Une petite éolienne pour produire son électricité

Une petite éolienne pour produire son électricité

En 2005, ce particulier a concrétisé un vieux rêve : installer une petite éolienne près de sa maison en Dordogne ! Elle couvre 25 % de sa consommation totale d’électricité et demandera un retour sur investissement de 20 ans.




 

Située en Dordogne, la maison développe une surface de 250 m². S’intéressant aux énergies renouvelables depuis la première crise pétrolière, il y a plus de trente ans, le rêve de son propriétaire était de s’équiper d’une petite éolienne pour diminuer sa facture d’électricité (soit une consommation de 9 000 kWh). Le site ne rassemble pas tous les atouts avec la présence d’arbres d’une hauteur de 20 m faisant obstacle au vent, qui offre, pour sa part, une vitesse moyenne annuelle inférieure à 4 m/s. Une hauteur de 24 m est donc nécessaire pour capturer les vents dominants d’ouest. Alors, plus par conviction écologique que par recherche de rentabilité, le maître d’ouvrage s’est décidé pour une machine de 1,5 kW et a fait réaliser une étude du site, pour déterminer l’importance des vents dominants et le meilleur emplacement pour l’éolienne.

 

Un permis de construire


L’installation d’une éolienne à cette hauteur nécessite un permis de construire, sollicité
auprès de la DDE. Mais cela n’a pas suffi : il a également fallu l’aval du Service des Infrastructures et des Routes, de la Direction de l’aviation civile Sud-ouest et de l’Armée de l’air à Bordeaux, de la marine nationale, de la gendarmerie et de l’armée de terre : un véritable parcours du combattant pour une éolienne de 3 m de diamètre ! Cependant, au bout de quatre mois, le permis est accordé, assorti de l’obligation d’une balise fonctionnant nuit et jour, pour signaler l’éolienne aux avions. Les travaux se sont ensuite déroulés en deux phases. D’une part, le génie civil (5 massifs en béton armé de 1 m3, soit près de 2 tonnes chacun) et d’autre part le montage de l’éolienne, en deux jours (câblage souterrain, pose des appareils de contrôle et raccordement au réseau électrique domestique).

 

Le choix de l’autoconsommation


Comme EDF lui achèterait les kWh « injectés » sur le réseau moins cher que ceux qu’elle lui vend (8 ct € contre 10 ct €), notre particulier opte pour l’autoconsommation, ce qui simplifie à la fois les démarches administratives et l’installation électrique. La production de l’éolienne est envoyée dans le réseau électrique de la maison, grâce à un contrôleur de tension, qui la limite à l’entrée de l’onduleur et régule la vitesse de rotation de la génératrice de l’éolienne, par vent fort, ainsi qu’à un onduleur « spécial éoliennes ». Celui-ci permet l’alimentation de la maison en courant alternatif 230 V. L’électricité produite par l’éolienne est consommée en priorité, avant celle du réseau. Une sécurité est ajoutée : en cas de coupure du réseau, deux résistances de dissipation (des convecteurs électriques) absorbent la production de l’éolienne, pour éviter son emballement. Par ailleurs, afin de vérifier en direct les performances de l’éolienne, un compteur électronique a été incorporé à l’onduleur qui transmet par radio les mesures à l’ordinateur du maître d’ouvrage. L’installateur y accède aussi à distance afin de surveiller la machine et de prévenir une éventuelle panne.


Temps de retour estimé : environ 20 ans !


L’amélioration des performances de l’éolienne et l’augmentation probable du prix de l’électricité, réduiront sans doute le temps de retour estimé à environ 20 ans. Aujourd'hui, ce maître d’ouvrage est satisfait par son éolienne qui, après crédit d'impôt, lui a coûté 13 800 euros. Il estime que son l'éolienne couvre 25 % de sa consommation totale d'électricité, soit une économie de 300 euros par an, ce qui donnerait actuellement un temps de retour sur investissement de 20 ans : il faut être motivé par une réelle conviction écologique ! D’autant que seul un tiers de la production théorique de l’éolienne (4 500 kWh par an, pour 6 m/s) est atteinte, une analyse montrant qu’avec des vents irréguliers, l’éolienne s’arrête fréquemment ou ralentit fortement. Au-dessous d’une certaine vitesse de rotation, la tension de la génératrice descend sous le « seuil inférieur » de l’onduleur, qui s’arrête. Quand l’éolienne redémarre, l’onduleur doit se réinitialiser, ce qui prend plusieurs minutes. Multipliés dans la journée, ces arrêts prolongés freinent sérieusement la production…Alors, début 2008, les pales ont été remplacées par des plus longues et mieux profilées (diamètre 3,80 m).


Bilan financier


- Coût de l’éolienne avec mât : 7 000 euros
- Accessoires (câblages, boîtiers, etc.) : 4 300 euros
- Génie civil : 4 750 euros
- Main-d’oeuvre : 950 euros
- Dépenses totales : 17 000 euros
- Crédit d’impôt : 3 500 euros
- Coût final : 13 500 euros
 

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