Le Village des athlètes à Saint-Ouen mélange le béton, le béton bas carbone et le bois

Le Village des athlètes à Saint-Ouen mélange le béton, le béton bas carbone et le bois

Construit pour les jeux olympiques et paralympiques 2024, le Village des athlètes prend corps. Le secteur E, piloté par Eiffage Immobilier, rassemble logements, bureaux et commerces.




Réparti sur les communes de Saint-Ouen-sur-Seine, Saint-Denis et l’Île Saint-Denis et piloté par l’aménageur Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques), le Villages des athlètes est en construction depuis 2021, après environ une année de démolition et de préparation des terrains. Les travaux doivent se terminer fin 2023. ©Solideo

 

 

Après levée des réserves, le Village des athlètes sera livré à Solideo à la fin du premier trimestre 2024 pour aménagement et équipement des logements qui doivent être prêts pour la période poétiquement désignée par JOP (Jeux olympiques et paralympiques) : du 26 juillet au 11 août 2024 pour les jeux olympiques, puis du 28 août au 8 septembre pour les jeux paralympiques.

 

Après les JOP, l’année 2025 sera consacrée aux travaux de réversibilité du Village des Athlètes en logements sociaux, logements en accession, logements étudiants, bureaux et locaux d’activité.

 

 

Sur les communes de Saint-Ouen et de Saint-Denis, Solideo a découpé la construction du Village des Athlètes en cinq secteurs, construits le long de la Seine, de part et d’autre de la Cité du Cinéma. Les secteurs A et B sont pilotés par Vinci Habitat, en association avec CDC Habitat, le secteur D est revenu à Icade et CDC Habitat, le secteur E est piloté par Eiffage Immobilier IDF, tandis que le petit Lot E4b est piloté par CDC Habitat. Le secteur C se trouve sur l’Île Saint-Denis. ©Eiffage Immobilier

 

 

Le « Secteur E »

 

 

Le Village des athlètes, dont l’architecte de conception est Dominique Perrault, accueillera au total 150 000 m² de logements, 90 000 m² de bureaux, commerces et services, des groupes scolaires, des crèches et des équipements sportifs. On ne s'en rend pas encore très bien compte, mais le secteur sera largement végétalisé, avec absorption des eaux pluviales  dans des noues en pleine terre. ©PP

 

 

Le secteur E a requis cinq permis de construire double état. Ce qui signifie que ces permis couvrent à la fois la construction des bâtiments pour les jeux olympiques et paralympiques, puis leur réversibilité en logements et bureaux classiques à partir de 2025.

 

Le secteur E rassemble 58 274 m² SDP (Surface de plancher) de logements, soit 527 logements, 13 491 m² SDP de bureaux, 4611 m² SDP de commerces et locaux d’activité. Tout cela dans 19 bâtiments, avec 449 places de parking en cinq îlots.

 

Durant la période JOP, le secteur E hébergera 2 490 athlètes. Le secteur E est réalisé par un groupement dont Nexity est mandataire, avec Eiffage Immobilier et CDC Habitat. Les investisseurs dans les logements et les bureaux sont Groupama Immobilier et CDC Habitat.

 

Le secteur est construit par Eiffage Construction, en partenariat technique avec EDF, EDF ENR et Dalkia SB. Les architectes de conception sont COBE, KOZ, Atelier Georges, Dream, Lambert Lenack, Barrault Pressaco et SOA.

 

Les maîtres d’œuvre d’exécution sont CALQ, Amoprim et B27 Codibat, assistés de plus de 40 bureaux d’études divers. Atelier Georges assume également la fonction de paysagiste.

 

 

Cinq groupes de bâtiments

 

 

Le Secteur E est composé de cinq groupes de bâtiments. L’îlot 1 regroupe six bâtiments, dont trois en R+9 et trois en R+5 ou R+6, soit 180 logements au total, dont 51 logements en accession et 129 logements vendus en bloc, ainsi que 993 m² de commerces et d’activités.

 

Le lot 2 contient également six bâtiments, trois en R+9 et trois en R+5 ou R+6, soit 193 logements au total, dont 74 logements en accession et 119 logements vendus en bloc et 1 353 m² de locaux commerciaux et d’activité.

 

Le lot 3 est consacré au tertiaire, avec 13 491 m² de bureaux en R+7, 390 m² de restauration au RDC et 997 m² de gymnase au dernier niveau. Le lot 4 rassemble 56 logements dans des petits bâtiments. Le lot 5, enfin, contient 98 logements en accession, 878 m² de commerces et une crèche de 464 m². Cet îlot 5 abritera également des jardins partagés.

