Le NumériK fait une entrée en force au Mondial du Bâtiment

Le NumériK fait une entrée en force au Mondial du Bâtiment

Du 6 au 10 novembre 2017, durant le Mondial du Bâtiment à Villepinte, un phénomène sera particulièrement en évidence : le NumériK est partout, il pénètre dans toutes les activités du bâtiment.




De la conception à la maintenance des bâtiments, de la rénovation à la construction neuve, en passant par les chantiers, la gestion des équipements et des machines, l’optimisation des ressources humaines, la lutte contre le vol, … le NumériK imprègne de plus en plus profondément le monde du bâtiment et des Travaux Publics.

 

C’est au point qu’il n’est même plus possible d'isoler des exposants qui mettraient en avant l’emploi du NumériK. Pratiquement tous les exposants, depuis Layher et ses échafaudages, jusqu’à Grohe et ses robinetteries, dopent leurs solutions avec un shot de NumériK. Que pourrons nous percevoir des développements du NumériK au Mondial du Bâtiment ?

 

 

 

Le Smartphone CAT S31 est durci pour les chantiers et l’industrie. Il résiste à l’eau, à la poussière, aux chocs, à la compression, etc. Tout en offrant toutes les fonctionnalités avancées des Smartphones sous Android. ©CAT Phones

 

 

Le CAT S60 comporte trois caméras, dont deux au dos. L’une de celles-ci est une caméra thermique fournie par Flir. ©CAT Phones

 

Les appareils durcis se multiplient

 

Premier constat, si l’on parle de NumériK sur les chantiers, il faut des appareils capables d’en tirer le meilleur parti, tout en résistant aux conditions éprouvantes et aux accidents toujours possibles. Ce sont les appareils durcis. Ils sont étanches, résistent à la poussière, aux vibrations, aux chocs, aux chutes, …

 

Une bonne douzaine d’exposants présenteront des tablettes, des Smartphones et des ordinateurs portables durcis. Cat Phones (hall 5B-Z59), par exemple, exposera plusieurs modèles de téléphones durcis, dont le CAT S31. On peut l’immerger sous 1,20 m d’eau pendant 35 minutes. Quant à savoir pourquoi on voudrait faire une chose pareille, c’est une autre affaire.

 

Cela prouve en tout cas, qu’il résiste à une franche immersion prolongée. Il est classé IP 68 et résiste donc à la poussière, aux vibrations et à la compression. C’est un Smartphone tactile, mais ses concepteurs ont pensé aux conditions d’emploi sur les chantiers : il est utilisable avec un gant et avec des doigts mouillés.

 

Smartphone équipé d'une caméra thermique

 

A part ça, c’est un Smartphone avec d’excellentes spécifications - 2G, 3G, 4G, WiFi, BlueTooth 4.1, micro-USB 2.0, caméra pour photos et enregistrements vidéo, etc. – et en plus on peut marcher dessus, involontairement bien sûr.

 

Son grand frère, le CAT S60 sait faire la même chose, mais va un pas plus loin. Il est équipé de trois caméras, dont une caméra thermique fournie par FLIR. Ce téléphone sait prendre des images thermiques. Il n’est pas gratuit non-plus : environ 600 € HT.

 

 

 

Stabilplan et Edibatec collaborent pour enrichir les objets 3D de la bibliothèque MEPcontent avec les données de performance thermique collectées par Edibatec. ©Stabiplan

 

 

 

Plusieurs marques de générateurs – chaudières et pompe à chaleur - ont vu leurs objets BIM enrichis des données thermiques qu’elles transmettent à EDIBATEC. ©Stabiplan

 

Le NumériK intelligent lors de la conception

 

Second constat, à l’étape conception, l’apport essentiel du NumériK est la gestion, élégante, profitable et intelligente, de très grandes masses de données que l’on ne pourrait pas saisir et exploiter de manière traditionnelle.

 

La première étape est l’échange de données et l’interopérabilité entre les applications. On se rapproche dangereusement de la définition du BIM. Mais l’échange de données commence bien avant le BIM et se poursuit bien après.

