Première matinée de la 19e édition du salon EnerGaïa qui se tient à Montpellier les 10 et 11 décembre 2025. Le salon a grandi : sept halls, dont deux nouveaux, pour une surface totale de 37 000 m2, 550 exposants, plus de 150 conférences et tables rondes.
Après avoir parcouru les halls A3 et A4 et vu une centaine d’exposants, deux constats sautent aux yeux : le stockage d’énergie en batteries est partout, et la caractéristique la plus intéressante pour les panneaux photovoltaïques, ce n’est plus leur rendement ou leur puissance, mais le fait qu’ils soient ou pas compatibles avec la TVA à 5,5 %.
Depuis le 30 septembre 2025, pour être éligibles à un taux de TVA à 5,5 % pour les installations domestiques jusqu’à 9 kWc, les modules photovoltaïques doivent présenter un certificat de traçabilité, un marquage, détenir un bilan carbone en kgCO2/kwc < 530, contenir une quantité d’argent < 14 mg/Wc, une quantité de plomb < 0,1 % par module et une teneur en cadmium < 0,01 %/module. En France, le laboratoire Certisolis est à même de certifier ces données. Et, en date du 4 décembre 2025, seuls deux fabricants produisent des modules conformes à ces exigences :
– Voltec Solar avec quatre modules : TARKA 110 VSBP, TARKA 110 VSMP, TARKA 120 VSBP et TARKA 120 VSMP ;
– Jinko Solar avec son module JKMxxxN-54HL4M-BDV.
Il y a même eu un rebondissement : Certisolis a retiré l’agrément aux quatre modules du fabricant chinois DMEGC Solar Energy, indiquant que certaines données fournies pour obtenir la certification initiale étaient erronées. DMEGC indique qu'il s'agit de la traçabilité et que de nouveaux certificats sont en cours avec Certisolis. Comme DMEGC proposait ces modules à 15 c€/Wc, contre 25 c€/Wc pour ceux de Voltec Solar, les grossistes en ont commandé plein, mais DMEGC indique qu'un eptit nombre seulement ont été livrés : que vont-ils maintenant pouvoir en faire ? DMEGC a demandé aux distributeurs de lui remonter les cas litigieux et propose de rembourser le différentiel de TVA au client final. En réalité, la différence générée par une TVA à 5,5 % au lieu de 20 % sur le prix des modules est relativement faible dans le coût global d’une installation PV domestique. Donc rien n’est perdu.
Le taux de TVA applicable aux modules PV pour les installations domestiques jusqu’à 9 kWc devient un important critère de sélection. © PP
Outre le fait que le stockage d’électricité soit presque sur tous les stands et que tous les fabricants aient opté pour des batteries LFP (Lithium-Fer-Phosphate) moins susceptibles de s’enflammer que le Lithium-Ion, la nouveauté est l’apparition sur le marché français d’offres de "stockage de balcon". Ce sont des systèmes que le client final installe lui-même en les raccordant à une prise électrique de son logement. On en trouve en Allemagne depuis quatre ans environ, mais ils étaient encore très rares en France. La nouvelle C 15-100 n’autorise pas leur mise en œuvre, ni celle du photovoltaïque de balcon, des panneaux PV avec micro-onduleur, branchés directement sur une prise du logement.

Marstek expose à EnerGaïa sa solution de stockage d’électricité de balcon : 2,12 kWh par unité, extensible jusqu’à 5 unités, soit 12,72 kWh stockés, avec une puissance de décharge de 2,4 kW. Ce sont des batteries LFP, garanties pour 6000 cycles ou dix ans. Elles sont IP 65 pour être installées à l’extérieur et fonctionnent pour des températures extérieures comprises entre - 20 et + 60 °C. © PP

DEYE met en avant ses batteries de stockage de balcon, mais aussi son système de gestion de l’énergie sans fil – un protocole de communication propriétaire – qui contrôle stockage, appel au réseau, prises et interrupteurs intelligents, etc. Ses batteries de balcon SUN-BK60/80/100 proposent des puissances d’entrée nominales de 600, 800 et 1000 W et des puissances de sortie de 600, 880 et 1100 W en 50 ou 60 Hz monophasé. Chaque unité stocke 2000 Wh. Cinq unités au maximum sont couplables par simple empilement, soit 10 kWh. L’unité de tête contient l’onduleur hybride de charge/décharge. © PP

