GRDF déménage à Saint-Denis

Une vue du futur siège de GRDF à Saint-Denis

Conçu par l’agence Valode & Pistre, le futur bâtiment en structure bois regroupera les trois sites centraux de GRDF disséminés pour l'instant à Partis et Pantin et accueillera 1800 personnes dans des bureaux post-COVID




GRDF – qui signifie désormais Gaz Réseau Distribution France - occupera 25.000 m² d’un immeuble de bureaux bas carbone au cœur du quartier tertiaire de la Plaine Saint-Denis (93), à proximité immédiate de la station RER B La Plaine-Stade de France.

 

Il s’agit d’une des plus grandes transactions locatives de l’année 2022. Baptisé Breizh, développé en blanc (sans que l’occupant ou l’utilisateur soit connu) par le promoteur WO2 avec un permis de construire accordé en mars 2020, conçu par l’agence d’architecture Valode & Pistre, acquis par l’investisseur Icawood, loué pour 9 ans par GRDF, le bâtiment vise l’obtention de plusieurs labels et certifications environnementales : label BBCA Excellent, E2C2, OsmoZ, HQE Très Performant, BREEAM Very Good, WIREDSCORE Certified, Biodivercity, R2S et Démarche de réemploi – Economie Circulaire.

 

Icawood est un fonds d’investissement lancé en 2019 par Icamap et Ivanhoë Cambridge pour concevoir et développer des bureaux à faible émission de carbone sur le territoire de la Métropole du Grand Paris.

 

Le bâtiment est composé de volumes séquencés affirmant les différentes répartitions du programme. L’hôtel d’activités (à gauche des images) est situé dans la partie nord et donne sur la A86. Ce qui a imposé un traitement acoustique particulièrement efficace. Tandis que la partie sud accueille le siège de GRDF. Sur les rues des Bretons et des Gazomètres (à gauche), les volumes discontinus renforcent le sentiment d’un ilot compose de plusieurs bâtiments. ©PP

 

E2C3, BBCA et Osmoz

 

R2S et Wirescore atteste de la qualité de l’infrastructure numérique dans le bâtiment. Certifié par Certivea, mais moins connu que les labels BBCA et E+C-, le label OsmoZ s’adresse aux entreprises, aux foncières, promoteurs et investisseurs qui veulent valoriser la contribution de leurs bâtiments à la santé et au bien-être de leurs utilisateurs. OsmoZ se décline en composantes :

  • OsmoZ Bâti porte sur les qualités intrinsèques du bâtiment qui favorisent la santé, le bien-être et la qualité de vie des collaborateurs. Il aide à concevoir et à réaliser des bâtiments sains, confortables et au service de leurs utilisateurs.
  • OsmoZ Aménagement porte sur l’aménagement intérieur des espaces de travail, de manière à proposer aux collaborateurs des locaux sains, qualitatifs, conviviaux, en phase avec les évolutions du travail et favorisant l’efficacité collective.
  • OsmoZ Animation RH porte sur tout ce qui fait la qualité de vie dans des locaux.

 

Les travaux ont débuté à l’été 2021 par une dépollution, la construction a commencé en janvier 2022, pour une livraison prévue mi-2024, suivie de 4 à 6 mois d’aménagements intérieurs, avant un déménagement de GRDF prévu début 2025.

 

Le bâtiment Breizh vise les label OsmoZ Bâti et OmoZ Aménagement. La structure du hall d’entrée, y compris son plancher haut, est en béton armé, mais entièrement habillée de bois. ©V&P

 

Poteaux-poutres en lamellé-collé et panneaux CLT

 

Ce bâtiment en R+7 avec attique en retrait, fait partie d’un ensemble conçu comme un mini-quartier de ville et regroupe l’immeuble de bureaux de 22.700 m² qui sera occupé par GRDF, ainsi un hôtel d’activités de 11.200 m² retenu par la RIVP. Outre l’agence Valode & Pistre, les autres participants au chantier sont :

 

  • VP GREEN (BET Façade),
  • TERRELL (BET Structure),
  • BARBANEL (BET Fluides),
  • RAPHIA (Paysagiste),
  • DAL (Economiste),
  • APAVE (Bureau de contrôle),
  • CSD (Conseil sécurité incendie),
  • AIDA (Acousticien),
  • GAURY (BET Cuisine),
  • CFI (BET VRD),
  • ARTELIA (AMO Environnement),
  • GCC (Entreprise Générale),
  • VPX, filiale de Valode & Pistre, chargé de la Maitrise d’œuvre d’exécution.

