Le nouveau siège de Sarthe Habitat au Mans est un bâtiment de bureaux à énergie positive

Le nouveau siège social de Sarthe Habitat au Mans. © PP

Enveloppe très performante, 100 kW de déperditions, 104 kWc de panneaux photovoltaïques en toiture pour un bâtiment de 5080 m² de bureaux à énergie positive inauguré le 27 novembre 2025 au Mans.




Pour son nouveau siège social, Sarthe Habitat, premier bailleur social du département de la Sarthe, a conçu et réalisé sous maîtrise d’ouvrage directe un bâtiment de 5080 m2 près de la gare du Mans. Le bâtiment sera labellisé "HQE Exceptionnel" et représente un investissement de 20 millions d’euros TTC, soit 0,7 % de la capacité totale d’investissement du bailleur cumulés sur la durée du vie estimée du bâtiment (50 ans).

Ce bâtiment tertiaire en R+4 a été imaginé par le cabinet d’architecture Cabinet Pharo’Ouest. Pour le construire, Sarthe Habitat a choisi un marché global de performance comprenant le bâti et l’aménagement intérieur, attribué au mandataire GSE. Le but était de faire travailler un maximum d’acteurs locaux : 82 % des entreprises étaient de la Sarthe. Outre la certification HQE Exceptionnel et OsmoZ qui porte sur la qualité de vie au travail, encore en attente quand nous avons visité le bâtiment le 27 novembre, celui-ci a déjà obtenu les certifications BBCA niveau excellence et BEPOS Énergie Carbone, ainsi que le label E+C- niveau E3C2.

Pour l’instant, seulement trois bâtiments sont certifiés HQE Exceptionnel en France. Le nouveau siège de Sarthe Habitat sera le quatrième.

 

Les façades du bâtiment sont revêtues d’un bardage Rockpanel iridescent : il change de couleur, passant du vert au rouge, selon l’ensoleillement. © PP

 

 

Une démarche simple et particulièrement efficace

Pour concevoir son siège social, Sarthe Habitat a opté pour une enveloppe du bâtiment très efficace. Ce qui a simplifié les équipements de chauffage et de ventilation. La structure du bâtiment est constituée de poteaux/poutres en béton armé. Les façades sont en ossature bois, préfabriquées et installées rapidement sur le chantier. Elles sont refermées par un bardage en panneaux Rockpanel Woods. Ils sont fabriqués à partir de basalte naturel comprimé, une roche volcanique durable et facilement accessible, qui combine les avantages de la pierre et à l’aspect, la chaleur et la façonnabilité du bois, sans épuiser les ressources naturelles en bois. Les panneaux résistent au feu et à l’humidité, sont faciles à entretenir et durables.

 

Comme le montre cet échantillon, exposé dans le hall d’entrée du nouveau siège, la façade est en ossature bois, solidarisée à la structure béton, fermée par un bardage Rockpanel Woods ventilé. Comme la façade est posée en continu en avant de la structure, les ponts thermiques sont traités naturellement. © PP

 

L’enveloppe performante du bâtiment, qui présente par ailleurs un coefficient de compacité de 0,33, se traduit par un coefficient Ubat de 0,44 W/m2.K, une perméabilité à l’air de 0,34 m3/(h.m2), par des déperditions totales de 100 kW par - 7 °C à l’extérieur pour une surface totale de 5080 m2 et une consommation d’énrgie au sens de RT2012 de 104,5 kWhep/m2.an.

 

 

Des équipements CVC très simplifiés

Du coup l’équipement CVC du bâtiment est très simple : chauffage électrique direct par panneaux rayonnants au plafonds, ventilation double-flux grâce à 4 CTA – deux pour les bureaux, une pour le restaurant et une pour les salles de réunion au dernier étage – et rafraîchissement adiabatique indirect.