Marstek présente sa gamme de batteries Venus A à EnerGaïa. Le premier module contient l’onduleur hybride et offre une capacité de 2,12 kWh. On peut assembler jusqu’à six modules pour une capacité totale de 12,72 kWh. Le site Solatech les propose à 749 € pour le premier module de 2,12 kWh jusqu’à 3 994 € pour la version 6 modules et 12,72 kWh. © PP


ATMOCE déroule son offre globale sur son stand : micro-onduleurs de 600 à 1200 W, avec des rendements de 98,2 %, son armoire M-Combiner qui est le point central du système PV domestique, sa batterie M-ELV de 7 kWh avec une capacité de décharge de 5 kW, son module M-Backup qui bascule en moins de 10 micro-secondes et sa M-Gateway pour une gestion énergétique efficace. Tout ça peut se monter sur des installations neuves ou sur des installations PV existantes. © PP
Cette année à EnerGaïa, les solutions de stockage de grande capacité, toujours modulaires et à base de batteries LFP se multiplient, portées par l’intérêt des entreprises pour l’autoconsommation.
SolarEdge Technologies, par exemple, lance un système de stockage tertiaire à grande capacité : la nouvelle batterie CSS-OD 197 kWh. Ce nouveau système comprend une armoire de batterie d'une capacité nominale de 197 kWh, associée à un ou deux onduleurs de 50 kW, pouvant atteindre une capacité totale jusqu’à 4 MWh. Il prend en charge de multiples applications et modes d'optimisation du stockage, notamment l'autoconsommation optimisée, l'écrêtement des pics de tarifs, l'optimisation des tarifs et la gestion des limites d'import et d'export.
On voit sur le salon, des solutions jusqu’à plusieurs MWh stockés. Starcharge propose un stockage de 5 MWh dans un conteneur maritime de 20 pieds, entièrement équipé. EnexYa met en avant ses batteries de 261 kWh, avec la possibilité de coupler jusqu’à 20 modules, soit une capacité totale de 5220 kWh stockés. Le français Technideal a conçu la série LABEL, des systèmes de stockage d’électricité à refroidissement liquide pour une installation extérieure, dont la batterie RCT POWER CESS 200 de 261 kWh, RCT POWER CESS 1000 jusqu’à 932 kWh

Les solutions de stockage tertiaires sont toujours à base de batteries LFP et modulaires. DEYE met en avant ses modules SE CSI de 100 kW (215 kWh) ou 125 kW (241 kWh) de puissance, couplables pour atteindre 2,5MW avec 16 modules, soit 3856 kWh. © PP
DualSun, le concepteur et fabricant de modules solaires hybrides (PV + thermique) présente DUO, son chauffe-eau solaire connecté et intelligent préassemblé. Il est équipé d’un échangeur thermique raccordé au circuit hydraulique des panneaux et pourvu d’une résistance électrique alimentée par la partie PV des panneaux hybrides et par l’installation électrique de la maison. Une sonde de température placée sur le puisage d’eau chaude et une autre sur l’entrée d’eau froide sont raccordées à la régulation Springbox de DualSun et permettent de suivre en temps réel les consommations d’ECS. À la mise en service, la Springbox analyse 15 jours de fonctionnement pour apprendre les habitudes des occupants du logement. Elle alimente le ballon quand la température des panneaux est supérieure à celle du ballon. Ensuite, la Springbox est connecté en Wifi à la box internet du logement, en Ethernet. Si le logement est complètement dépourvu de connexion internet, un boîtier supplémentaire avec une carte SIM 4G apporte une connexion. La connexion internet permet de récupérer les données météo et d’anticiper l’ensoleillement, donc la production PV et de chaleur des panneaux hybrides. Tout cela dans le but d’optimiser le déclenchement de la résistance pour maximiser l’autoconsommation et minimiser l’appel au réseau. La solution Springbox fonctionne avec le ballon DUO de DualSun grâce à sa carte électronique incorporée ou avec n’importe quel autre ballon mixte (résistance + échangeur) grâce à l’ajout d’un boîtier extérieur. Naturellement, une application permet de suivre l’installation, de la piloter à distance. Si le client l’autorise, l’installateur a accès au système grâce à cette application et est alerté de tout disfonctionnement.

Jérôme Mouterde à gauche, co-fondateur de DualSun, et Etienne Fouillous, ingénieur support technique, présentent la nouvelle solution Springbox et le ballon DUO de DualSun à EnerGaïa : maximiser l’autoconsommatio, assurer le confort eau chaude et minimiser l’appel au réseau électrique. © PP
