Isoler et aménager des combles vertueux

Isoler et aménager des combles vertueux

Si la RE 2020 et son enjeu bas carbone ne concernent pas la rénovation, les ménages sont de plus en plus sensibles aux solutions qui embarquent de l’éco-responsabilité, tout en réduisant la facture énergétique. (©Velux)




Plus de 260 millions de m² d’isolants* ont été posés en 2021 - dont un peu moins de la moitié en toiture et dans les combles -  et avec un record historique de prises de commandes notamment en rénovation. L’arrêt des bonifications coups de pouce, à l’instar de la diminution des primes CEE pour l’isolation des combles à compter du 30 juin prochain, pourrait freiner cet élan. Pour autant, face à des prix pour devenir propriétaires et des taux des prêts immobiliers en hausse, de nombreux ménages pourraient différer leur envie de déménager. Pour gagner des mètres carrés où créer une chambre supplémentaire ou un espace dédié au télétravail, ils pourraient être tentés d’aménager les combles.

 

 

ITE pour gain de surface

 

 

Pour une rénovation bas carbone réussie, le choix de l’isolant va se faire en fonction de plusieurs critères. D’une part, celui de perdre un minimum de volume dans la surface habitable. Les solutions d’isolation de toiture par l’extérieur peuvent être un atout gain de place en cas de rénovation de la couverture. Performantes, elles assurent des économies d’énergie. Elles sont donc favorables à une réduction de l’impact carbone du bâti. D’autre part, que ce soit par l’intérieur ou l’extérieur, il va falloir respecter une autre notion portée par la RE 2020 : celle du confort d’été pour diminuer au maximum le recours à la climatisation énergivore.

 

 

Intégrer déphasage thermique et protection solaire

 

 

Si la toiture est un puits à déperdition énergétique l’hiver, elle est aussi une source d’inconfort en accumulant la chaleur à la saison chaude dans les combles aménagés. Avec pour le coup une prime aux matériaux biosourcés en isolation par l’intérieur - ouate de cellulose, laine de bois, chanvre, notamment – quand il affiche une bonne capacité à ralentir la pénétration de la chaleur dans les combles grâce à un déphasage thermique de 10 heures à 12 heures. Sans oublier que confort d’été rime aussi avec protection solaire des menuiseries qui vont équiper ces combles aménagés.

 

 

 

Solution Technique 1: Isoler par l’extérieur

 

 

Panneaux de toiture à isolation intégrée, ou sarking, en cas de rénovation d’une couverture avec aménagement des combles, ils isolent sans rogner sur le volume habitable des combles aménagés.

 

 

© Eurotoit

 

 

  • Quelles sont ses caractéristiques ?

Intervenir par l’extérieur évite les ponts thermiques grâce à une isolation continue tout en assurant l’étanchéité à l’air.

  • Dans quelles configurations met-on en œuvre cette solution ?

Les panneaux de toiture avec isolation intégrée (caisson chevronné ou panneaux sandwichs) sont plus pertinents si les tuiles sont à changer comme le plafond des combles. Si la charpente comme le plafond peuvent être conservés, le sarking est plus adapté.

  • Quels sont les points singuliers ?

L’interposition ou non d’un écran de sous-toiture doit être vérifiée selon le procédé choisi dans les avis techniques, et les NF DTU couvertures associés de la série 40.

 

Avantages : solution trois-en-un (sous-face décorative, couche isolante et support de couverture pour les caissons chevronnés et panneaux sandwichs), gain sur la mise en œuvre, résistance thermique élevée.

Limites : rénovation lourde.  

 

 

Solution technique 2 : Isoler les rampants entre chevrons

 

Technique maîtrisée, l’isolation par l’intérieur des combles aménagées réduit l’empreinte carbone du bâti en privilégiant des matériaux qui assurent des économies d’énergies, hiver comme été.

 

 

© Biofib Isolation

 

 

  • Quelles sont ses caractéristiques ?

Avec un R ≥ 6 m2.K/W a minima pour répondre aux exigences réglementaires, cette solution  permet de réaliser une rénovation bas carbone en visant de bonnes performances énergétiques du bâti été comme hiver.

  • Dans quelles configurations met-on en œuvre cette solution ?

La mise en œuvre consiste à placer une première épaisseur d’isolant entre chevrons. Elle est ensuite complétée par une seconde couche croisée perpendiculairement.

  • Quels sont les points singuliers ?

Un écran de sous-toiture perméable à la vapeur d’eau côté froid, et un frein vapeur côté chaud peuvent être obligatoires ou recommandés. Une lame d’air continue de 20 mm au moins doit être respectée entre le haut de l’isolation et le support de couverture. Un écran de sous-toiture hautement perméable à la vapeur d’eau (HPV) peut être installé à la place, en prévoyant d’installer une pare-vapeur Sd> 18 m sur la face intérieure de l’isolation.

 

Avantages : économique, bonnes performances sur l’empreinte carbone du bâti en augmentant l’épaisseur de l’isolant et en choisissant une solution qui favorise le confort d’été.

Limite : plus l’isolant est épais, plus il est performant, avec possibilité de perdre en surface habitable.
 

 

 

Un indicateur clé du bas carbone : les FDES

 

 

En plus de l’avis technique de l’isolant ou du système, et de sa certification Acermi, pour effectuer une rénovation bas carbone, les solutions choisies doivent faire l’objet d’une FDES (Fiches de déclarations environnementales et sanitaires). Cette dernière décrit le profil environnemental du produit d’après son ACV (Analyse du cycle de vie). Il quantifie ses différents impacts environnementaux. Seule source d’information environnementale et sanitaire, objective et complète, elle permet ainsi de répondre à une volonté de rénovation bas carbone du bâti, en comparant les produits entre eux et en intégrant les critères de choix des modes constructifs, et des produits spécifiques pour un chantier donné.

 

 

Retrouvez les FDES sur la base inies : www.inies.fr

 

 

 

 

* Etude annelle TBC Innovations dévoilée en mai 2022 sur le marché de l’isolation en 2021 (laines minérales, PSE, PU/PIR, XPS et isolants biosourcés).  



Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer

L'auteur de cet article

photo auteur Emilie Wood
Journaliste, photographe, vidéaste, Emilie Wood travaille depuis 2010 pour la presse, qu’elle soit professionnelle dans les domaines du BTP et de l’agriculture, ou généraliste. Pour Batirama, elle écrit sur des sujets aussi variés que la conjoncture BTP, l’évolution de la réglementation, la rénovation énergétique, les réformes, les innovations, ou encore l’actualité de l’immobilier. Elle apprécie particulièrement réaliser des portraits d’entreprises et révéler les femmes et les hommes qui, chacun à leur manière, font une différence, qu’ils soient entrepreneurs ou collaborateurs d’entreprise.
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