C'est la judicieuse question que pose la CAPEB Rhône et Grand Lyon dans son dernier communiqué de presse, daté du 28 mars 2024.
Car, en effet, d’ici 2025, la Presqu’île lyonnaise sera impactée par la création d’une ZTL (Zone à Trafic Limité) excluant tout véhicule motorisé, restreignant de ce fait l’accès aux zones de chantier et d’intervention des artisans et professionnels du BTP.
En réaction, la CAPEB Rhône et Grand Lyon, forte de ses 1 800 adhérents, a décidé de donner la parole à ses adhérents et un groupe de travail, qui regroupe tous les représentants de chaque métier, est né, avec pour mission d'ouvrir au débat et d’apporter des solutions aux professionnels du BTP.
Le projet de Presqu'île à Vivre comporte plusieurs mesures (mises en place d'ici 2025), dont la principale est la création d'une ZTL, de la place Bellecour à la place des Terreaux. Cette zone, annoncée pour une mise en œuvre dès 2024, avec une application effective en 2025, limitera l’accès aux véhicules. Concrètement, seuls les ayants-droit auront l'autorisation d'y entrer comme d'y stationner, tout en restant à une limitation de vitesse de 20 km/h.
Trente rues étaient déjà réservées aux piétons, quinze nouvelles vont donc s'y ajouter, au nord de l'Hôtel de Ville. © Métropole Grand Lyon
Sans ambiguïté aucune, le projet ZTL de piétonnisation de la presqu’île lyonnaise porte préjudice aux artisans et professionnels du BTP. De ce fait, la CAPEB Rhône et Grand Lyon interpelle les instances locales sur ce dispositif et en particulier sur ses deux conséquences majeures et directes : l'impact sur la capacité des artisans et professionnels du BTP à maintenir des tarifs compétitifs voire à se déplacer puis à circuler dans cette zone pour intervenir.
La fameuse fontaine Bartholdi by night, sur la place des Terreaux, devant l'Hôtel de Ville lyonnais. © Office du tourisme de Lyon
Pour anticiper au mieux l’application de cette mesure menaçant l’accès à la Presqu’île pour les travaux de rénovation et de construction, la CAPEB Rhône et Grand Lyon a interrogé ses adhérents, et ce afin de défendre au mieux les intérêts des professionnels de la filière.
À la question "Comment vivez-vous la nouvelle ZTL ?", les réponses ont été sans appel :
– 90 % des artisans et professionnels du BTP se déclarent directement concernés par cette problématique ;
– 76 % appellent à une action syndicale forte
– 44 % envisagent de ne plus intervenir dans la zone ;
– 30 % ne prévoient pas de modifier leurs pratiques ;
– 10 % adaptent déjà leur mode de travail, au prix d’une hausse de leurs tarifs.
Un groupe de travail, concentrant des représentants de chaque métier, a été créé sous l’égide commune de Vincent Sotton, implanté sur la commune de Bron, et d'Olivier Castells, ancré dans le 2ème arrondissement de lyonnais. Ledit groupe planchait d'abbord sur les enjeux de la Zone à Faibles Émissions, avant d'élargir sa réflexion à la ZTL, cherchant des solutions concrètes et pérennes pour les professionnels et les artisans du BTP.
Malgré ce dialogue avec la métropole de Lyon, un large spectre de questions demeurent sans réponses approuvables, notamment sur deux points précis : le premier, concernant la définition précise des ayants-droits, et le second précisant les conditions de stationnement des artisans dans la ZTL.
Pour permettre aux professionnels comme aux artisans du BTP de travailler sereinement, la CAPEB Rhône et Grand Lyon, tout en affirmant sa volonté de poursuivre le dialogue avec la métropole de Lyon, a fait deux propositions majeures censées : faire de "tous les artisans des ayants-droits", pour commencer, et ensuite "sanctuariser des places de stationnement pour le service artisanal".