Porte de Versailles : un problème de poids résolu par 64 roues

Porte de Versailles : un problème de poids résolu par 64 roues

Dans le projet de réaménagement du Pavillon 7 Porte de Versailles, figure la création au dernier niveau d’une salle de congrès pouvant accueillir 5.200 personnes.




 

  1. Un grand rectangle de 60 x 80 m a été découpé dans le toit du niveau 7.3. Doc PP

 

Les architectes Valode & Pistre, pour minimiser les consommations d’énergie et maximiser le confort des congressistes, ont prévu que cette salle sera couverte par une énorme verrière de 60 x 80 m. Pour lui faire place, Eiffage Construction Grands Projets a découpé le toit du niveau 7.3.

 

 

  1. Le toit du 7.3 se compose de poutres en béton précontraint et de dalles. Le tout reposant sur des poteaux en béton. Doc PP

 

Ce toit est en béton précontraint et se compose de poteaux, de poutres et de dalles entre les poutres. Eiffage devait découper et évacuer 4900 m² de cette massive toiture. Soit 4 400 tonnes de béton à évacuer en 6 semaines.

 

Après étude, Eiffage a décidé de découper les poutres en T dans la longueur avec une demi-dalle de chaque côté de la poutre en sciant par le dessus et en ayant au préalable soutenu les poutres par deux vérins placés à chaque extrémité sous l’élément à découper.

 

Après sciage dans la longueur, l’élément a été scié en sous-face à ses deux extrémités dans le sens de la largeur. Au total, il a fallu évacuer 196 éléments. Poids des éléments les plus lourds : 45 tonnes. Comment procéder pour que les engins d’évacuation chargés des poutres découpées ne traversent le plancher ?

 

 

  1. Le SPMT Kamag, c’est lui : 8 essieux, 4 roues par essieu, 32 roues au total. Doc Kamag

 

Répartir les charges

 

Il était concevable d’étayer le plancher du 7.3, mais pour les charges en cause – 45 tonnes de béton + 25 tonnes d’engins = 70 tonnes -, il fallait aussi étayer les plancher du 7.2. Ce qui aurait rendu inutilisable une partie des halls 7.1 et 7.2.  

 

Cet étayage se serait révélé bien trop gourmand en temps et aurait empêché la tenue des salons prévus en 2015 dans les niveaux 7.1 et 7.2 du pavillon 7. Eiffage a donc fait appel à deux SPMT (Self-Propelled Modular Transporter ou transporteur modulaire auto-propulsé) de Kamag.

 

Cet engin compte une série de 8 essieux, chacun doté de 4 roues. Soit 32 roues par engin et 64 roues au total. Des microprocesseurs veillent à répartir la charge de manière égale sur chacun des 2 x 8 = 16 essieux.

 

Les vérins descendent les éléments découpés sur les STMP qui les évacuent vers l’extérieur du bâtiment, l’un après l’autre, au rythme de 4 à 6 par jour. La location des deux engins Kamag a coûté 200 000 € HT pour deux mois.

 

Ceinture et bretelle

 

Les ingénieurs d’Eiffage Construction Grands Travaux étaient confiants. Leurs calculs montraient que la structure du plancher du niveau 7.3 supporterait ces charges. Mais tout de même, pour ne courir aucun risque, l’entreprise a effectué une inspection visuelle quotidienne des structures existantes.

 

Elle a également fait poser 6 cordes optiques sous le plancher du niveau 7.3. Il s’agit de la technologie du français Osmos, pionnier de l’ingénierie de surveillance des ouvrages. Elle permet de suivre la déformation d’une structure en temps réel grâce à des cordons en fibres optiques.

 

Le but étant de ne pas dépasser une flèche de 28 mm pour les poutres supportant le plancher du 7.3. Si le seuil d’alerte – nettement inférieur aux 28 mm tolérables - est atteint, le système Osmos envoit un SMS aux responsables du chantier qui arrêtent les opérations. Ils procédent à une vérification de l’état des structures avant d’autoriser la poursuite du transport de l’élément déposé.

 

Des poutres acier de 60 m

 

Les éléments en béton, poutres/dalles et poteaux, ont été évacués vers l’extérieur du bâtiment, sur la terrasse logistique et grignotés par des pelleteuses. La déconstruction a duré 46 jours et c’est terminée début Novembre. 24 poteaux périphériques existants ont étés dégagés, arasés de 1.2 m.

 

Des platines acier seront fixées sur chaque poteau pour accueillir la charpente primaire supportant la verrière : des poutres acier de 60 m de long, posées dans le sens est-ouest.

 

La structure primaire et secondaire formera un maillage tridimensionnel appuyé sur 24 poteaux béton. Cette structure sera posée mi-janvier. Nous espérons bien pouvoir retourner sur le chantier à ce moment-là et vous raconter la suite de ces travaux hors-normes.




Source : batirama.com / Pascal Poggi

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