 

 

Parti pris béton bas carbone ou bois/béton

 

 

Initialement, le Village des athlètes était promis entièrement en structure bois, chaque bâtiment devait être labélisé BBCA (Bâtiment Bas Carbone). A l’arrivée, la solution mixte bois/béton l’emporte, sauf pour les plus hauts bâtiments, entièrement construits en béton bas carbone.

 

 

Les bâtiments de dix niveaux, qui contiennent 50 à 60 logements, sont construits avec, naturellement, des infrastructures en béton, des socles de rez-de-chaussée en béton architectonique préfabriqué, une structure en poteaux-poutres en béton bas carbone, des planchers en béton bas carbone, des façades porteuses en béton avec une ITE (Isolation thermique par l’extérieur) en laine de bois. Eiffage Construction a obtenu un ATEX (Avis technique expérimental) pour cette ITE en laine de bois sur des bâtiments dépassant R+3. ©PP

 

 

Les bâtiments bas de cinq ou six étages, d’une vingtaine de logements chacun, sont construits avec, des infrastructures en béton, des socles de RDC coulés sur site ou en béton architectonique préfabriqué. Ensuite, leur structure est en poteaux-poutres bois en lamellé-collé. Les planchers sont en béton bas carbone et les façades en structure bois porteuse. Selon les charges à reprendre, des poteaux de CLT de 26 cm de largeur ont été incorporés en usine à ces façades bois. Au total, Eiffage Construction utilisera 4000 m³ de bois lamellé-collé en structure et 800 m³ de LVI (Lamibois) en renfort pour l’ensemble du secteur E.©PP

 

 

 

 

Les façades porteuses à ossature bois sont préfabriquées par Savare, membre du groupe Eiffage. Elles sont livrées prémontées sur le chantier, à l’exception des menuiseries, mais contenant l’isolant en fibre de bois fourni par Isonat, un pare-pluie extérieur et un pare-vapeur intérieur en aluminium. ©PP

 

 

 

 

Les façades porteuses en ossature bois contiennent une isolation en laine de bois. Elles ont requis plusieurs ATEX parce qu’elles sont posées dans des bâtiments dont la hauteur dépasse celle visée par les Avis Techniques (ATEC) existant, ainsi que pour l’accrochage de tuiles en revêtement extérieur, … ©PP

 

 

Les sols, dans tous les bâtiments, sont constitués de prédalles préfabriquées en béton armé bas carbone, d’une dalle de compression en béton bas carbone CM3, sauf lorsque la température est inférieure à 5°C où il faut passer à des bétons classiques CM2. Pour finir, une chape sera coulée sur le plancher chauffant-rafraîchissant qui équipera tous les bâtiments du secteur E. ©PP

 

 

 

 

Les DRC des bâtiments du secteur E sont réalisés en parois de béton armé architectonique préfabriquées, clavetées sur site. ©PP

 

 

 

 

Au total, le secteur E du Village des athlètes utilisera 30 000 m³ de béton, bas carbone pour l’essentiel, dont 40% en éléments préfabriqués. ©PP

 

 

Tout le béton, bas carbone ou pas, du site est fourni par la centrale à béton construite en bordure du chantier par VICAT. ©PP

 

 

L’immeuble de bureaux du secteur E sera construit avec un socle RDC en béton et parement en briques pleines, des façades non-porteuses en ossature bois, avec une isolation thermique intégrée en laine de roche et un revêtement en tuiles qui a requis un ATEX.

 

Les façades de ce bâtiment de bureaux sont fabriquées par Goyer et Savare, toutes deux filiales du groupe Eiffage. Tous les bâtiments de logements du secteur E atteignent un niveau E3C2 dans le label E+C-. Ils seront certifiés NF Habitat HQE Niveau Excellent ou très performant. Certains d’entre eux atteindront le niveau BBCA standard.

 

Le bâtiment de bureaux sera E2C2, BBCA standard et BREEAM. Tous les îlots du secteur E obtiendront le label BiodiverCity Construction.

 

Les simulations thermiques dynamiques réalisées, y compris avec des climats 2050 caniculaires, montrent des besoins de chauffage inférieurs à 25 kWh/m².an et des besoins de froid inférieurs à 10 kWh/m².an. Les bâtiments seront alimentés par un réseau de chaleur existant (dont l’énergie provient à 68% d’ENR) et par un réseau de froid en cours de développement par Solideo.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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