L'industrie du câble a connu en France en 2024 un "léger ralentissement" de son activité, lestée par la crise du secteur du bâtiment, une tendance que les industriels du secteur craignent de voir perdurer en 2025.
Alors que la transition énergétique a "contribué au renforcement" des réseaux de transport d'énergie, le secteur du bâtiment "s'est caractérisé par une forte morosité", a souligné dans son rapport annuel le Sycabel, syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication.
En intégrant les variations de cours des matières premières, le chiffre d'affaires du câble en France s'est établi en 2024 à 3,5 milliards d'euros, en baisse globale de 3,7 % par rapport à 2023, selon ce rapport. Grâce à la transition énergétique, qui se traduit par une électrification des usages, la demande de câbles en haute tension "est nettement supérieure à ce qu'elle était les années précédentes" et la demande de câbles de moyenne tension "commence à reprendre des couleurs".
Côté basse tension, "on a toujours un marché du bâtiment qui est en souffrance", ainsi que le rélève Franck Baron, le président du Sycabel, lors d'un point de presse. Si le Sycabel note que les dernières prévisions de la fédération française du bâtiment pour 2025 sont un peu moins sombres, "vu le poids du bâtiment dans la masse de câbles qui sont vendus, je pense qu'on verra encore un ralentissement" en 2025, a t-il précisé.
Pour rappel, le BTP représente près d'un tiers de l'activité du secteur.
Lors de ce point presse, les professionnels du secteur ont annoncé l'entrée en vigueur d'une "évolution de la norme" des câbles utilisés dans la construction des établissements recevant du public et des immeubles de grande hauteur, afin d'améliorer la sécurité en cas d'incendie. "Il y a un départ de feu toutes les deux minutes en France et un départ de feu sur quatre est d'origine électrique", a souligné Guillaume Teixeira, le trésorier du Sycabel.
Compte tenu d'un arrêté paru en mai 2024, mais dont la période d'application s'étendait sur un an, les professionnels doivent désormais avoir recours à des câbles qui permettent que le feu se propage moins vite et qui émettent moins vite des fumées opaques, améliorant la possibilité de mise en sécurité en cas de sinistre.