Logements : la profession craint de nouveaux surcoûts liés aux réglementations à venir

Logements : la profession craint de nouveaux surcoûts liés aux réglementations à venir

Selon le Pôle Habitat FFB*, construire des logements en nombre suffisant et à coût accessible devient une gageure, alors que les pressions réglementaires s’accumulent sur la profession.




Ils étaient environ 480 inscrits à la convention nationale du Pôle Habitat FFB, avec un thème phare : Réussir nos transitions. Il est vrai que ces transitions en cours se précisent avec la prochaine réglementation RE2020 ou le Zéro artificialisation net (dit ZAN) promu par la Loi Climat et résilience. Sans oublier les nouvelles modalités du dispositif Pinel récemment dévoilées qui mettent l’accent sur la qualité du Logement.

 

Et ces transitions se traduisent aujourd’hui par des pressions économiques, digitales et environnementales fortes sur les professionnels de la construction, résume Grégory Monod, président du Pôle Habitat FFB, en conclusion de la journée de travail de l’organisation.

 

Certes, le marché de la maison redémarre cette année (+ 24 % sur un an à fin juillet 2021, soit 140 000 ventes sur un an), mais le logement collectif reste à la peine notamment dans les grandes villes.

 

Une tendance qui préoccupe la profession d’autant plus que la machine à surenchères semble s’emballer une nouvelle fois au détriment du logement neuf abordable, constate le président du Pôle Habitat.

 

 

Le Pôle Habitat FFB  qui a organisé sa convention nationale au Palais des Congrès à Paris, attend de la dématérialisation des autorisations d’urbanisme qu’elle permette de gagner concrètement en fluidité et en rapidité d’instruction. Une version dématérialisée du Contrat de construction de maisons individuelles a été signée par 23000 ménages, depuis le confinement du printemps 2020.

 

Fortes augmentations de prix de ventes des logements depuis 5 ans

 

Grégory Monod indique en effet que le prix moyen d’une maison individuelle (foncier compris) a augmenté de 10 % en 5 ans. C’est pire en habitat individuel groupé, où le prix de vente a connu une augmentation de 17 %. En logement collectif, la profession constate une hausse de 11 % sur les prix de ventes des biens en 5 ans.

 

Quelle en sont les causes ? « Ce sont la rareté des terrains à bâtir, et la rétention foncière, mais aussi l’empilement des règles ainsi que la fiscalité » déplore Grégory Monod qui n’omet pas de citer l’augmentation des prix des matériaux depuis plus de 8 mois liée à une pénurie de produits de construction.

 

Résultat, il risque d’être difficile de produire du logement abordable en nombre suffisant pour répondre aux besoins de la population, s’inquiète le Pôle habitat. Celui-ci réclame, (sans grand espoir), un mécanisme de compensation de type MaprimeRenov’ pour les primo-accédants qui achèteront une maison dès 2022 (et donc respectueuse de la RE2020).

 

La réglementation environnementale engendrera dans les premiers temps un surcoût des constructions lié à « l’apprivoisement de cette RE2020 » qui impose un nouveau calcul, de nouvelles techniques et autres équipements, plaide le Pôle Habitat. Des surcoûts qui risquent de pénaliser les ménages modestes selon l’organisation professionnelle. « Notre challenge est de répondre à la RE2020 avec des coûts compatibles avec le pouvoir d’achat de nos clients » insiste Grégory Monod.

 

 

« Il faut avant tout réétudier la question du foncier qui pèse beaucoup dans nos opérations, notamment en raison de sa rareté », plaide Grégory Monod (2e à gauche). Le Pôle Habitat souhaite une définition claire et opérationnelle de l’artificialisation des sols et l’introduction d’un degré de liberté d’appréciation locale, en lien avec les élus locaux.

 

Le nouveau dispositif Pinel pour 2023 inquiète

 

Autre motif d’inquiétude pour la profession : le nouveau référentiel qualité du logement commandé par l’Etat qui devrait conditionner le dispositif Pinel destiné aux investisseurs, dès 2023.

 

« Louable dans ses intentions » selon la profession, le rapport Giacometti-Leclercq, préconise de construire de grands logements, aptes à favoriser la ventilation naturelle (changement climatique). Une donnée qui justifierait des exigences de hauteur sous plafond (2,70 m), et d’orientations multiples, mais aussi de surfaces minimales des espaces cuisines-séjours, et de modularité de l’habitat pour le confort.

 

« Les surcoûts seront inévitables. Or, le vrai problème pour l’acheteur, c’est d’abord celui du prix d’achat et de sa surface, avant toute considération de qualité du Logement » reprend Grégory Monod.

 

Et même si l’Etat veut encourager les chartes locales, « il ne prévoit pas de contreparties fixées à due proportion des exigences et performances souhaitées » pour garantir aux porteurs de projets l’équilibre de leurs opérations » termine le Pôle Habitat.

 

La profession regrette l’image de « bétonneur » qui lui est facilement associée et elle a bien l’intention de se battre sur le terrain des idées. « Nous avons prouvé qu’il était possible de produire des logements de manière plus sobre. Et se Loger dignement est un besoin vital » termine Grégory Monod qui entend réhabiliter l’acte de construire tout en poursuivant les mutations de la profession, avec l’appui du numérique pour anticiper et innover…

 

             

Un nouveau métier : rénovateur global

 

La Rénovation globale, est un métier en voie d’avenir, selon le Pôle Habitat dont 13 % des adhérents exercent à titre principal cette activité. L’organisation professionnelle estime qu’une migration de ses adhérents vers ce métier est fortement possible.

 

En effet, près de 25 % de ses adhérents exercent déjà cette activité en plus de la construction de logements individuels et collectifs. Il s’agit donc d’un 4e métier (les trois autres étant aménageur, constructeur et promoteur) que le Pôle Habitat souhaite accompagner « en valorisant des approches d’ensemblier de l’acte de rénover, lisibles et sécurisantes pour les ménages » d’autant plus que ce métier est au cœur des politiques publiques du Logement.

 

« Il s’agit de rénovation mais pas seulement énergétique, car cette dernière ne ferait pas rêver nos concitoyens. Elle porte sur l’agrandissement, l’embellissement mais aussi le maintien à domicile qui requiert souvent une adaptation des lieux » détaille Grégory Monod. Objectif : faire adhérer au Pôle habitat de nouvelles entreprises ou corps de métier qui font de la rénovation, et intéressées pour structurer une offre globale.

 

* La Convention Nationale 2021 du Pôle Habitat FFB a rassemblé au Palais des Congrès de Paris, près de 480 participants



Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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