 

Prenons un exemple concret pour fixer les idées. Edibatec et Stabiplan (2-E33) démontreront l’intérêt de l’interopérabilité. La base de données MEPcontent développée par Stabiplan intègre désormais les informations sur la performance thermique de plus de 110 000 produits – des fenêtres aux chaudières murales – de plus de 180 marques décrits dans la base de données Edibatec.

 

Quand l'objet en 3D simule une performance thermique...

 

Les objets graphiques 3D contenus dans la base de données seront enrichis des informations Edibatec les concernant et pourront être utilisés par tous les logiciels de concepion architecturale et technique : Archicad, Allplan, Revit, …

 

Les premières marques concernées sont Chappée, De Dietrich, Mitsubishi Electric, Saunier Duval et Vaillant. Un dessin 3D d’une chaudière Chappée ne sera plus seulement un volume exact, il contiendra aussi toutes les données de performances thermiques nécessaires pour une simulation thermique dynamique, un calcul règlementaire RT2012, etc. Sans que l’utilisateur n’ait besoin de trouver les données et ni de les saisir.

 

Pour une chaudière, il faut une bonne cinquantaine de données différentes, chacune exprimée dans une unité particulière. Il devient simple de comparer l’effet de deux chaudières différentes sur la performance d’un même bâtiment, par exemple.

 

 

 

Windec 3D 5.0 de Layher aide à la conception 3D des échafaudages à partir de composants de la gamme Layher. Il est compatible avec SketchUp, dessine, teste la tenue mécanique, vérifie les aspects règlementaires, établit un quantitatif précis et une méthode d’assemblage pas à pas. ©Layher

 

 

 

Solibri Model Checker, distribué par Allplan France, est capable d’analyser une maquette numérique 3D non-seulement pour rechercher les éventuelles collisions entre éléments du gros-œuvre, mais aussi sous des angles fonctionnels et règlementaires. ©SOLIBRI

 

Le BIM, une bénédiction ou une malédiction ?

 

Troisième constat, on a beau faire, on ne peut échapper au BIIIIIM ! Si vos yeux se révulsent dans leurs orbites à la simple évocation de ce mot, si vous avez l’impression qu’il faut sacrifier temps et fortune à une divinité cupide et capricieuse, n’ayez crainte : vous n’êtes ni la seule, ni le seul.

 

Le BIM est à la fois une bénédiction et une malédiction. Sa promesse – un gain de productivité formidable, une réduction des erreurs et une fiabilisation des échanges entre les acteurs de la conception, de la construction et de l’exploitation d’un bâtiment – demeure séduisante. Mais comme toutes les promesses, elle n’engage que ceux qui y croient.

 

Avant qu’elle soit tenue, il faut se doter des logiciels compatibles et apprendre à s’en servir. Et faire en sorte que tous le BE et les entreprises avec lesquelles il faut échanger des données soient équipés aussi.

 

Cap sur l'écosystème BIM à Batimat

 

Tout un écosystème BIM sera exposé au Mondial du Bâtiment. Cela ira du logiciel gratuit – les viewers de fichiers BIM, par exemple – aux softs de plusieurs dizaines de milliers d’Euros : Solibri, distribué par Allplan France (5A-P82), par exemple, qui sert à réconcilier et à analyser les différentes maquettes 3D d’un même projet.

 

Allplan France (5A-P82) montrera la dernière version de Allplan, capable d’analyser les maquettes numériques sous l’angle de la conformité à des règlementations spécifiques (issues de secours, etc.). Pour ceux qui veulent fabriquer leurs propres objets BIM, l’application goBIM de coBuilder (5A-T124) propose une démarche claire, étape par étape.

 

De très nombreux fabricants proposent des applications destinées à promouvoir leurs solutions dans le cadre d’échanges de données BIM : Placoplâtre-Saint Gobain (6-G74), Technal (5A-H45) et Wicona (5A-H46), etc. D’autres, s’associent et mettent au point des configurateurs BIM combinant leurs produits : BIMbati dans le cas de URSA (6-G136) et SINIAT, par exemple.

