Boostheat étend l’emploi de sa technologie de compresseur thermique

Boostheat étend l’emploi de sa technologie de compresseur thermique

Puissance accrue, production de froid, utilisation du solaire thermique, industrie, … Boostheat va diversifier son offre




Boostheat a été créé en 2011 pour exploiter plusieurs brevets sur un compresseur thermique à combustion externe, utilisant le CO2 (R744) comme fluide. Du coup, bien que la Boostheat.20, l’appareil disponible et fabriqué dans l’ancienne usine Bosch de Vénissieux, soit appelée « chaudière », c’est bien une pompe à chaleur.

 

Equipée d’un brûleur gaz naturel, complétée par un étage chaudière à condensation – corps de chauffe et brûleur Sermeta : bon choix – et par un aéroréfrigérant externe avec une liaison en eau glycolée, la Boostheat.20 offre une puissance disponible de 20 kW et, surtout, un rendement instantané de 200%.

 

Au sens de la Directive ecoDesign, toutefois, le générateur Boostheat.20 affiche une étiquette énergétique A++, atteint un rendement de 190 % W10-W35 (condensation par eau avec eau à 10°C et départ chauffage à 35°C) ou de 181 % pour A7-W35 (condensation par air avec température d’air extérieur de 7°C et départ chauffage à 35°C) et jusqu’à 150% de rendement saisonnier.

 

En raison du calcul de rendement saisonnier qui s’effectue en énergie primaire, c’est tout à fait comparable aux pompes à chaleur à compression électrique, dont le rendement annuel en chauffage et production d’ECS se situe entre 160 et 170 %, avec des SCOP (COP saisonnier) de l’ordre de 3,3 à 4. C’est aussi nettement mieux que les chaudières gaz à condensation, dont le rendement annuel ne dépasse pas 110%, au sens de la Directive ecoDesign.

 

 

 

Le cœur des machines Boostheat.20 déjà commercialisées et des Boostheat.50 à venir en 2022 est le compresseur thermique à source de chaleur externe. Le générateur Boostheat.20 en compte 3, la version .50 en comprendra 6. ©Aurelien Audy-BOOSTHEAT

 

Introduction en Bourse

 

Le 11 octobre 2019, Boostheat a été introduit en bourse, avec succès. L’usine de Vénissieux peut produire 1680 générateurs Boostheat.20 par an, dans sa configuration actuelle, 20 000 en procédant à de nouveaux recrutements. Pour l’instant, Boostheat investit à la fois dans  sa R&D, développe son marketing sa production. Le but est au minimum de stabiliser les charges opérationnelles courantes en 2020. Bref l’entreprise n’est pas encore rentable.

 

Ses dirigeants prévoient que la rentabilité sera atteinte en 2022, année qui devrait voir la commande et la livraison de 4 500 « chaudières » Boostheat.20. A moyen terme, l’entreprise vise un résultat opérationnel de 25%.

 

En attendant, à fin décembre 2019, 381 Bootsheat.20 ont été commandées. Leur coût moyen – fourniture et pose – atteint 18 000 € TTC. Luc Jacquet, Directeur général, cofondateur et actionnaire important de Boostheat, estime que les premiers acquéreurs sont des pionniers, conscients des enjeux environnementaux et prêts à débourser 18 000 €.

 

Prudente et visant un marché de masse, Boostheat a toutefois mis au point une solution de financement sur 15 ans avec PNB Paribas, Personal Finances. Cette offre est construite de manière calculée à ce que le client, qui remplace sa chaudière fioul ou gaz vieillissante, voit immédiatement une économie mensuelle. Le générateur Boostheat.20 est éligible aux CEE et au mécanisme ANAH MaPrimeRénov’.

 

10 % des commandes font appel à une solution de financement

 

Sur les 381 commandes enregistrées, 10% environ font appel à la solution de financement développée avec BNP Paribas Personal Finance. Boostheat estime que l’exploitation en France de son générateur Boostheat.20 revient à 998 € par an, contre 1 498 € pour une pac à compression électrique, 1559 € pour une chaudière gaz à condensation.

 

Pour l’heure, Boosheat ne passe pas par la distribution professionnelle. Il fabrique, commercialise et assure la pose à travers un réseau d’installateurs partenaires. Les installateurs sont rémunérés 2 600 € HT pour la pose, directement par Boostheat. Si l’installateur apporte l’affaire, il reçoit 1600 € de plus. Sans du tout exclure la participation d’installateurs indépendants, Boostheat a pour l’instant traité avec des réseaux d’installateurs : Groupe Iserba, Unergies, Gaz de Bordeaux, Rhin Climatisation et Logista Hometech.

 

Bref, Boosheat suit son tableau de marche. Mais le plus intéressant est sans doute l’ensemble des développements que l’entreprise a prévu à court et moyen terme autour de sa technologie de compression thermique.

 

 

 

L’usine de Vénissieux peut produire jusqu’à 20 000 Boostheat.20 par an. ©Thanh Ha Bui-BOOSTHEAT

 

Remplacer le gaz naturel par le solaire thermique

 

Pour qu’une machine Boostheat fonctionne, il lui faut une source de chaleur externe. Dans le cas du générateur Boostheat.20, c’est du gaz naturel, du biogaz, du biométhane, etc.