 

Le chauffage est assuré par des panneaux rayonnants électriques au plafond. Leur sous-face offre exactement le même aspect que celle des panneaux acoustiques. Les panneaux chauffants sont les plus petits. L’éclairage est en LEDs. © PP

 

 

 

La ventilation, le préchauffage de l’air introduit par échange dans les CTA double-flux et le rafraîchissement sont distribués par des bouches de soufflage au plafond. © PP

 

 

Des multisondes détectent température ambiante, hygrométrie relative, qualité de l’air intérieur (QAI) à travers la teneur ambiante en CO2 et la présence. Dans les salles de réunion, ces sondes comptent le nombre de personnes présentes pour moduler le débit de ventilation avant dégradation de la QAI. Elles sont reliées en KNX à une GTB. © PP

 

 

Dans chaque local, un thermostat d’ambiance Siemens affiche la température ambiante. Il permet de modifier la consigne de température de + ou - 1 °C et d’augmenter ou de baisser l’éclairage. En fonction des apports de lumière naturelle, la GTB modifie directement l’éclairage pour rester sur la consigne d’éclairement. La température et l’éclairement reviennent aux valeurs de consigne deux fois par jour : à midi et en fin de journée, de manière à tenir compte du fait que les nouveaux locaux n’ont pas de bureaux affectés et peuvent être occupés par différentes personnes, dont les souhaits de confort sont différents aussi. La nuit et en hiver, la température est réduite. © PP

 

 

Les 4 CTA ont été fournies par le groupe lithuanien Komfovent. Les CTA Komfovent Verso sont reliées en Modbus à la GTB. Elles présentent une étanchéité à l’air particulièrement élevée et sont équipées d’un échangeur de chaleur à contre-courant. © PP

 

 

 

 

Chaque CTA est complétée par un caisson adiabatique sur l’air extrait. Cette technologie relève de l’adiabatique indirect : l’échangeur adiabatique rafraîchit l’air extrait qui échange sa fraîcheur avec l’air neuf dans l’échangeur de chaleur double-flux à contre-courant de la CTA. © PP

 

 

 

Pour réduire les besoins de rafraîchissement d’été, les façades ouest et sud du bâtiment sont équipées à la fois de protections solaires fixes extérieures et de stores intérieurs. Les vitrages retenus sont à fort contrôle solaire : 70/33, soit 70 % de passage de la lumière, mais seulement 33 % de passage de la chaleur extérieure. ©PP

 

 

80 % d’autoconsommation de la production photovoltaïque

Enfin, trois terrasses sont équipées d’un total de 487 m2 de panneaux, soit une puissance crête de 104 kWc. Leur production sera à 80 % autoconsommée, le reste étant revendu au réseau. Le bâtiment a une capacité d’accueil total de 300 personnes, soit l’effectif total de Sarthe Habitat. Pour l’instant, 160 salariés de Sarthe Habitat l’occupent. Le nouveau siège centralise dès à présent les fonctions d’accueil du public, dont agence locative et l’espace vente du bailleur. Il intègre également un espace de coworking pour les locataires et partenaires de Sarthe Habitat qui sera opérationnel dès 2026, marquant une volonté d’évolution et de proximité avec l’ensemble des acteurs du territoire. Le bâtiment combine :

– un ERP de 5e catégorie type W pour les espaces ouverts au public (agences commerciales, accueil, coworking) ;

– un ERT pour les espaces de travail internes (bureaux, restauration, salles de réunion, locaux techniques...).

 

Les rez-de-chaussée et niveau 1 reçoivent du public et des espaces spécifiques pour les collaborateurs (salle de sport, parking, détente, restauration, vestiaires...). Les niveaux 2 et 3 réservent des espaces dédiés au travail quotidien des collaborateurs – avec des approches variées selon l’usage. Le niveau 4 accueille des salles de réunion et bureaux dédiés aux représentants du personnel.

 

80 % de la production photovoltaïque annuelle suffit à couvrir les besoins énergétiques – tous usages confondus – de ce bâtiment tout électrique. Le reste est revendu au réseau. Le bâtiment n’est pas équipé de stockage d’électricité et fait donc appel au réseau lorsque sa propre production est insuffisante. ©PP



Source : batirama.com / Pascal Poggi / © PP

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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