Le négoce peut-il bénéficier du Plan de rénovation énergétique ?

Le négoce peut-il bénéficier du Plan de rénovation énergétique ?

Le plan de rénovation énergétique des bâtiments pourrait redonner un peu de vigueur aux distributeurs de matériaux, inquiets de l’essoufflement du neuf. Une table ronde organisée par la FNBM a fait le point.




Photo ©Réseau Energie habitat

 

Les négociants adhérents de la FNBM (Fédération du négoce du bois et des matériaux de construction) se sont retrouvés à Paris à l’occasion de leur manifestation annuelle des rendez-vous du Négoce. Après leur assemblée générale, ils ont organisé une table ronde sur le thème du Plan de rénovation énergétique des Bâtiments. Un plan qui pourrait être source d’opportunités pour la profession des distributeurs de matériaux à l’heure où certaines inquiétudes pointent.

 

« Nous constatons un essoufflement sur le marché de la construction neuve et il serait temps pour nous de rebondir sur le marché de la rénovation énergétique qui n’a jamais vraiment décollé, malgré les aides de l’Etat mises en place » remarque Jacques Pestre*, chef de projet du groupe Ville Durable de la nouvelle France industrielle.

 

Parmi les explications mises en avant par les acteurs de la table ronde, notons le prix de l’énergie jugé encore trop « bon marché » et qui n’incite pas les ménages à lancer des opérations de rénovation énergétique.

 

Privilégier une démarche globale sur le marché de la rénovation

 

Pourtant, certaines occasions (comme la vente d’un bien ou le besoin d’adapter le logement au vieillissement ou au handicap des personnes) pourraient donner lieu à ce type de travaux, relève Jean-Pascal Chirat, Délégué général du Club de l’amélioration de l’habitat, qui plaide en faveur d’une démarche globale sur ce marché de la rénovation.

 

Le nouveau plan de rénovation énergétique, annoncée par Nicolas Hulot en avril dernier, vise à créer un choc de confiance en associant le plus grand nombre d’acteurs. Il prévoit notamment une refonte et une simplification des aides (en transformant par exemple dès l’an prochain, le CITE en prime afin que les ménages puissent toucher l’aide dès l’engagement des travaux)

 

Particularité de ce plan : il place les collectivités territoriales (dont les mairies) au cœur d'une stratégie de massification des rénovations tout en revalorisant le rôle de l'initiative privée. « Pour rendre ce plan plus visible, les pouvoirs publics lanceront une campagne de communication au mois de septembre avec une signature commune » explique Jérôme Gatier, directeur du Plan Bâtiment durable.

 

 

Jérôme Gatier, Directeur du Plan Bâtiment Durable, Jacques Pestre, Chef de projet du groupe Ville durable de la nouvelle france industrielle, Eric Lagandré, représentant l'ANAH, Jean-Pascal Chirat, Délégué général du Club de l'amélioration de l'habitat et Emmanuel Constantin, Chargé de mission au Plan de rénovation énergétique, ont participé à la rable ronde organisée par la FNBM.

 

Coordonner les actions privées et publiques

 

Cette campagne baptisée FAIRE (Faciliter, Accompagner, Informer sur la Rénovation énergétique) permettra d’associer les acteurs de la rénovation, dont les négociants, qui pourront accoler leur marque avec une intention d’engagement. « Le projet est encore à l’étude », indique le directeur du Plan Bâtiment durable (voir encadré ci-dessous).

 

En attendant, les professionnels semblent avoir bien compris qu’il fallait aujourd’hui travailler ensemble pour dynamiser ce marché par le biais d’actions collectives. « La clé du succès reposera sur la coordination d’actions tant privées que publiques », confirme Jean-Pascal Chirat, qui relève qu’aucun acteur n’aura la capacité à réussir ce pari individuellement.

 

Eric Lagandré, chargé de mission Énergie au sein du service des études de l’Anah, indique de son côté que 90 % des actions menées par l’Agence nationale de l'habitat, sont réalisées en maisons individuelles avec le concours des artisans du Bâtiment. Une opportunité de travail collaboratif entre l’Anah et le négoce que pourraient saisir les négociants naturellement proches de la clientèle artisanale.

 

Un label RGE négoce déjà existant

 

L’Anah a en effet pour objectif de financer la rénovation de 50 000 à 75000 logements d’ici à la fin de l’année 2018. « Nous devons amplifier ce mouvement de rénovation et simplifier les procédures en travaillant avec les autres partenaires » reprend Eric Lagandré.

 

« Nous travaillons avec nos partenaires industriels et nos clients artisans, et souhaitons soutenir ce plan qui est un marché important pour nous », reprend Jacques Pestre. Nous nous sommes battus pour faire reconnaître le label RGE pour le négoce et souhaitons être associés à ce nouveau plan car avec nos 5000 points de vente, nous sommes au cœur des territoires et au contact des artisans. Nous pouvons donc facilement accompagner les actions des pouvoirs publics » insiste-t-il.

 

La gageure du négoce consistera sans doute à faire monter les artisans en compétence, et cela, sans compliquer les choses, selon Jacques Pestre. « Nos clients artisans sont souvent monoproduit et lors d’une rénovation, il faut mettre en oeuvre des systèmes mixant 3 à 4 produits ». Solution évoquée par le responsable : la formation RGE qui peut se dérouler dans un local mis à disposition par le négociant.

 

Formation initiale et continue par le négoce

 

« Nous pouvons également proposer de la formation continue qui permettra une remise à niveau de nos clients et une meilleure connaissance des nouveaux produits et des innovations » poursuit Jacques Pestre. « L’artisan doit être l’acteur principal du système, sinon, cela ne marchera pas » insiste-t-il.

 

Aujourd’hui acteur dans la formation des artisans, et relai possible des différentes informations liées à la rénovation énergétique, (issus de l’Anah ou d’autres organismes publiques ou privés), le négoce estime avoir toute sa place pour jouer un rôle déterminant dans la relance du marché de la rénovation énergétique.

 

*Et directeur général de Point. P Matériaux (groupe Saint-Gobain)

 

Une nouvelle campagne de communication de l’Ademe

 

Une nouvelle campagne de communication baptisée FAIRE (Faciliter, Accompagner, Informer sur la Rénovation énergétique) sera lancée par l’Ademe au mois de septembre sur une période de 3 ans. Elle fait écho au Plan de rénovation énergétique des bâtiments (Acte 4) et a pour objectif de sensibiliser les particuliers à engager des travaux de rénovation énergétique… et à se renseigner dans des points d’accueil gratuits avec le concours des services publics.

 

Cette année, elle cible le thème du Confort, plus fédérateur que celui des économies d’énergie stricto sensu. Elle s’appuiera sur une signature commune puisqu’elle a pour ambition de se déployer avec le soutien de toute la filière professionnelle.

 

« Nous ciblons les artisans, les négociants, les industriels, les agents immobiliers, … c’est à dire l’écosystème au sens large » précise Marie Gracia, chargée de mission au plan bâtiment durable qui reprend : « Tout le monde est invité à y participer, car les acteurs portent en commun une mission qui doit avoir un impact collectif. Nous réfléchissons actuellement à un système de charte, avec des engagements qui seront propres à chaque signataire. Et cette campagne qui s’inscrit dans le temps sera déclinée sur différentes cibles avec différents outils » conclut Marie Gracia.

 


Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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