Light + Building 2024 : Siemens s’intéresse aux petits bâtiments

Siemens étend sa gamme Desigo aux protocoles BACnet Secure Connect et KNX Secure et développe KNX IoT sur Thread. © PP

Grâce à quelques achats stratégiques, ceux de Wattsense et de J2Innovations, Siemens a développé plusieurs solutions pour les bâtiments en dessous de 10 000 m², faciles à installer, simples à modifier et à maintenir.




À travers toute l’Europe, notamment en raison de la révision de la Directive sur l’Efficacité Énergétique des Bâtiments, il devient obligatoire d’équiper les bâtiments de solutions de pilotage automatique des consommations d’énergie, comme de comptage sous-comptage précis. Il ne s’agit pas seulement des bâtiments neufs, mais surtout de l’équipement des bâtiments existants, petits et grands, de logements, de bureaux, d’hébergement, etc.

En France, ces nouvelles obligations se sont notamment traduites par trois textes : le Décret Tertiaire, le Décret BACS et, plus récent, le Décret Thermostat. Et, il faut bien le dire, les grandes marques européennes du monde de la GTB ont semblé un temps avoir été prises de court. Elles rattrapent leur retard. À Light + Building 2024, Siemens met en scène des solutions pour répondre à toutes ces exigences réglementaires de manière simple, adaptable et évolutive.

 

 

Les protocoles sans fil arrivent

Pour commencer, Siemens, acteur majeur en Allemagne, demeure fidèle aux protocoles de communication traditionnels du monde du bâtiment, sauf à LonWoks dont on ne voit trace nulle part à Light + Building 2024. Avec ses contrôleurs Desigo CC, Siemens utilise toujours KNX, BACnet, ModBus, DALI, etc.

 

Siemens a implémenté la version BACnet Secure Connect dans ses contrôleurs Desigo CC, ainsi que KNX Secure, tout en conservant ModBus, M-Bus, DALI, … en aval des contrôleurs, mais aussi BACnet IP en amont. © PP

 

 

Mais, Siemens, qui est membre de la totalité des associations mondiales qui développent les divers protocoles de communication pour le bâtiment, suit l’évolution des technologies. L’entreprise se prépare à adopter Thread, le protocole de communication maillé, compatible IP et sans couche d’application.

 

Siemens, l’un des grands spécialistes de KNX et de DALI s’apprête à utiliser Thread transportant du KNX et DALI2. L’association KNX a en effet mis à disposition KNX IoT, une spécification Open Source qui permet d’utiliser KNX entre appareils connectés par des réseaux compatibles IPv6, dont le protocole radio Thread. © PP

 

 

De la même manière, Siemens suit les développements de DALI+, qui n’est autre que DALI2 sur Thread, autrement dit, le protocole DALI dominant dans le pilotage de l’éclairage, porté sur Thread.

 

A Light + Building 2024, Siemens montrait la première implémentation de KNX IoT sur Thread pour une solution de rénovation de GTB ou d’installation de GTB dans des b bâtiments existants. © PP

 

 

 

ZigBee pour le résidentiel

Pour le logement, Siemens présente à Light + Building 2024, sa solution ZigBee, dont le lancement est en cours en France. Afin de réduire la consommation des appareils ZigBee, majoritairement alimentés par piles, Siemens a un peu modifié le protocole ZigBee. Ce qui rend les appareils ZigBee Siemens incompatibles, sans développement supplémentaire, avec les systèmes ZigBee d’autres fabricants. Siemens forme les installateurs à sa solution ZigBee et la commercialise par le truchement des distributeurs professionnels. Cette solution est conforme aux exigences du Décret Thermostat, de plus leur application contient l’API EcoWatt qui permet aux utilisateurs de recevoir les alertes de RTE.

 

La toute nouvelle solution Siemens sous ZigBee comporte tous les composants pour piloter le chauffage par le sol, le chauffage par radiateurs à eau chaude, des chauffe-eaux électriques, etc. Cette offre contient aussi des détecteurs de fuite d’eau. © PP

 

 

 

Pour l’instant, le contrôleur ZigBee qui s’interface en Wifi ou filaire avec la box internet du logement pour permettre un pilotage par App depuis n’importe où dans le monde, ne peut pas piloter de radiateurs électriques d’une puissance supérieure à 1200 W, à cause de son relais 8 A. Siemens développe un contrôleur capable de prendre en charge le chauffage électrique. © PP

 

 

L’apport de J2 Innovations

En 2018, Siemens a acheté J2 Innovations, une start-up créée en 2008 qui a développé le framework FIN, une sorte de Niagara de Tridium, plus simple et moins gourmand.

 

A Light + Building 2024, Siemens montrait sa solution Desigo Optic qui contient le framework FIN. Desigo Optic fonctionne dans l’automate Siemens F200 que l’on peut monter dans l’armoire électrique. Le software est du coup ouvert sur quantités de protocoles de communication : BACnet, ModBus IP, KNX, OPC, dont OPC/UA, … © PP

 

 

J2 Innovations demeure autonome et commercialise sa solution auprès de fabricants de produits HVAC, d’autres fabricants d’automates. Ce qui permet, par exemple, d’utiliser FIN framework dans d’autres automates que ceux de Siemens, dans le cas où l’utilisation a un besoin particulier d'ajouter le Wifi, … Le grand apport de FIN framework est la clarté de son interface utilisateur. C’est une solution Full Web qui s’exécute donc dans un navigateur HTML5 sur n’importe quel support : ordinateur, smartphone, tablette, etc.

L’automate avec FIN framework coûte environ 1500 euros selon les pays et peut gérer de 100 à 1000 points raccordés. Ce qui le rend parfaitement adapté à la satisfaction des exigences du Décret BACS.

 

 

Siemens a également acheté le français Wattsense. Wattsense est toujours une entreprise autonome, mais suit la roadmap de développement de Siemens. Reb randé, la box Wattsense s’appelle ConnectBox chez Siemens et embarque une base de données contenant plus de 1 000 contrôleurs terminaux, y compris ceux de Socomec, par exemple. La ConnectBox communique en LoRa en réseau local. Mais elle agit également comme passerelle et sait notamment traduire du BACnet IP ou du ModBus TCP en LoRa. Ce qui constitue une possibilité unique sur le marché et en fait une excellente solution pour le Décret BACS. © PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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