 

Mais Boosheat envisage de remplacer le gaz par le solaire thermique et, il participe au pgroamme européen SunHorizon aux côtés de plusieurs industriels : lu français DualSun, fabricant de panneaux mixtes (PV et thermiques à la fois), de Schneider Electric, du laboratoire Liten CEA, de Véolia, de ITAE (une sorte de CNRS italien), de Fahrenheit (concepteur et fabricant allemand de pac et chillers à adsorption), de Ratiotherm (un spécialiste allemand des systèmes solaires thermiques) de BDR Thermea (en France, ça se prononce De Dietrich), du suisse TVP Solar (concepteur et fabricant de panneaux solaires thermiques sous vide haute température) et d’autres partenaires. SunHorizon  veut développer l’association entre les pompes à chaleurs et le solaire, thermique et photovoltaïque.

 

La prochaine présentation des résultats du programme SunHorizon aura lieu le 4 juin 2020, dans le cadre de la conférence Sustainable Places 2020 à Aix-les-Bains, si COVID-19 le permet. SunHorizon est un projet « du démonstrateur au marché ». Les technologies retenues sont matures et doivent aboutir à une offre globale, d’où la présence de Schneider Electrique pour le pilotage, le contrôle et l’optimisation de leur fonctionnement.

 

Des projets à suivre en Allemagne et en Belgique

 

Boostheat est responsable d’un projet à Berlin, d’un autre à Nuremberg. A Berlin, dans une maison comprenant deux logements, équipés de radiateurs, 10 m² de panneaux solaires thermiques et PV seront installés sur le toit, tandis qu’un stockage de chaleur solaire de 2000 l Ratiotherm et un Boostheat.20 seront placés dans la cave.

 

A Nuremberg, en centre-ville, un immeuble collectif de 4 niveaux, 320 m² habitables, construits en 1897, a vu l’installation de 50 m² de capteurs mixtes PV-T DualSun, d’une machine Boosheat.50 (Ha ! 50 kW de puissance), fonctionnant en relève de la chaudière gaz existante, et d’un stockage de 5000 l Ratiotherm.

 

Boostheat participe également à deux projets SunHorizon à Verviers en Belgique. Le premier porte sur un bâtiment tertiaire (200 m² de panneaux solaires, Boosheat.50 et stockage de chaleur de 10 000 l), le second vise l’équipement d’une piscine (400 m² de panneaux solaires, Bootsheat.50, 10 000 l de stockage). Le matériel Boostheat sera aussi utilisé à Riga en Lettonie. Les résultats du programme SunHorizon seront partiellement présentés à Aix-les-Bains et feront l’objet d’un rapport détaillé en 2021. Mais la solution Boosheat.20 + panneaux PV-T DualSun pourrait être proposée au marché français dès l’automne 2020.

 

Des générateurs Boosheat cascadables

 

Le second thème de développement à court terme pour Boostheat est la mise en production de son générateur Boostheat.50. Il offrira une puissance de 50 kW et sera cascadable jusqu’à 250 kW, plusieurs cascades différentes permettent d’aller au-delà. Le générateur Boosheat.50 devrait être disponible en 2022. Sur le marché français, Boostheat a conclu un accord de développement et de commercialisation exclusif avec Dalkia (Groupe EDF) pour ce nouveau générateur.

 

Ensuite, Bootsheat envisage une machine réversible pour des installations domestiques. Elle devrait assurer chauffage, production d’ECS et rafraîchissement. Il lui faudra des émetteurs adaptés : ventiloconvecteurs, plafonds et/ou planchers chauffant-rafraîchissants. Aucune date n’est avancée pour la disponibilité de cet appareil. Pour les marchés Allemand et Suisse, Boostheat développe aussi une solution de micro-cogénération : chauffage, eau chaude sanitaire et production d’électricité.

 

Pour le marché de l’industrie, l’entreprise a créé « Boosheat Industries ». Installée en Belgique, cette filiale développera des solutions sur-mesure à partir de la technologie de compression thermique. Boosheat vise notamment la pasteurisation qui requiert de porter les aliments à 140°C, puis de les refroidir très rapidement. La source de chaleur nécessaire au fonctionnement des compresseurs thermiques peut être de la récupération sur les process industriels, du solaire thermique, du gaz naturel ou une combinaison des trois.

 

Lorsque que Boostheat parle de cette nouvelle activité, il est clair que l’entreprise vise le développement d’un générateur « 4 tubes » (chaleur/froid) ou « 6 tubes » (chaleur/froid/aéroréfrigérant), à l’image de ce que Carrier et de nombreux fabricants italiens proposent avec des groupes à compression électrique depuis plusieurs années.

 

Enfin, à plus long terme, Boostheat étudie aussi le remplacement du gaz naturel par de l’hydrogène qui alimenterait un brûleur externe. La combustion de l’hydrogène à haute température produit des NOx, facteurs de pluies acides. L’essentiel du développement porte donc sur la recherche d’un type de brûleur capable de fonctionner à basse température en produisant peu ou pas de NOx.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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