Gare du Nord : le ministre prend acte des dérives majeures du projet et de son arrêt

Gare du Nord : le ministre prend acte des dérives majeures du projet et de son arrêt

Jean-Baptiste Djebbari, reconnaît l’impasse technico-financière à laquelle la SNCF est confrontée, et dit soutenir la résiliation de ce contrat, pendant que les syndicats parlent de "gabégie".




Les conditions sur la base desquelles la SNCF a conclu son contrat de concession en 2019 n’ont pas été respectées, indique le comuniqué du ministère des Transports. Le coût global est passé de moins de 600M€ à l’origine à 1,5Md€. Le calendrier, dont l’objectif était d’avoir une gare modernisée pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, prévoit désormais une fin des travaux en 2026.

 

Évoquant des "dérives insupportables", avec retards et augmentation du coût des travaux, la SNCF avait annoncé qu'elle renonçait à ce projet confié en 2019 à Ceetrus, filiale immobilière d'Auchan. Considérablement agrandie, la gare rénovée devait héberger notamment de nouveaux commerces
 

La priorité est désormais de mettre en œuvre au plus vite un plan alternatif d’adaptation à court terme de la Gare du Nord pour assurer la meilleure qualité de service aux usagers lors de la coupe du monde de Rugby de 2023 et des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, indique le ministère.


 
Le gouvernement dit envisager à plus long terme, une modernisation plus profonde de la Gare du Nord – plus grande gare d’Europe pour le trafic de voyageurs – puisque cela "reste une nécessité au bénéfice à la fois des déplacements du quotidien et des grandes lignes nationales et internationales".

 

Le Gouvernement veillera donc à ce que la SNCF revisite dans les meilleurs délais son projet pour assurer cette transformation d’ici 2030, en lien étroit avec les acteurs publics concernés, affirme le ministre.

 

Les syndicats de la SNCF ont réagi

 

"Faire du fric plutôt que du service public : voilà la cause" de cet "énième fiasco financier", analyse la CGT-Cheminots, qui souligne les "conséquences très lourdes financièrement" de l'arrêt de ce "projet délirant" de rénovation de la première gare d'Europe. D'après la CGT-Cheminots, "selon les termes du contrat qui vient de prendre fin, les frais de résiliation s'élèvent pour Gares & Connexions (filiale de la SNCF, ndlr) à 200 millions d'euros".

 

SUD-Rail relève que, "sans doute, de nombreux contentieux juridiques vont suivre". Ils "pourraient amener la SNCF à verser des dommages importants à Ceetrus, alors même qu'aucune rénovation d'ampleur n'a été faite en gare du Nord", pointe le syndicat. Pour la CGT-Cheminots, "cette affaire démontre une nouvelle fois que les processus d'appel d'offres et la mise en concurrence ne garantissent en rien une baisse des coûts".

 

Les partenariats public/privé sont une arnaque", juge-t-elle, en revendiquant que "la conduite de ce type de projet soit intégralement prise en charge par l'entreprise publique SNCF et ses salariés". "La maîtrise d'ouvrage ferroviaire doit rester dans le giron des équipes de Gares & Connexions", plaide de son côté l'Unsa ferroviaire.

 

En disant "stop à la gabegie", l'Unsa "se félicite de l'arrêt de ce projet pharaonique" et attend "un nouveau projet à taille humaine", doté d'un "budget réaliste" et terminé "avant le début de la Coupe du monde de rugby en 2023 et des Jeux olympiques de 2024".




Source : batirama.com

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