139 bâtiments bois de plus de 8 étages dans le monde fin février 2022

139 bâtiments bois de plus de 8 étages dans le monde fin février 2022

Le CTBUH a recensé les projets bois d’au moins 8 étages, en distinguant le tout bois, le bois-béton, le bois-acier et le béton-bois-acier. Le record de hauteur est de 86,6 m, pour l’instant.




Le CTBUH (Council for Tall Buildings and Urban Habitat) suit la construction des grands immeubles à travers le monde. L’organisme a dressé un bilan des hauts immeubles en bois. Il constate, premièrement, que le nombre de hauts bâtiments en bois, définis comme supérieur ou égal à 8 étages, livrés a triplé dans le monde en 10 ans.

 

64% de ces bâtiments sont consacrés au logement. 71% se trouvent en Europe qui dispose d’une avance en ce domaine. Fin février 2022, le CTBUH recense au total 139 bâtiments bois supérieurs ou égal à 8 étages livrés (66 bâtiments), en cours (18) ou en projet avancé (permis de construire demandé ou obtenu : 55).

 

 

Le logement domine

 

 

Sur ces 139 bâtiments, 54 sont entièrement dévolus au logement, 16 sont consacrés à des bureaux, 12 sont mixtes (bureaux-logements, bureaux-hôtel-logement, …) et deux sont des bâtiments publics.

 

L’Europe se taille la part du lion avec 60 bâtiments, contre 15 en Amérique du Nord, 8 en Australie et un seul en Asie, alors que l’Asie domine très nettement le reste du monde dans la construction de haut et très haut bâtiments.

 

84 bâtiments bois ≥ 8 étages ont été livrés à travers le monde à fin février 2022. La pandémie a ralenti les livraisons en 2020 et 2021. ©CTBUH

 

 

Le plus haut bâtiment bois sera livré à Milwaukee aux Etats-Unis en juillet 2022 et atteindra une hauteur de 86,6 m pour 25 étages. Ce sera un immeuble de logement, nommé Ascent, construit en bois-béton : six niveaux de parkings en béton, puis 19 étages en bois posés dessus.

 

 

Conçu par Korb+Associates Architects et construit par l’entreprise C.D. SMITH Construction, Ascent à Milwaukee fait appel à des panneaux CLT, à des poteaux et poutres en lamellé-collé pour ses 19 étages bois. Autant qu’il a été possible, le bois demeure apparent pour les occupants. ©Korb+Associates Architects

 

 

Ascent a dû s’adapter aux exigences de tenue au feu posées par la ville de Milwaukee : les sols et plafonds doivent résister au feu 2 heures, tout comme les connecteurs en acier qui relient les poutres et les planchers bois, tandis que la structure bois en poteaux et poutres en lamellé-collé doit tenir trois heures. ©C.D. SMITH Construction

 

 

Livrée en 2019, la tour norvégienne Mjøstårnet à Brumunddal, tout bois, arrive en seconde position à 85,4 m pour 18 étages. C’est un bâtiment à usage mixte. ©Anti Hamar

 

 

Le moins haut de ces bâtiments bois est Pentagon II, livré en Norvège en 2013. Avec tout juste huit niveaux de logements, il atteint seulement 24 m de hauteur.

 

 

D’autres projets de plus en plus hauts

 

 

Au-delà du bilan établi par le CTBUH, d’autres projets de très hauts bâtiments bois voient le jour à travers le monde.

 

 

A Londres, le cabinet d’architectes PLP Architecture a proposé de construire Oakwood Timber Tower, une tour offrant une surface bâtie de près d’un million de m², partagée entre 1000 logements et des usages tertiaires. Ce serait le second plus haut bâtiment de Londres, derrière « The Shard ». PLP Architecture

 

 

PLP Architecture s’appuie sur le département d’architecture de l’université de Cambridge et sur les ingénieurs structure Smith and Wallwork pour développer le concept. © PLP Architecture

 

 

 

En attendant, la même équipe autour de PLP Architecture prépare « Oakwood Tower 2 The Lodge », un autre projet de tour bois de 31 étages et 130 m de haut à La Haye en Hollande.

 

 

Prévue pour Provast NL, cette tour offre une forme ovale, avec une empreinte au sol d’environ 24 x 48 m à la base. Sa structure est constituée de 26 portiques – deux poteaux réunis au sommet par une courte poutre – en lamellé-collé. Légèrement inclinés, ces portiques sont continus de la base au sommet. © PLP Architecture

 

 

A chaque niveau, des poteaux croisés, inclinés dans le sens opposé à celui des portiques, assureront le contreventement. Aucune date de début de construction n’est indiquée pour ces deux projets.

 

 

70 étages à Tokyo

 

 

A Tokyo, pour marquer son 350ème anniversaire en 2041, l’entreprise Sumitomo Forestry a le projet de construire une tour bois-acier, baptisée W350. Elle devrait atteindre 70 étages et une hauteur totale de 350 m. ©Sumitomo Forestry

 

Ce qui en fera le plus haut gratte-ciel du Japon et le plus haut bâtiment bois. Le début des travaux est prévu pour 2024. Le coût de construction est évalué à 600 milliards de yens, soit environ 4,4 milliards d’euros. Ce sera un bâtiment à usage mixte : logement, bureaux, hôtel et commerces.

 

 

W350 est conçu par l’agence d’architecture japonaise Nikken Sekkei qui se revendique comme le second plus important cabinet d’architecture au monde. Le bâtiment est naturellement calculé pour résister aux ouragans et aux tremblements de terre qui peuvent survenir à Tokyo. ©Sumitomo Forestry

 

 

W350 occupera 6500 m² au sol, développera une surface totale de 450 000 m², nécessitera 185 000 m³ de bois. Le bois représentera au moins 90% des matériaux de structure : façade bois avec entretoises acier, intérieur tout bois. ©Sumitomo Forestry

 

C’est pour l’instant, le plus haut projet bois annoncé dans le monde.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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