Emmanuel Laurentin, vice-président de l’Afpac a présenté à l’ambassade d’Allemagne les chiffres du marché français des pompes à chaleur. Un marché qui accuse une baisse importante cette année envisagée (+/- 33 %) mais qui devrait poursuivre sa progression grâce au Grenelle de l’environnement.

 

Bâtirama : Pourquoi cette présentation du marché à l’ambassade d’Allemagne ?
E. Laurentin : Les producteurs de pompes à chaleur allemands s’intéressent énormément au marché français car ils sont en capacité d’exporter du matériel de qualité chez nous. Chez eux, le marché est davantage orienté vers la géothermie car ils ont une conscience écologique beaucoup plus poussée. Malgré la baisse du marché en France cette année, les perspectives de développement restent intéressantes en raison des objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement (2 millions de PAC d’ici à 2020).

 

Quelle sera au final la tendance du marché pour l’année 2009 ?

Le volume de pompes à chaleur vendues par les fabricants a chuté de l’ordre de 33 % cette année. Le marché est en effet porté par les mesures du Grenelle de l’environnement (dont les aides fiscales en diminution) mais il est aussi influencé par le prix des autres énergies. Et comme le prix du pétrole et donc du fioul et du gaz propane ont moins augmenté cette année que l’année dernière, cela a eu une conséquence négative sur la vente des PAC.

 

Comment voyez-vous l’année 2010 ?

Pour l’instant, je ne la vois pas très bien. La loi de Finances 2010 va être votée et il me semble improbable que les aides fiscales actuelles soit reconduites dans les conditions actuelles de 2009 (voir encadré). Or, on sait qu’en France, ces aides fiscales sont un moyen de décision important dans l’achat des matériels. Cependant, la remontée des prix du baril de pétrole pourrait avoir une incidence sur les ventes de pompes à chaleur.

 

Comment va évoluer ce marché sur le plan de la qualité des installations… et des installateurs ?

La directive sur les énergies renouvelables va imposer que les installateurs soient certifiés (QualiPAC via Qualit’EnR). C’est très positif car on a vu apparaître des vendeurs de pompes à chaleur qui ne connaissaient pas les produits puisque ce sont essentiellement des vendeurs de crédits d’impôt. La baisse des aides fiscales devrait ainsi s’accompagner de la disparition de ces sociétés éphémères. Cela aura donc une répercussion positive sur les installations qui vont encore évoluer en qualité. Des services d’après-vente de qualité formée par les centres de formation des fabricants devront également se développer pour assurer les réparations et éviter les litiges avec les clients. Une bonne installation suppose, en effet, la mise en œuvre, par un installateur formé, d’un produit NF PAC si possible, avec un service après-vente compétent pour pérenniser l’installation et garder la performance énergétique de cette installation.

 

Quels crédits d’impôts pour les PAC ?

L'article 109 de la loi de finance pour 2009 a exclu les pompes à chaleur air/air du champ d'application du crédit d’impôt. Elle a ramené le taux de 50 % à 40 % pour les installations de pompes à chaleur, autre qu’air/air, payées en 2009 et à 25 % pour les dépenses payées à compter du 1er janvier 2010.
La loi de finance 2010 devrait apparemment aussi durcir les conditions pour l’octroi de ce crédit d’impôt, concernant les critères techniques des PAC. Les installateurs et leurs clients devront être vigilants sur le matériel choisi ainsi que sur la rédaction des devis et des factures.

Source: batirama.com / F.L.