Stéphane Landemaine, un constructeur angevin exigeant

Stéphane Landemaine, un constructeur angevin exigeant

Gérant de l’Atelier Logémaine, Stéphane Landemaine construit une cinquantaine de maisons sur mesure par an à Angers. Le métier est devenu plus pointu et exigeant depuis une vingtaine d’années, témoigne le constructeur.




Stéphane Landemaine cumule 25 ans d’expérience dans la maison individuelle à ce jour. De formation économiste, il a voulu « apprendre tous les métiers » de la construction. « Je voulais apprendre la maçonnerie, la charpente, et d’autres lots… alors j’ai fait de la maison individuelle » résume le gérant qui a occupé diverses fonctions dont celles de métreur et commercial chez des constructeurs.

 

Il y a 5 ans, il se lance dans l’entrepreneuriat en rachetant l’entreprise qui l’emploie depuis quelques années : l’atelier Logémaine. Il y est entré à l’âge de 35 ans (il en a 49 aujourd’hui) et observe depuis les évolutions d’un marché certes régional mais qui reflète aussi les tendances nationales, selon lui.

 

Devenu président de la région Pays de la Loire pour le syndicat LCA-FFB*, Stéphane Landemaine peut en effet échanger et nourrir ses réflexions avec ses homologues constructeurs répartis sur le territoire. Il est membre de la commission « Digital et communication » du syndicat.

 

 

En termes de choix techniques, le constructeur angevin parie sur les techniques de préfabrication, notamment béton, avec un mixte de matériaux bois ou métal, en bardage par exemple. ©Atelier Logémaine

 

Une maison cocooning

 

Première évolution constatée : la maison individuelle est devenue cocooning. Pour sa part, le constructeur ne bâtit que des maisons sur mesure. « La maison doit être prête à occuper et sans entretien (pas d’éléments en bois à entretenir) et sa surface diminue, compte tenu des contraintes foncières (terrains plus coûteux) » résume le constructeur.

 

Par ailleurs, on ne construit plus une maison pour la vie car la durée de possession ne dépasse guère 7 ans en moyenne. Selon ce dernier, « Il y a 10 ans, une grande maison pouvait représenter 180 à 200 m2 ». Aujourd’hui, une grande maison, ne dépassera guère les 130 m2.

 

Autre phénomène constatée dans sa région : les maisons isolées se font plus rares. Les futurs occupants veulent en effet se rapprocher des villes et des régions côtières (d’où une transhumance Est-Ouest). « Environ 95 % de notre activité se déploie à moins de 10 km du centre-ville d’Angers et par conséquent les propriétaires doivent rogner sur le budget maison et construire sur des terrains plus exigus, qui varient entre 200 à 450 m2 en moyenne », reprend Stéphane Landemaine.

 

Des marges réduites et une vigilance accrue

 

Le constructeur note par ailleurs que l’exercice du métier demande toujours plus d’attention et de précision. « Les marges de manœuvre sont de plus en plus réduites car c’est un métier d’épicier. Il faut faire un estimatif le plus précis possible à la vente pour tenir ses marges, tout en respectant les délais et la qualité. D’autre part, les réglementations électriques, thermiques, sismiques et radon sont de plus en plus contraignantes », relève le constructeur qui estime que le métier devient de ce fait plus compliqué.

 

Autre particularité : la nécessité de trouver du personnel compétent dans quatre métiers bien répertoriés, pour sa part dans son entreprise : conducteur de travaux, commercial, métreur & économiste et enfin, dessinateur. Ces professionnels doivent être aujourd’hui très réactifs et attentifs aux demandes du client, qui lui, est de plus en plus informé et donc plus exigeant. « Nous travaillons beaucoup sur cette relation client et nous nous aidons des réseaux sociaux » indique S. Landemaine.

 

Un rendez-vous chantier tous les 15 jours

 

Le constructeur organise un rendez-vous chantier tous les 15 jours avec ses clients et leur envoie un compte-rendu dans la foulée. « Nous utilisons également une appli qui permet d’envoyer au client des infos en push (message, photos). Nous l’alimentons avec des informations, faute de quoi, le futur acquéreur ira les chercher sur internet. Or, le constructeur doit rester le « sachant » au cours de l’exercice de son métier » insiste le gérant.

 

Seconde évolution du métier : les nouvelles réglementations obligent les constructeurs à répondre à un cahier des charges précis. Résultat : « Nous devons tous faire la même chose car nous avons des obligations similaires ». Une contrainte que le constructeur angevin a décidé de surmonter en obtenant la certification NF HQE afin de se différencier sur le marché de la maison.

 

 

Le constructeur  s’est engagé dans une démarche de certification NF HQE afin de se différencier sur le marché de la maison. ©Atelier Logémaine

 

Se différencier grâce à la certification NF HQE

 

« Cette démarche nous permet de proposer des maisons différentes, avec par exemple différents types de brise-soleils (la maison est orientée sud) ou de surfaces de vitrage ou encore des solutions pour la gestion des déchets. Nous avons également des solutions variées relatives au confort intérieur qui intègrent le traitement de la qualité de l’air » ajoute Stéphane Landemaine, pour lequel, la qualité de la relation client fait partie intégrante de la démarche de l’entreprise.

 

Sur le plan architectural, le dessinateur est amené à proposer plusieurs configurations tendances… Il peut mixer les solutions en façade comme du bardage métallique, du béton banché, de la couleur et peut également dissocier le traitement du soubassement et de l’étage. Une démarche qui suppose que le dessinateur et le commercial travaillent ensemble dans un esprit d’entreprise pour apporter le plus de satisfaction au client. De leur côté, les métreurs et économistes doivent maîtriser de multiples compétences, notamment sur la partie administrative.

 

« Il faut gérer les permis de construire qui sont de véritables pavés et cela se complique lorsque l’on travaille dans de nouveaux quartiers. Il y a plus de contrôleurs que de faiseurs aujourd’hui dans notre métier et on empile les couches administratives …» regrette le gérant.

 

De l’importance de maîtriser le foncier

 

De simples constructeurs, les professionnels deviennent aujourd’hui aménageurs, en achetant les terrains et en les faisant aménager. « Notre métier se diversifie, et aujourd’hui, il faut maîtriser le foncier » explique Stéphane Landemaine qui reprend : « Il était auparavant courant de construire des maisons pour des propriétaires qui disposaient d’un terrain.

 

Aujourd’hui, ce métier d’aménageur nous permet de construire de petits lotissements et des maisons groupées, conformément aux nouvelles directives. Pour ce faire, nous travaillons avec de nouveaux acteurs, comme les élus locaux ou les bailleurs sociaux… »

 

*LCA-FFB : Les constructeurs et aménageurs de la Fédération française du Bâtiment

 

L’activité en chiffres de L’Atelier Logémaine

 

. Gérant : Stéphane Landemaine

. Siège social : Angers

. 50 maisons individuelles construites par an dont 80 % isolés et 20 % groupées

. Prix moyen d’une construction : 1500 €/m2

. Surface moyenne maison : 120 m2

. Surface moyenne du terrain : 250 à 440 m2

. Personnel société : 15 personnes



Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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