Bardage bois et bois composite : une offre démultipliée

Bardage bois et bois composite : une offre démultipliée

Bénéficiant d’une image positive du bois dans la construction, les bardages bois et bois composite affichent tout à la fois : esthétique, pose maîtrisée et réponses réglementaires.




Compte tenu du rythme de croissance de la construction bois, de l’intérêt, lui aussi grandissant, des maîtres d’ouvrage et d’oeuvre pour le bois dans la construction, et d’une réglementation qui s’annonce décarbonée, le bardage bois, qu’il soit tout bois ou composite, est en phase avec toutes les problématiques environnementales du moment.

 

Résultat : l’offre s’étoffe avec une multiplication des essences proposées, de plus en plus européennes et locales : sapin, épicéa, pin sylvestre, pin maritime, mélèze, Douglas pour les résineux ; châtaignier, peuplier, robinier (…) pour les feuillus.

 

Bien sûr, les produits venant du Nord de l’Europe sont encore très majoritaires et ont d’indéniables qualités. Normalement, tous les bardages de qualité sont aujourd’hui issus de forêt certifiées PEFC ou FSC. Néanmoins, il s’agit d’un point à vérifier impérativement.

 

Un Design diversifié pour les bardages

 

Remarquable également, la diversification du design des lames de bardage avec des propositions architecturales qualitatives. On trouve des lames plus ou moins larges, biseautées ou aboutées en bois massif ou contrecollé, naturelles colorées ou prépatinées, bardage à claire-voie.

 

Elles sont aussi plus techniques pour répondre aux besoins de durabilité, de résistance mécanique et de tenue au feu : bardage composite mêlant bois résine et/ou déchets plastiques ou encore fibre ciment, panneau préfabriqué, bardage thermochauffé, polymérisé…

 

En ce qui concerne les aspects de surface, les fabricants de bardage constatent une évolution de l’image de la vêture bois : public et des constructeurs ont, en effet, une meilleure connaissance de son rendu final. Le bardage gris est aujourd’hui très apprécié et, selon eux, la demande s’oriente vers des produits à l’aspect plus naturel, des tons coloris bois ou aspect grisé laissant apparaître le veinage du matériau. Pour autant, les bardages en couleur n’ont pas dit leur dernier mot : certains fabricants s’en sont fait une spécialité et ont considérablement élargi leur palette.

 

Marché : Stabilité avant la crise du Covid 19

 

Jusqu’à fin 2019 début 2020, le marché des bardages était relativement stable. Ainsi l’enquête annuelle du SNVBI montre, en 2019, une hausse de +1 % en m2 et de +3,2 % en CA.« Dans cet ensemble, 37 millions de m2 posés, le bois arrive en deuxième position avec 18 % du marché, loin derrière l’acier (46 %) mais devant l’aluminium (10 %). La part de marché du bois massif dans les bardages bois et dérivés est de 77 % », précise Arnaud Hétroit, directeur du commerce du bois (LCB).

 

Pour les bardages bois et composite, les derniers chiffres disponibles suite à une étude réalisée en 2018 par LCB avec Jean-Marc Mornas, consultant marketing stratégique, montrent une certaine stabilité avec une augmentation de 5,2 % en 2016 : un peu plus de 4,7 millions de produits rabotés* ont été vendus. Pour les années suivantes, les rédacteurs estimaient que la tendance haussière allait se confirmer. Si l’on en juge par les derniers chiffres du SNVBI, cette croissance a été modérée.

 

Construction neuve : premier marché des bardages bois

 

L’étude LCB montre que la construction neuve était le premier marché des bardages bois. Soit 53 % répartis de la manière suivante : 54% pour la maison individuelle, 25 % pour le logement collectif et 21% pour le tertiaire. Pour l’étude MSI neuf et rénovation, la répartition est la suivante : 39 % pour le non-résidentiel, 61 % pour le résidentiel, dont 38 % pour le collectif et 62 % pour l’individuel. Avec différents types de pose : clins pour 55 %, emboîtement pour 35 % et claire-voie pour 10 %.

 

Concernant les différents types de bardage, les maîtres d’ouvrage plébiscitent les produits naturels ou autoclavés, qui représentent 70 % du marché, contre 30 % pour ceux avec finitions peintures ou saturateur (Etude LCB). Dans cet ensemble, les produits peints sont en baisse (20 % en cinq ans) et les produits avec saturateur en forte hausse (190 % en cinq ans). Notable également, le fort développement des finitions prégrisées. Enfin du côté des essences, le Douglas qui représentait 7 % des bardages autoclave est en forte hausse (+ 36 %), tandis que le sapin du Nord, avec 79 % et une hausse + 10,2 % sur 5 ans, conserve sa place de leader. Le pin du Nord avec 13 % du marché affiche une baisse de 9,5 % sur cinq ans.

 

Pour les bardages naturels, le Douglas (43% du marché et + 8,5% en cinq ans) est également à la hausse, tandis que le mélèze, même s’il représente encore 42% du marché, est en baisse de 21,9 % sur cinq ans. Une baisse qui s’avère très forte (62,5 % sur cinq ans) pour le Red cedar (15% du marché).

