Les experts techniques de chez Astrak ont examiné comment les entreprises de construction pourraient préparer au mieux leur parc d'engins de chantier aux températures caniculaires (35 °C et plus) afin d'éviter les pannes et les retards coûteux. Batirama a tendu l'oreille, ils nous livrent leurs secrets.
Fondé au Danemark en 2003, le groupe Astrak est un leader mondial des pièces pour trains de roulement, composants hydrauliques, pièces d’usure et godets pour engins de travaux publics. Solidement implanté dans le monde, notamment en Europe et en Amérique du Nord, le groupe Astrak est demeuré familial.
L’Europe fait face à des vagues de chaleur de plus en plus longues et intenses. En France, les records tombent été après été, avec des températures dépassant régulièrement les 40 °C sur les chantiers. Ainsi, en 2022, Météo-France a recensé 33 jours de canicule. Sur un chantier, ces vagues de chaleur ne menacent pas seulement la santé des ouvriers, elles mettent aussi les machines à rude épreuve. Radiateurs encrassés, batteries à plat, fluides hydrauliques dégradés, pneus qui cèdent sous la pression, etc. : quand les températures grimpent, aucun composant n’est épargné. Et ces problèmes, souvent perçus comme des incidents isolés, peuvent vite se transformer en casse-tête logistique ou en surcoûts majeurs pour le chantier. Or, la maintenance préventive réduit considérablement le risque d'arrêts imprévus : c'est une mesure stratégique, à la fois préventive et rentable.
La surchauffe des systèmes de refroidissement et des circuits hydrauliques est la cause la plus fréquente des pannes estivales. Quant aux pneus, chenilles en caoutchouc et batteries, ils s'usent beaucoup plus rapidement sous l'effet de la chaleur. © Adobe Stock
Les radiateurs, grilles d’aération et ventilateurs sont les premières lignes de défense contre la surchauffe. Or, en conditions réelles, ils accumulent rapidement de la poussière, du sable ou des débris végétaux, surtout sur les chantiers de terrassement ou dans les zones rurales.
Un radiateur encrassé perd jusqu’à 30 % de son efficacité, ce qui peut entraîner un arrêt automatique du moteur en pleine opération. Un bon coup de nettoyage au jet d’air ou à la brosse souple, une fois par semaine durant les fortes chaleurs, fera la différence. Par la même occasion, c'est l'opportunité de jeter un œil aux niveaux de liquide de refroidissement, de repérer d’éventuelles fuites comme de s'assurer que les ventilateurs tournent bien.
Avec la chaleur, la pression dans les pneus va crescendo, ce qui peut provoquer des éclatements, surtout sur les machines lourdes soumises à de nombreux cycles de chargement et déchargement. Un pneu mal gonflé, qu’il le soit trop ou pas assez, s’use plus vite et peut même lâcher sans prévenir. Sur un chantier, ce genre d’incident comporte une double peine : c’est source de danger comme de retard.
Alors autant penser à vérifier la pression tous les deux jours, idéalement quand les pneus sont encore froids. Et si les machines sont équipées de chenilles en caoutchouc, c'est l'occasion de repérer les fissures ou déformations avant qu’elles ne posent problème.
D’après l’INRS, le risque d’accident du travail grimpe de 7 % pour chaque degré au-dessus de 33 °C, d’où l’importance d’en tenir compte et d'organiser différemment les journées. Ainsi, il faut songer à faire tourner les équipements les plus sensibles tôt le matin ou en fin de journée. Quant aux équipes, mieux vaut :
– prévoir des pauses plus régulières ;
– Offrir des zones d’ombre ou des espaces ventilés ;
– Et, enfin, garantir un accès constant à de l’eau fraîche.
C’est évidemment une obligation légale en cas de fortes chaleurs (article R. 4225-2 du Code du travail), mais il est toujours opportun de le rappeler.
Les fortes températures modifient la manière dont les fluides techniques se comportent. Une huile moteur qui devient trop fluide, c’est une lubrification moins efficace, donc des pièces qui s’usent plus vite. Le liquide hydraulique peut lui aussi perdre en performance.
Les batteries, elles, n’apprécient pas la chaleur : exposées à 35 ou 40 °C, leur durée de vie peut fondre de moitié, avec pour conséquences des difficultés au démarrage, des bugs électroniques, voire des arrêts inopinés des engins automatisés.
Pour éviter cela, autant prendre le temps de vérifier régulièrement la qualité des fluides, comme de les remplacer au besoin en optant pour des produits conçus afin de résister aux conditions extrêmes de l’été. Si les machines en sont déjà équipées, il est utile d'utiliser les systèmes de monitoring embarqués pour détecter les anomalies avant qu’elles ne deviennent des problèmes.
Aucune prévention n’est efficace sans une équipe bien formée. Trop souvent, les incidents liés à la chaleur proviennent d’un défaut de signalement ou d’un manque de réaction rapide face à un comportement inhabituel de la machine.
Il est crucial de former ses opérateurs à repérer les signes de surchauffe (voyants rouges, odeurs suspectes, baisse de puissance) comme à appliquer les bons gestes : mise à l’arrêt, appel au chef d’équipe et relevé des codes erreur.
Pour Jeffrey Robert, le directeur Astrak France, l'été "représente un véritable défi pour les chantiers et il est impératif d’anticiper les effets de la chaleur sur le matériel. Chez Astrak, nous accompagnons les professionnels du BTP dans cette transition en leur fournissant non seulement des pièces de rechange fiables, mais aussi des conseils pratiques pour prolonger la durée de vie de leurs équipements". © Adobe Stock