Un baromètre inédit de la vie de l’apprenti

Un baromètre inédit de la vie de l’apprenti

Pour la première fois, une vaste enquête a touché l’ensemble des apprentis du BTP pour mieux comprendre leurs besoins et leurs motivations. Révélations.




Ils sont 44 000 (sur 65 000) à avoir répondu aux questionnaires informatiques mis en place dans leurs CFA. Le CCCA-BTP, 1er réseau en France de l’apprentissage, a mis en place cette enquête d’envergure pour mieux appréhender les points forts mais aussi les points faibles du système d’alternance au sein de son réseau.

 

Le questionnaire mis en place dans chaque CFA de France (103) a donc permis de toucher directement les jeunes qui ont pu répondre de façon anonyme aux 100 questions en ligne. Quelque 45 000 réponses ont pu être analysées, soit un taux de 70 % de réponse qui assure une précision des résultats.

 

Les secteurs d’apprentissage concernés recouvrent tous les domaines professionnels confondus : maçonnerie et gros œuvre,  menuiserie et construction bois, couverture, équipements techniques, fluides énergie, finition, métallerie et matériaux associés, électricité, travaux publics, études encadrement.

 

Daniel Munoz, secrétaire général adjoint et directeur de la formation du CCCA-BTP accompagné de Gilles Moreau, sociologue et Céline Sanhaji, responsable de l’accompagnement éducatif du CFA de Rouen, ont décortiqué ce baromètre inédit.

 

Caractéristiques démographiques

 

L’enquête révèle ainsi que 97,5 % sont des jeunes hommes et 47,5 % sont des mineurs. Les filles ne représentent en effet que 2,5 % des effectifs et on les retrouve surtout dans les métiers de la finition.

 

Si 79,6 % habitent chez leurs parents, 65,3 % ont un membre de la famille qui travaille ou a travaillé dans le BTP. 71,1 % ont majoritairement des amis eux aussi en formation, soit en apprentissage, soit dans le système scolaire classique. Enfin, près de 60 % se rendent en voiture au CFA et en entreprise (37,8 % vont en deux roues en entreprise).

 

19,3 % se forment à la maçonnerie (la peinture, les installations thermiques et l’électricité suivent par ordre d’importance) et 73,2 % préparent un CAP. L’enquête révèle que 57,3 % comptent poursuivre leur formation à l’issue du diplôme préparé alors que 39,8 % comptent trouver en emploi dans le BTP majoritairement.

 

La recherche d’entreprise de plus en plus difficile

 

Quelles raisons ont poussé ces jeunes vers l’apprentissage ? Selon cette enquête, le métier est majoritairement l’expression d’un choix puisque deux tiers des apprentis disent avoir choisi leur métier par goût personnel.

 

Les jeunes sont en effet venus pour toucher un salaire et apprendre « un vrai métier » (76,6 % mettent en avant le salaire et 70,3 % l’apprentissage d’un « vrai métier »).

 

En revanche, la recherche d’entreprise s’avère de plus en plus difficile, conjoncture oblige (37,8 % des apprentis disent que la recherche s’est avérée difficile). Par ailleurs, les difficultés croissent avec l’élévation du diplôme, ce qui est révélateur des besoins limités des entreprises.

 

L’accompagnement du CFA et en entreprise

 

67,9 % des apprentis sont plutôt satisfaits de l’accompagnement au CFA et 61,6 % d’entre eux jugent assez satisfaisantes les activités culturelles et sportives proposées par le CFA.

 

Ils jugent utiles les actions de sensibilisation sur les risques routiers pour 62,8 % mais ont une plus ou moins bonne connaissance des prestations sociales proposées par PRO BTP : ils connaissent peu l’aide financière en cas de difficulté, l’assurance personnelle et logement ou les séjours « groupe » BTP vacances ou le prêt pour l’achat du premier véhicule et le financement du permis…

 

Les apprentis estiment en règle générale avoir été bien accueillis à leur arrivée dans l’entreprise et jugent bonnes les relations avec leur maître d’apprentissage pour 89,7% et avec les autres ouvriers pour 92,4 %.  En revanche, les indications contenues dans le livret d’apprentissage ne sont que modérément prises en compte dans l’entreprise : un lien doit être renforcé entre l’entreprise et le CFA.

 

Mobilité : une solution envisagée

 

L’enquête révèle que la mobilité est une solution envisagée pour accroître les chances d’insertion. Plus d’un jeune sur deux, et ce, dès le CAP, intègre l’idée de la mobilité dans la réalisation de son projet professionnel.

 

57 % d’apprentis sont prêts à partir dans une autre région pour y trouver du travail et 46,7 % sont prêts à partir à l’étranger, s’ils sont certains d’y trouver des perspectives intéressantes.

 

Autre révélation : si l’enseignement professionnel dispensé dans les CFA convient à neuf jeunes sur dix, l’enseignement général ne satisfait qu’un jeune sur deux.  Le CCCA-BTP mène déjà une réflexion sur le rôle de l’enseignement général dans la formation professionnelle par l’alternance, pour trouver des réponses plus adaptées à la jeunesse d’aujourd’hui.

 

Enfin, cet observatoire national dont les 103 CFA ont pris connaissance va permettre d’améliorer la qualité de l’apprentissage, de valoriser et mutualiser les pistes de réflexion et d’innovation, pour permettre aux jeunes de s’épanouir dans une voie qu’ils ont choisie et qu’ils apprécient sans conteste…




Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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