 

 

 

Placoplâtre-Saint Gobain propose Placolog à Batimat, un configurateur de solutions et d’objets BIM, qui sont ensuite exportables dans des formats récupérés sans perte par les logiciels de conception architecturale.  ©Placoplâtre-Saint Gobain

 

 

 

JustBIM de SOC Informatique est un outil de collaboration en temps réel pour les différents acteurs participant à la conception, puis à la réalisation d’un projet. JustBIM importe les fichiers 3D au format IFC2, visualisent coupes et vues éclatées, classe les objets de la maquette selon l’une des nomenclatures disponibles (Uniclass, Untec Uniformat, Omniclass) ou permet aux utilisateurs de créer leur propre classement. Il calcule les quantitatifs et les exporte vers Excel ou vers DeviSOC, le logiciel de devis développé par SOC Informatique. ©SOC Informatique

 

Thermostats et autres appareils connectés

 

Troisième constat, le NumériK, c’est aussi les objets connectés. Au Mondial du Bâtiment, tout ou presque sera connecté, depuis Concremote de Doka France (5B-J26), le béton connecté grâce à des puces RIFD noyées dedans, jusqu’aux thermostats connectés, comme celui de Ween (Bâtiment du futur, Hall 6), par exemple.

 

Ween est un thermostat connecté, mais autonome. On ne le programme pas, il s’en charge seul. Couplé à un téléphone portable doté d’une puce GSM, Ween baisse la température du logement lorsqu’il constate que le téléphone d’éloigne de la maison, la relève lorsqu’il apprend que le téléphone se rapproche, etc.

 

Comme tous ses prédécesseurs, il apprend les habitudes des occupants d’un logement et détermine seul sa programmation hebdomadaire. Fenotek (Bâtiment du futur, Hall 6) exposera son interphone connecté en 4G et en WiFi, tout en présentant tous les usages que les occupants d’un logement peuvent en faire.

 

Des solutions domotiques simples et intuitives

 

On verra aussi au Mondial du Bâtiment la transformation de la domotique en solutions enfin simples et intuitives, ainsi que son extension à toutes sortes de domaines, dont la sécurisation et la motorisation des fenêtres.

 

Des exposants présenteront leurs offres pour l’analyse et le suivi des consommations d’eau, de gaz, d’électricité des bâtiments. D’autres proposeront des offres de dématérialisation dans le Cloud de la gestion des entreprises du bâtiment, etc. Les quelques idées ci-dessus sont issues d’une enquête réalisée avant l’ouverture des salons.

 

La rédaction sera en mesure de vous proposer un panorama exhaustif du NumériK, après avoir arpenté toutes les allées et visité chaque stand du Mondial du Bâtiment. En attendant, souvenez-vous : Batimat et Ideobain ouvrent lundi 6 Novembre, mais Interclima+Elec ne commence que le lendemain, le mardi 7 novembre.

 

 

 

TIick de Milwaukee est un bouton connecté en BLE (Bluetooth Low Energy) à une application sur Smartphone. Tick se fixe sur les outils et équipements de chantier. L’appli permet de les localiser. ©Milwaukee

 

 

Ween est un thermostat autonome. Il s’auto-programme et utilise la géolocalisation des Smartphones des occupants d’un logement ou d’un bureau pour baisser ou monter le chauffage, suivant qu’ils quittent les locaux ou bien sont en train d’y revenir. ©Ween

 

 

L’interphone intelligent Hi) de Fenotek communique en WiFi et en 4G. Il est destiné aussi bien à l’individuel qu’au collectif, aux logements sociaux comme aux logements du parc privé. ©Fenotek

 

 

Eolesens d’eoletec est une station de mesure et de diagnostic de la qualité de l’air intérieur. Elle appartient à un écosystème composé en outre de eolesenseur (mesure de température et d’humidité ambiante), de VPH ‘sens (un caisson de ventilation par insufflation pour placer le logement en surpression) et de l’application eoletouch. ©eoletec

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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