Prix du jeune maître d'apprentissage : Romain Pascal, 35 ans, convaincu !

Prix du jeune maître d'apprentissage : Romain Pascal, 35 ans, convaincu !

Romain Pascal, 35 ans, chef d’une entreprise de plomberie-chauffage de 12 salariés, remporte le prix du jeune maître d’apprentissage. Il forme 4 apprentis actuellement....




L’entreprise de Romain Pascal travaille avec 12 salariés (1) comprenant 6 compagnons salariés -dont 4 formés en alternance dans l’entreprise- et 4 apprentis actuellement en CAP et BP.

 

L’apprentissage ? C’est aujourd’hui l’ADN de l’entreprise et une passion chevillée au corps du jeune patron depuis qu’il a fait, lui même, ses classes dans l’entreprise qu’il dirige aujourd’hui. En 1995, après avoir fini sa 3e au collège, Romain Pascal veut faire un CAP en plomberie.

 

Il finira par apprendre l’intégralité de son métier (avec un CAP Plomberie, un CAP Chauffage, et un BP Génie climatique via le CFA de Chartres) au sein de l’entreprise qui l’a recruté : l’entreprise de plomberie-chauffage couverture Fauconnier Liberge.

 

Il rachète l’entreprise à l’âge de 25 ans

 

« M. Liberge m’a donné ma chance car l’entreprise avec laquelle je devais signer le contrat pour le CAP m’a fait faux bond une semaine avant le début de l’alternance, explique Romain Pascal.

 

« J’ai feuilleté un annuaire et ai contacté cette entreprise qui m’a accueilli alors qu’elle avait déjà un apprenti » reprend-il. Une épreuve déterminante dans la vie de Romain, qui plus tard, aura le même geste « salvateur » pour Léo, un apprenti « victime » de la même mésaventure.

 

Avant cela, Romain Pascal sera devenu patron de l’entreprise qui l’a formé : M. Liberge propose, en effet, assez rapidement de la lui céder et Romain se formera à la gestion de l’entreprise, le soir, pendant deux ans, en passant un brevet de maîtrise.

 

A 25 ans, en 2005, il rachète ainsi l’entreprise Liberge (l’activité plomberie-chauffage uniquement), qui emploie alors deux compagnons et une secrétaire à temps partiel. Il recrute « son » premier apprenti en 2006 et va embaucher un compagnon pour étoffer l’équipe.

 

Un apprenti recruté chaque année

 

Depuis, chaque année, l’entreprise recrute des apprentis. « J’aime créer des binômes avec un ouvrier et un apprenti car cela crée du lien et de la complicité, explique Romain.

 

Aujourd’hui, parmi les 4 apprentis, Matthew 16 ans, effectue une 1ere année de CAP plomberie, Léo, 16 ans, est en 1ere année de CAP chauffage, Sylvain, presque 19 ans, est en 2e année de CAP plomberie tandis qu’Alexandre, bientôt 22 ans, est en 1ere année de BP génie climatique.

 

Chacun effectue les missions et les tâches correspondantes aux diplômes préparés, l’entreprise ayant un panel d’activités assez large et diversifié : « Nous rénovons également des salles de bains clé en main, ce qui nous permet de faire aussi des travaux de carrelage-faïence, de la menuiserie et un peu de maçonnerie » reprend Romain.

 

Une ambiance familiale

 

Romain Pascal insiste sur l’atmosphère conviviale qui règne au sein de son entreprise. « L’objectif des compagnons référents est d’aider les plus jeunes à rester concentrés sur leurs missions, sans s’éparpiller, et à les encourager à prendre des initiatives.

 

Mais je m’efforce de faire en sorte que l’ambiance demeure familiale » explique-t-il. Les compagnons actuels, eux aussi, ont été formés dans l’entreprise, en étant apprentis… et chacun a vécu une histoire particulière qui a fait « craquer » Romain lors de son recrutement.

 

Comme Mérhajudin, réfugié afghan, arrivé en France à l’âge de 14 ans, et recommandé par un ami éducateur. « Il a été formé et embauché dans l’entreprise. Il travaille sous la tutelle de Jérémy, mon second, responsable de l’activité dépannage et Mérhajudin est devenu totalement autonome dans les opérations d’entretien de chaudières qu’il assure » poursuit Romain.

 

Insertion professionnelle et sociale

 

Le jeune chef d’entreprise n’hésite pas à donner sa chance à certains jeunes en sachant que leurs difficultés peuvent les galvaniser. C’est d’ailleurs le cas de Julien, pénalisé par son petit gabarit et qui ne trouvait pas de maître d’apprentissage confiant en ses capacités ou encore Romuald, qui malgré de lourdes difficultés scolaires et familiales, a pu apprendre le métier dans l’entreprise.

 

« En fait, tous ont des parcours atypiques, et nous avons monté avec eux des projets d’insertion professionnelle et sociale. Je suis fier d’avoir mis ces jeunes sur de bons rails pour la vie », admet Romain.

 

Pour le chef d’entreprise, ces recrutements sont avant tout de belles aventures humaines qui vont plus loin que la simple relation professionnelle. « Alors, on essaie de ne pas mélanger les deux, mais on est fatalement touché car la vie privée nous rattrape ».  

 

Comment le jeune chef d’entreprise voit-il son avenir ? « Je me remets en question en permanence. Mon objectif est de pérenniser l’entreprise, afin qu’elle puisse fonctionner toute seule si j’avais un souci. C’est la raison pour laquelle, je souhaite des collaborateurs le plus autonomes possible, toujours dans un esprit d’écoute, de dialogue, de respect... »

 

(1) L’effectif comprend en outre le chef d’entreprise et une secrétaire



 

2e édition du prix du maître d’apprentissage

 

Le Prix du maître d'apprentissage est co-organisé par la MNRA (Mutuelle des Artisans) et l'APCMA (Assemblée permanente des Chambres de métiers et d'artisanat). Créé en 2015, il met à l'honneur des hommes et ces femmes de l'ombre dans 5 catégories différentes :

 

  • mobilité internationale

 

  • échange et transfert d’expériences et/ou de technologies

 

  • engagement du maître d’apprentissage

 

  • valorisation de la mixité

 

  • jeune maître d’apprentissage (de moins de 40 ans)

 

Cette année, sur près de 400 dossiers de candidature déposés, 67 lauréats régionaux ont été sélectionnés pour le jury national.

 

 


Source : batirama.com / Fabienne Leroy

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