 

 

Bardages : réglementation, certification et formation

 

Propagation du feu : 4 préconisations suite à la campagne d’essais Lepir 2 sur les systèmes d’isolation thermique par l’extérieur, quatre préconisations pour limiter la propagation du feu par les façades bardées de bois ont été notifiées :

 

  • Protection des murs à ossature bois, côté extérieur devant le voile travaillant, par un coupe-feu (plaque de plâtre hydrofuge de 18 mm ou plaque de plâtre renforcée de fibres de cellulose de 12,5 mm...). Ecran à recouvrir d'un pare-pluie Euroclasse E mininum, avant la mise en place des tasseaux pour la fixation du bardage.

 

  • Mise en place à chaque niveau d'un déflecteur en acier d'épaisseur minimale de 15/10, dont la largeur du débord est à définir en fonction du type de bardage, de sa réaction au feu (REI) et du type d'écran thermique.

 

  • Mise en place dans la lame d'air, au-dessus des déflecteurs, d'un profil d'obturation de cette lame en cas d'incendie.

 

  • Traitement des embrasures des menuiseries. Quel que soit le matériau retenu, l'habillage du tableau, épaisseur minimale de 25 mm, sera recouvert d'une plaque d'acier d'épaisseur mini de 10/10e.

 

Une nouvelle marque CTB Bardage bois

 

Initiée par les raboteurs membres de LCB, en lien avec FCBA (propriétaire des marques CTB) et bénéficiant du soutien financier de France Bois Forêt, la marque CTB Bardage bois a été lancée début 2019.

 

Elle s'applique aux lames de bardage ou systèmes de bardage rapportés d’ouvrages verticaux ou sensiblement verticaux, tels que définis dans le DTU 41-2, en bois massif naturellement durable ou avec traitement de préservation, avec ou sans finition, et aux lames de revêtement ou systèmes de revêtement extérieurs d’ouvrages horizontaux en sous-face abritée (d’habillage de sous toiture), avec ou sans finition.

 

Les caractéristiques certifiées sont : essence de bois, origine, géométrie des profils (caractéristiques dimensionnelles), humidité et choix d’aspect, compatibilité avec une classe d’emploi, préconisations de mise en oeuvre. Un fabricant peut demander à certifier des caractéristiques complémentaires suivantes : système de finition, performance environnementale, préconisations d’entretien (produit/service), clarté et suivi des garanties apportées.

 

 

Didier Pirot, directeur commercial distribution de Norsilk

 

© Norsilk

 

Bâtirama : Comment Norsilk se positionne-t-il sur le marché du bardage bois ?

D. Pirot : Nous avons plusieurs familles de produits : terrasse, bardage, aménagement intérieur et structure. Ces dernières années, nous sentions un essoufflement sur le marché des bardages, notamment les gammes couleur. Mais depuis quelque temps, les autoclaves en entrée de gamme sont repartis à la hausse. Il s’agit de produits rabotés et traités dans notre usine, en Normandie, avec une matière première provenant de Finlande. Avec ces produits, j’ai le sentiment que nos clients, les négoces, reviennent à des produits plus qualitatifs.

 

Qu’en est-il alors des bardages couleur ?

 

LCB a réalisé tout un travail de relance de ces produits, nous industriels constations une baisse d’attractivité des clients pour ces produits. C’est cyclique, cela ne veut pas dire qu’ils vont disparaître. De notre côté, nous avons pris une autre option qui consiste à développer des produits plus écologiques, comme les bardages thermochauffés (Thermowood) qui ne nécessitent pas de traitement et des bardages très durables (+ de 25 ans) comme notre gamme Accoya (naturel ou avec finition). Il s’agit de produits travaillés en amont pour des projets, avec la prescription. Nous développons les ventes de ces produits avec notre réseau de clients négoce sur toute la France.

 

Comment accompagnez-vous entreprises pour se développer sur ce marché ?

 

Nos distribuons nos bardages selon deux axes : produits stockés chez nos distributeurs ou à la contremarque dans le cadre de projets. En règle générale, les artisans sont bien formés pour la pose sur les principes de base du DTU 41.2. Nos commerciaux organisent néanmoins avec les négoces des formations in situ. Pour les projets plus complexes, notre philosophie est l’accompagnement du distributeur pour ses clients. C’est-à-dire être force de proposition pour coller aux besoins et apporter de la valeur ajoutée pour l’ensemble de la chaîne négoce, entreprise et nous.

 

Quelles évolutions pour le marché ?

 

Avant la crise sanitaire, nous étions dans une période où la demande en produits plus « écologiques » était en croissance. Je pense que l’épisode Covid 19 va accélérer le processus. Il y a aussi beaucoup de demandes pour les bardages en pose claire-voie ou brise-soleil. Et nous avons fait évoluer nos documents dans ce sens. Je précise aussi que toutes nos documentations reprennent les recommandations du DTU.

 

Comment appréhender l’impact Covid 19 ?

 

A court terme, deux phénomènes sont en suspens car les entreprises du bâtiment sont en train de s’organiser. Le premier : leur capacité à décaler leur activité dans le temps – par exemple, vont-elles travailler en août ? De notre côté, nous ajusterons notre calendrier pour suivre le marché. Seconde inconnue : la main-d’oeuvre. On manque de bras dans l’agriculture car les saisonniers viennent de l’étranger. Donc les entreprises du bâtiment auront-elles suffisamment de main-d’oeuvre ou celle-ci sera-t-elle captée par le secteur agricole ? A plus long terme, il y aura forcément un rebond, mais à quelle hauteur et quid de sa durée ?




Source : batirama.com / Stéphane Miget

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