Macron veut implanter 50 parcs éoliens en mer pour 2050

Macron veut implanter 50 parcs éoliens en mer pour 2050

Le Président a annoncé le 10 février l'objectif de doter la France d'une cinquantaine de parcs éoliens en mer et de multiplier par deux la capacité de l'éolien terrestre.




Afin de doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, Emmanuel Macron a également appelé, depuis une usine de turbines nucléaires à Belfort, à multiplier "par près de 10 la puissance installée" de l'énergie solaire "pour dépasser 100 gigawatt".

 

"Il nous faut développer massivement les énergies renouvelables", a-t-il affirmé, "tout simplement parce que c'est le seul moyen de répondre à nos besoins immédiats en électricité là où il faut 15 ans pour construire un réacteur nucléaire". Le président entend donc doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, et de "l'augmenter encore davantage d'ici 2050".

 

Il faut "avoir l'honnêteté de reconnaître que nous avons pris du retard", a-t-il ajouté. Le Chef de l'Etat a notamment mis en cause la multiplication "des couches réglementaires" qui ont "retardé les projets", évoquant "cinq ans de procédures" pour faire naître un parc solaire, et a dit vouloir lever "toutes les barrières réglementaires à partir du moment où les projets seront acceptés localement".

 

"Un effort particulier" sera consacré au solaire "parce qu'il est moins cher et s'intègre plus facilement dans le paysage", a-t-il détaillé, "en veillant à un juste équilibre entre les installations en toiture et celles aux sols". Autre priorité, l'éolien en mer, très en retard en France puisque le premier parc doit prochainement entrer en service au large de Saint-Nazaire.

 

40 gigawatt en service en 2050

 

L'objectif très ambitieux est de "viser de l'ordre de 40 gigawatt en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer", a annoncé Emmanuel Macron. "Nous réussirons en associant largement tous les acteurs de la mer, en particulier les pêcheurs", a-t-il précisé, en estimant que "la lutte pour le climat ne devait jamais se faire au détriment de la préservation de la biodiversité et notamment des écosystèmes marins et de la ressource halieutique". Il a dit également "comprendre les réticences" liées aux éoliennes terrestres car "personne ne souhaite voir nos paysages remarquables ou nos sites classés abîmés par des grandes pales blanches". Pour cela, il faut être "raisonnable dans les objectifs" et "étaler dans le temps" le plan initialement fixé à horizon 2030, à savoir le doublement de la puissance installée des éoliennes terrestres.

 

Emmanuel Macron a également cité la nécessité de continuer à investir dans les barrages hydroélectriques et les énergies renouvelables thermiques, comme la biomasse et le biogaz. Le plan France 2030 "consacrera un milliard d'euros à l'innovation sur les énergies renouvelables", a-t-il indiqué.

 

Le secteur des énergies renouvelables salue le discours de Macron

 

Pour France Energie Eolienne (FEE), on a de "belles annonces, avec des éléments de méthode". Le président "acte le fait que la France a raté ses objectifs dans les énergies renouvelables et qu'on doit revoir la durée de développement des projets en simplifiant les démarches", a d'abord relevé le délégué général de FEE, Michel Gioria. FEE a salué les ambitions présidentielles de 40 gigawatts dans l'éolien offshore en 2050, même si l'association tablait sur 50 GW. Elle compte sur la "planification fine", par façade maritime, promise.

 

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a retenu "l'intention d'un développement massif de tous les renouvelables confondus" et la volonté d'accélérer les projets, selon son président Jean-Louis Bal. L'éolien terrestre qui, pour le président, devrait ralentir pour doubler ses capacités en 30 ans au lieu de 10, est "le point un peu négatif du discours," estime M. Bal. "En même temps, il a aussi répété qu'il était indispensable pour la neutralité carbone en 2050".

 

Pour FEE, "on aurait pu un peu plus pousser les feux sur la période 2022-2035", l'éolien onshore contribuant à sécuriser l'approvisionnement électrique et à stabiliser les prix, note M. Gioria.

 

"Que de chemin parcouru depuis 2011, année du moratoire où la filière a failli disparaître", a salué, pour le solaire, Daniel Bour, président d'Enerplan, qui "souligne l'importance d'établir un état d'esprit collectif, non marqué politiquement, en faveur de l'énergie solaire et plus largement des énergies renouvelables".

 

Pour tous, ces questions devront être affinées dès cette année à l'occasion du débat sur la nouvelle feuille de route énergétique de la France (PPE), qui devra être adoptée en 2023 pour 2024-2033. Et au-delà des objectifs, le président du SER demande que désormais "l'État mette en place un pilotage de la transition". A Belfort, Emmanuel Macron a annoncé la création d'"une direction interministérielle dédiée au nouveau nucléaire, pour en assurer le pilotage, coordonner les procédures administratives, s'assurer du respect des coûts et délais". "Il faut la même chose sur les renouvelables", appelle M. Bal.




Source : batirama.com & AFP / Photo de une : Eolienne en mer au Portugal © Ocean Winds / dock90

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