Depuis 4 ans, l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP) organise une vaste campagne de sensibilisation à la prévention des risques. Cette année, en plus des 31 000 salariés et chefs d’entreprise, près de 20 000 apprentis ont participé aux animations organisées.

Au CFA de Brétigny-sur-Orge (91), pas moins de 250 apprentis du BTP ont participé cette année à l’opération “100 minutes pour la vie”. Cette campagne annuelle de sensibilisation à la prévention des risques orchestrée par l’OPPBTP se veut interactive. Elle a été organisée dans le cadre de la semaine de la prévention santé sécurité relayée par l’établissement depuis 2008. Pour coller aux préoccupations des professionnels du secteur, le choix des thèmes traités résulte d’une enquête effectuée auprès d’un échantillon représentatif de chefs d’entreprise de toute la France, en particulier des PME, TPE et entreprises artisanales. Chaque événement est organisé sous la forme d’une émission de télévision ludique et interactive. Elle est animée par un comédien et un conseiller OPPBTP et illustrée par des micros-trottoirs, des dessins animés, des témoignages et des quiz qui mettent en scène les deux mascottes de la campagne : Speed et Batitou. Des témoignages filmés des deux partenaires de l’opération – PRO BTP et les services de santé au travail - viennent compléter ce programme en expliquant le rôle de leurs structures et les services qu’elles peuvent apporter aux apprentis. 

 

Des thèmes adaptés au BTP

Les quatre thèmes abordés balaient les principales causes d’accidents du secteur.
Les chutes de hauteur : premières causes d’accidents mortels dans les professions du bâtiment et des travaux publics, elles font l’objet d’actions de prévention importantes (accueil des nouveaux arrivants sur les chantiers, formation à l’utilisation d’échafaudages, port des équipements de protection, etc.)
• Les risques routiers : dans le secteur du BTP, ils constituent la seconde cause d’accidents graves. Des progrès ont été réalisés sur les équipements des véhicules mais les règles de sécurité sont plus que jamais à appliquer.
• Les troubles musculo-squelettiques : ces douleurs gênantes, douloureuses voire invalidantes représentent la catégorie de maladies professionnelles la plus courante en France et guettent particulièrement les salariés et les apprentis du BTP, confrontés à d’importants efforts physiques journaliers.
• Les addictions : les conduites addictives sont un danger pour la personne concernée comme pour son entourage et aujourd’hui les tabous se lèvent dans le secteur du BTP.

 

Des chiffres alarmants

En 2007, on compte 1 562 956 salariés du BTP et, selon les chiffres de la CNAMTS, le nombre d’accidents mortels a été de 184. Les accidents avec arrêt ont connu une augmentation de 3,4 %, soit 131 253 (126 945 en 2006), tout comme le nombre des accidents ayant entraîné une incapacité permanente, soit 9 621 (9 498 en 2006). Ces accidents sont encore trop lourds tant au niveau humain que financier. 6,8 millions de journées de travail ont été perdues dans le BTP et leur coût s’élève à plus de 800 millions d’euros pour les caisses primaires d’assurance-maladie. Les trois premières causes d’accidents du travail dans le BTP, hors accidents routiers du travail (accidents de mission) sont les conséquences des manutentions manuelles (33 %), les accidents de plain-pied (21,4 %) et les chutes de hauteur (17,9 %). Concernant les décès, les chutes de hauteur sont identifiées comme la principale cause (26,6 %). Viennent ensuite les accidents impliquant un véhicule (13,9 %) et, à pourcentage égal, les accidents de plain-pied (3,8 %) et les manutentions manuelles (3,8 %). Enfin, 4 376 cas de maladies professionnelles ont été recensés en 2007 dans le BTP.  75 % sont des TMS (troubles musculo-squelettiques), ce qui représente 3 216 cas. Le coût financier serait en moyenne de 41 000 euros par personne. Les pathologies de l’épaule arrivent en première position et ont un indice de fréquence de 2,5.

 

Source : batirama.com / C.J.