ISB ?


A la différence de Charpentes Françaises, cédé en avril dernier à Charpentes UK, le Groupe ISB n’a pas suscité de proposition cohérente d’un acteur de son métier, peut-être aussi à cause de sa nature hybride, à cheval sur l’activité d’import-export, de transformation et de commercialisation de produits finis.


Connaissant bien cette entreprise où j’évolue depuis 18 ans pour en devenir finalement le directeur général, j’ai pu évaluer l’opportunité que représente la reprise de ce groupe qui est, de loin, le leader national de la commercialisation de bois bruts ou transformés.

 

Le Groupe ISB peut s’appuyer sur des équipes compétentes et ses quatre marques bénéficient d’une forte notoriété. Un certain nombre d’employés ont partagé mon avis et nous avons soumis à Wolseley une proposition de reprise qui a été acceptée.


Comment cela s’est-il passé ?


Nous avons créé une holding baptisé Florencia, dont je détiens 63% des parts, 25% revenant à 5 membres de l’équipe de direction et 12% à 20 autres managers salariés d’ISB. Nous avons réglé 3 à 4% du montant de la transaction, le reste est un crédit vendeur octroyé par le groupe Wolseley, qui devra être acquitté avec les intérêts dans les cinq ans à venir.

 

L’accord a été trouvé en bonne intelligence et va permettre à ISB de mettre en place une véritable politique de développement, quand bien même le contexte conjoncturel est incertain.

Quels sont les principaux enjeux de ce rachat et les défis qui vous attendent ?


Le premier enjeu, c’est de parvenir à financer la reprise du Groupe ISB. Nous ne tablons pas du tout sur un rebond de l’activité, qui était en repli de 6 à 8% lors du dernier exercice. Nous avons commencé par mettre en cohérence les activités des quatre enseignes et à développer les synergies logistiques.

 

Nous sommes le premier importateur français de bois à avoir été audité dans le cadre des nouvelles procédures européennes de contrôle de la légalité des produits à base de bois (RBUE). Nous achevons les opérations de mises aux normes environnementales.

 

Nous avons investi dans de nouveaux équipements industriels et, surtout, nous sommes en train d’effectuer un gros travail d’optimisation de la productivité. Nous voulons équili­brer notre présence nationale, développer fortement l’export.

Quels bénéfices les ­professionnels français du Bâtiment peuvent-ils espérer trouver des suites de ce rachat ?


La France dispose désormais, dans le domaine de la transformation du bois, d’un leader solide et à 100% français, porté par ses employés.

 

Cette montée en puissance arrive à point nommé pour que la profession saisisse, dans de bonnes conditions, les opportunités qui se dessinent notamment sur le plan de la construction bois, de la rénovation énergétique, de ­l’ITE et du recours aux bardages bois qu’elle génèrera si cette filière se montre réactive et performante.

 

Le Groupe ISB en chiffres

 

4 enseignes : Silverwood (bardages-lambris-terrasse, etc.), Sinbpla (bois bruts et panneaux), Carib (GSB), James (charpentes et bâtiments en lamellé-collé)

  • Plus de 500 collaborateurs en France
  • 222 millions d’euros de CA
  • 7 sites de production, 6 plates-formes logistiques
  • 5 millions de m2 de bois rabotés/an
  • 800 000 m3 de bois et panneaux approvisionnés par an
  • 1/3 des importations de bois, ½ des importations de bois par les ports
  • 15% de PDM des panneaux à base de bois
  • 2 millions de CA à l’export (DOM TOM et étranger)



 


Source : batirama.com / Propos recueillis par Jonas Tophoven

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