Challenge Canopée 2022, un concours de référence pour la filière forêt bois

Challenge Canopée 2022, un concours de référence pour la filière forêt bois

Avec 12 finalistes, et deux catégories, la seconde édition du Challenge Canopée qui aura lieu le 11 mai établit d’ores et déjà le concours comme référence de la filière forêt-bois en matière d’innovation.




Canopée Challenge est un concours international d’innovation au sein de la filière forêt-bois, porté par Forinvest Business Angels, l’Ecole supérieure du bois (ESB), Fibois France et Xylofutur. Forinvest aide les start up à se financer, l’ESB est l’école des ingénieurs bois à Nantes, Fibois France regroupe les interprofessions régionales qui couvrent désormais tout le territoire français et Xylofutur est le portail français du financement de la recherche, associé au pôle d’excellence de la région Nouvelle Aquitaine en matière de bois. Tous ont un intérêt à ce que la filière bois se renouvelle.

 

 

Un secteur à la traîne

 

 

L’innovation en filière forêt-bois, ça va plutôt mal. Les puces RFID de Siat, ça n’a pas marché. Le CLT de hêtre Lineazen non plus. Coller le hêtre comme le fait Manubois, cela bute sur d’énormes problèmes de commercialisation, sans parler des aléas comme les incendies dévastateurs d’usines.

 

 

Horizons Bois à Rennes : HOBOA®, un système constructif bas-carbone et une solution de plancher mixte bois-béton adapté à l’habitat collectif de grande hauteur. En 2022, ce système constructif sera intégré à la construction d’un bâtiment R+11.

 

 

Mais qu’on se rassure, ailleurs c’est un peu pareil. Le LVL de hêtre Baubuche de Pollmeier semble un puits sans fond. Le panneau Kielsteg qui faisait la fierté d’un salon comme la Ligna et qui évoluait année après année de la conception à la commercialisation, a fait flop. Les fondateurs de Lignatec pourraient en raconter des volumes sur les difficultés rencontrées pour développer l’usage des panneaux CLT en France, il y a une vingtaine d’années.

 

 

Tout ça pour ça ?  

 

 

Quand, lors de la première édition, le Challenge Canopée a choisi de sélectionner les finalistes pour trois catégories par des compétitions régionales, et de doter les vainqueurs de 5000 euros, on avait l’impression que c’était beaucoup de vent pour rien. Comme d’habitude, quand une formule se rode, les compétiteurs n’étaient pas tous à niveau, pas tous actuels, pas tous susceptible de faire quelque chose avec la dotation de lauréat.

 

 

Epur, déjà une valeur sûre, mais avec des perspectives de développement mondiales.

 

 

Tout de même, et c’est un bon signe, le plancher Hybridal de Cruard a gagné, et Ephemere Square dédié à l’aménagement réutilisable et modulaire. Dans les deux cas, le jury a fait mouche, Hybridal est une solution actuellement utilisée dans le cadre de la construction d’un immeuble de logements, et les stands en bois d’Ephemere Square équipent en mai le salon Change Now au Grand Palais Ephémère. Par ailleurs, le fondateur d’Ephemere Square a développé d’autres projets dans le domaine du green desking, et vient de concourir à l’étape Sud-Est du Challenge Canopée avec sa nouvelle entité, la French Cabine.

 

 

Gros soutiens

 

 

La grosse logistique de la première édition a débouché, pandémie aidant, sur une finale en distanciel. Mais cela n’a découragé ni François Vulser, ni ses sponsors de plus en plus nombreux : FBF et le Codifab, certes, mais aussi par les quatre gros scieurs SIAT, Piveteau, Monnet-Sève et Archimbaud, il y a l'appui du Crédit Agricole, de bpifrance, le fonds de dotation de la famille Peugeot, l'appui en sponsoring de l'agence Oxygène pour la communication cette année.

 

 

Wall Up Préfa, opérationnel depuis moins d'un an dans le département 77, révolutionne le marche du béton de chanvre.

 

 

Les prix ont été réduits de trois à deux : catégorie création, ouverte à tout porteur de projet individuel (étudiants, chercheurs…) et aux entreprises de moins de trois ans dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 000 € ; catégorie développement, ouverte aux entreprises de plus de trois ans ou dont le chiffre d'affaires excède 100 000€. Les dotations ont été sérieusement relevées : trois prix dotés de 8 000€, 5 000€ et 2 000€ pour la catégorie création, trois prix dotés de 15 000€, 10 000€ et 5 000€ pour la catégorie développement.

 

A ce rythme, la France pourrait bientôt disposer du meilleur prix européen pour l’innovation en filière forêt-bois, et d’ailleurs, ce challenge a une dimension internationale, car la finale intègre le projet de Benjamin Droguet, chercheur à l’université de Cambridge, de développer des pigments et paillettes à base de cellulose de bois. Bref, même dans cette filière réputée rétrograde, la french tech montre son nez.

 

 

Finale le 11 mai

 

 

Pour une finale le 11 mais dans les locaux prestigieux de bpifrance et donc sous le regard de grands financeurs potentiels, 13 projets sont en lice pour deux prix. Les projets vont de la foresterie à la construction en passant par l’informatique, la chimie verte, l’outillage.

 

Parmi les finalistes, certains sont déjà bien connus et leur présence s’explique surtout par le besoin de notoriété et de fréquentation de potentiels financeurs, car le développement des projets a besoin d’argent et de confiance sur le long terme. Epur pour l’outillage, Wall Up Préfa pour la construction biosourcée, font ainsi partie des valeurs sûres, des projets qui montrent aux autres qu’il est possible d’aller loin.

 

 

L’innovation dans l’innovation

 

 

Sans perdre une minute, François Vulser a fédéré les compétiteurs de l’année 2020 au sein de la Wood Tech selon une initiative de Xylofutur, la Wood Tech, une pépinière nationale. La Wood Tech se réunit le 12 mai à l’académie du climat à Paris. Pour innover dans la filière bois, il faut aussi innover dans l’orchestration de l’innovation.

 



Source : batirama.com / Jonas Tophoven © Challenge Canopée

L'auteur de cet article

photo auteur Jonas TOPHOVEN
Jonas Tophoven est journaliste de la presse professionnelle de la construction et du bois en France et en Allemagne depuis 30 ans. Le thème qui lui tient particulièrement à cœur est la réduction drastique des émissions de GES dans la construction, première émettrice humaine du monde devant l'agriculture, avec un impact renforcé en France. Il a d'abord travaillé pendant 12 ans sur la construction sèche, puis depuis 15 ans sur la construction bois préfabriquée et il collabore depuis 10 ans à la programmation des quelque 150 conférences annuelles du Forum Bois Construction, congrès des acteurs de la construction biosourcée.
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