Congrès Woodrise : premières surprises en stock

Congrès Woodrise : premières surprises en stock

L’ouverture de la 1ere édition du congrès mondial dédié aux immeubles bois de grande et moyenne hauteur a été précédée par l’annonce des résultats de concours d’architecture.




Durant trois jours, l’institut technologique FCBA, son homologue canadien FP Innovations et l’association AdivBois feront battre le cœur du bois à Bordeaux. La journée de prologue a commencé par un match de ping-pong.

 

L’agence parisienne KOZ, très impliquée dans la construction bois, s’est associé à l’organisme Archi-Depot de Tokyo pour confronter la conception architecturale française, canadienne et japonaise. Les Canadiens étaient essentiellement représentés par l’architecte Michael Green, spécialiste international du thème du congrès Woodrise, et qui aligne actuellement, en Colombie Britannique et aux USA, deux des rares ouvrages actuels de moyenne hauteur en bois.

 

L’architecte venait faire aussi la promotion de son idée de création d’une plateforme pédagogique internationale pour l’échange mondial du savoir en matière de construction bois. De son côté, le Québécois André Potvin, professeur à l’université de Laval (Canada), a relaté l’expérience pédagogique qu’il a menée avec ses étudiants, à la recherche de solutions d’assemblage élémentaires qui ont donné lieu à la construction d’un prototype.

 

L’essentiel du « match » a été livré par la juxtaposition du travail de différentes agences françaises pas forcément connues sous l’angle de la construction bois, et d’homologues japonais.

 

 

Michael Green, infatigable chantre international des tours en bois ©JT

 

Sympathiques japonais !

 

Si les Japonais sont présents en nombre, à la fois comme agences, enseignants et étudiants, cela est aussi largement dû à la passerelle constituée par l’architecte Keita Aoschima, qui est passé par l’école supérieure d’architecture de Paris-Belleville et qui enseigne à présent au Shibaura Institute of Technology. 

 

Une sorte d’ENSTIB japonais ? Non. Le bois est omniprésent dans la construction au Japon, même si les ouvrages importants y recourent nettement moins en structure, comparés aux maisons individuelles.

 

Que retenir ? Les Japonais tout comme les Français mixent volontiers le bois et l’acier. Les Japonais prennent appui sur une tradition de la construction bois dont la renommée est mondiale, et ils se soucient tout autant d’explorer les nouvelles possibilités des bois d’ingénierie comme le CLT, que d’utiliser des essences locales comme leur cèdre.

 

Difficile de dire ce que les architectes japonais ont pu retirer des projets français présentés. En tout cas, les étudiants japonais de l’institut Shibaura ont vécu une belle aventure, 10 jours en France et un chantier qui leur a permis d’usiner et d’assembler du pin des Landes en mode tanségrite, leur projet étant exposé à l’entrée du siège du Conseil régional, où le congrès Woodrise a été officiellement inauguré.

 

Auparavant, la filière a pris place dans l’hémicycle du conseil pour assister à la désignation des lauréats d’un nombre impressionnant de concours d’architectes.

 

 

Ouvrage en bois érigé avec une forte contribution d’étudiants japonais ©JT

 

Les projets de tours en bois fleurissent en France. Sept sites avaient reçu l’aval du PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture), d’autres font l’objet de concours locaux dont certains ont été lancés un peu avant les concours parrainé par le PUCA. Des concours pour lesquels, à l’instar de Réinventer Paris, les équipes ne sont pas rétribuées.

 

On attendait la désignation d’un lauréat par site, mais non, quelques sites ont deux lauréats et trois des sept n’en ont aucun. Si l’on ajoute à cela le fait que, par exemple, les deux projets lauréats PUCA pour un site de St Herblain ne disposent pas de promoteur, force est de constater que le nombre de projets qui seront effectivement suivis par le PUCA sur les sites sélectionnés par le PUCA risque de fondre comme neige au soleil.

 

En clair, pour l’heure, il reste trois sites qui ont de fortes chances de voir s’élever des tours-pilotes, même si la désignation de l’agence mandataire devra encore faire l’objet d’un nouveau round de fait. Il s’agit donc d’un site du quartier Belle Beille à Angers, d’un site de la ZAC Dumont d’Urville au Havre, et d’un site de la ZAC Flaubert de Grenoble.

 

L’opération de Grenoble, dont le mandataire est l’alliance Maître Cube, est seule en lice et se voit créditée du titre de Grand Prix. Elle n’est pas la seule, l’un des deux projets du Havre et les deux projets retenus pour l’hypothétique opération de St Herblain se sont également vus décerner le titre de Grand Prix. L’idée du PUCA, c’est de souligner la validité de ces projets qui auraient vocation à être développés également ailleurs en France.

 

 

Les lauréats des concours ont été annoncés dans l’hémicycle du conseil régional ©JT

 

Un grand pas franchi à Paris

 

Passons maintenant à la partie plus concrète des résultats de concours. L’agence GRAAM architecture de Montreuil a de très grandes chances, non seulement de bâtir le R+6 Ecopolis livré sans doute au second semestre de 2019 ; mais, avec le même promoteur et un système technique original et complètement sec, de livrer un peu avant les 9000 m2 d’une Caisse d’épargne à Dijon (promoteur : SEM).

 

A Paris, le promoteur spécialiste du bois, REI, décroche enfin une grosse opération intramuros, le R+14 Wood Up de la ZAC Rive gauche, avec notamment Maître Cube, décidément, Piveteau Bois et LAN Architecte.  Pas très loin de là, voici un R+15 signé par l’atelier WOA, La tour commune.

 

Porte de Vanves, le projet modulaire Casa Jenga devra impérativement, dans les faits, parvenir à limiter sa masse à 1500 tonnes, à cause de son implantation sur une dalle en béton couvrant le périphérique.  S’ajoutent deux autres lauréats en régions : Tectoniques à St Etienne (projet Pop Up) et l’agence autrichienne Much/Untertrifaller et  autres partenaires pour La cartoucherie Wood’Art à Toulouse. Dans les deux cas, il s’agit de projets R+9.

 

 

L’agence de Montreuil, GRAAM, va construire deux ouvrages-phare en bois à Dijon. © JT

 

Sous réserve d’un passage à l’acte effectif, le 12 septembre 2017 fera date en particulier à Paris, où la construction bois de moyenne hauteur, d’ores et déjà, semble en position de faire un tir groupé tout à fait inédit, et plus proche de la réalité que les opérations boisées lauréate du concours Réinventer Paris.  

 

 

Le congrès Woodrise a été officiellement inauguré au conseil régional en présence du président de la Nouvelle Aquitaine. © JT

 

 

La bourse, joyaux de l’architecte Gabriel, accueillait le prologue et aussi son exposition de maquettes. © JT

 

 

Frank Mathis, président d’AdivBois © JT




Source : batirama.com / Jonas Tophoven

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