 

Les infrastructures, le rez-de-chaussée, y compris son plancher haut, les cages d’escaliers et d’ascenseurs sont en béton armé, ainsi que le plancher haut au dernier niveau. Le reste du bâtiment est en structure bois : poteaux et poutres en lamellé-collé avec renforts en acier dans les angles et au dernier niveau pour résister aux vibrations des CTA et des groupes réversibles, planchers en CLT.

 

L’entreprise a fabriqué les poteaux et poutres en lamellé-collé en Alsace et les a installées ainsi que les panneaux CLT.

 

Les bureaux sont équipés d’un faux-plancher intégral qui outre le passage des réseaux assure le traitement acoustique entre niveaux. Dans la partie hôtel d’activité, une chape acoustique remplace le faux-plancher. Le CLT demeure visible en sous-face des plafonds. ©WO2-Yam Studio / PP

 

Les espaces verts en pleine terre dans la cour centrale et en périphérie du bâtiment jouent un rôle important de rétention et d’infiltration des eaux de pluie, en complément d’un bassin de rétention installé au sous-sol. Le règlement d’urbanisme de Plaine-Commune, la communauté de communes dont Saint-Denis fait partie, exige en effet une importante réduction des volumes d’eau de pluie évacués à l’égout. ©WO2-V&P

 

Les deux bâtiments sont construits avec une trame structurelle de 2,70 m visible en façade et sont séquencé par des failles entièrement vitrées qui contiennent les circulations verticales. Celle-ci bénéficient en totalité d’un éclairage naturel apporté par leur façade vitrée. La trame est singulière ou doublée, soulignée par des modénatures blanches en tôles acier. ©PP

 

 

La grille horizontale des façade intègre la contrainte C+D, exigée par les règlementations anti-incendie, contient un déflecteur à l’extérieur et deux plaques BA13 à l’intérieur. Le changement de la doctrine des pompiers de Paris en matière de construction bois durant la conception a été pris en compte : l’intégralité des deux bâtiments bénéficie d’une protection active par sprinkler, y compris au sous-sol, au rez-de-chaussée et au dernier niveau. ©PP

 

Hauteur libre de 3,10 m dans les bureaux

 

Dans l’immeuble de bureaux pris par GRDF, à chaque niveau, une banque centrale et deux circulations sont équipés de faux-plafonds. Dans les bureaux, le plafond bois reste libre et la technique demeure apparente. La hauteur libre sous plafond atteint 3,10 m. Dans la partie hôtel d’activités, toute la technique demeure visible dans tous les locaux.

 

Les protections solaires sont des stores manuels intérieurs, aucune protection extérieure n’est installée. Les ouvrants sont fournis et installés par Ouest Alu.

 

Le dernier niveau au R+7 en mezzanine sera aménagé avec un faux-plafond acoustique sur toute la surface. Seul du bois sera visible. Le plancher haut du dernier niveau est en béton, mais sera habillé de bois. ©PP

 

 

Le chauffage et le rafraîchissement du bâtiments seront assurés par des groupes réversibles installés au sous-sol. Ils sont raccordés à deux dry-cooler (aéroréfrigérants secs) Refrion de la gamme SuperJumbo, installés en terrasse. ©PP

 

L’air neuf est traité par des CTA en terrasse. De marque MANDIK, ces CTA sont certifiées par Eurovent et atteignent la classe d’efficacité énergétique A. ©PP

 

 

Dans les bureaux, la distribution du chauffage, du rafraîchissement et de l'air neuf sont pris en charge par des ventiloconvecteurs à change-over, directement alimentés en air neuf par les CTA. Comme de nombreaux équipements techniques, ils resteront apparents. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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