Le programme ACTEE a contribué à la rénovation de l’école communale de Fleurbaix (62)

Construite dans les années 50, l’école communale de Fleurbaix dans le Pas-de-Calais est composée de deux bâtiments traditionnels en brique

La rénovation de l’école communale de Fleurbaix a porté sur l’isolation thermique et le remplacement de la chaufferie gaz par des pompes à chaleur, plus une installation photovoltaïque de 19 kWc.




ACTEE ou Action des Collectivités Territoriales pour l’Éfficacité Energétique, est un programme lancé par la FNCCR, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Son objectif est de mettre à disposition des outils d’aide à la décision pour aider les collectivités territoriales à développer des projets de rénovation des bâtiments publics. ACTEE ne finance pas les travaux directement, mais plutôt les étapes préalables, les diverses études techniques, la recherche des financements, … et aussi le suivi des travaux. Ces programmes d’accompagnement génèrent des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie) depuis 2019. Ils servent à financer les actions d’ACTEE.

L’un des principaux apports d’ACTEE est de toujours tenter de mutualiser les moyens. Premièrement, ACTEE a créé des "économes de flux", c’est un drôle de nom qui désigne des experts qui apportent leurs compétences aux collectivités territoriales, notamment aux petites communes qui ne disposent pas des cadres techniques nécessaires au montage d’une opération de rénovation. Les Économes de Flux travaillent dans des structures diverses assurant des missions de service public en lien avec l'énergie. Cela peut être des collectivités telles que des communes rurales ou urbaines, mais aussi des communautés de communes. Enfin, ils sont indispensables dans les syndicats d'Énergie (qui assurent la gestion des réseaux énergétiques, entre autres, à l'échelle départementale ou d'un bassin de vie) et dans les Agences d'ingénierie locale (ALEC, ATD, ...).

 

 

 

 

70 % d’économie d’énergie

Dans le cas de la commune de Fleurbaix à proximité de Lille dans le Pas-de-Calais, comme l’indique Maxime Dubois, le directeur général des Services de la Commune, deux économes de flux sont intervenus parce que la ville ne dispose pas des compétences pour étudier des projets de rénovation et d’implantation de photovoltaïque. Grégoire Kaedziora a étudié la rénovation, tandis que Léa Debru s’est chargée de l‘aspect photovoltaïque.

ACTEE s’efforce toujours également de rechercher d’autres collectivités territoriales à proximité qui ont des projets similaires, de manière à augmenter la puissance d’achat. Comme l’explique Léa Debru, on n’obtient pas le même coût en €/KWc si on achète dix panneaux photovoltaïques ou mille.

À Fleurbaix, Grégoire Kaedziora a épluché toutes les études, relu les devis et conseillé la municipalité. Résultat, l’école "France Terre", qui a été construite dans les années 50, a bénéficié d’une complète rénovation. L’idée de la rénovation est apparue en 2019 et les travaux se sont déroulés d’octobre 2023 à août 2024. L’école sera inaugurée le 31 août 2024, à temps pour la rentrée. D’un coût total de 1,5 M€, les travaux se sont principalement déroulés durant les vacances scolaires. Ils ont été financés par l’État grâce au Fonds vert (181 000 €) et par la DETR (Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux). La CAF a apporté 150 000 € pour le financement d’un équipement périscolaire. La communauté de Communes Flandres Lys, dont fait partie Fleurbaix, a contribué 380 000 €. Le Fonds de compensation pour la TVA atteint 250 000 €. Enfin, l’apport d’ACTEE en termes d’assistance technique à la conception, à la recherche des financements et au suivi des travaux s’élève à 22 000 €. Au final, le reste à charge pour la commune atteint 430 000 €.

 

Concrètement, les deux salles de classes qui se trouvaient au 1er étage du bâtiment attenant à la mairie ont été fermées, car elles n’offraient pas d’accès PMR et il était compliqué et coûteux d’en installer. © PP

 

 

 

 

Ensuite, le bâtiment principal en briques rouges a fait l’objet d’une isolation par l’intérieur pour ne pas modifier son aspect classique. La résistance thermique des façades atteint désormais 4,7 m².K/W et 7,5 pour sa toiture. Il abritait deux salles et un local informatique séparés par des cloisons de bois à la performance acoustique médiocre. Elles ont été abattues et deux salles de classe ont été recrées, séparées par une cloison acoustique en plaques de plâtre sur ossature, remplie d’isolant. © PP

 

 

Les deux salles de classes du bâtiment ancien et les deux nouvelles salles construites en ossature bois sont équipées de caissons de ventilation double flux France Air, avec sonde de CO2 dans les salles pour piloter les débits de ventilation. L’éclairage vieillissant a été remplacé par des Leds. © PP

 

 

Le chauffage de l’école qui était assuré par une chaufferie gaz commune avec la mairie. Il sera désormais pris en charge par deux pompes à chaleur air/eau LG. La chaufferie gaz est conservée seulement pour la mairie. © PP

 

 

Les pompes à chaleur LG utilisent du R410A, ce qui est paradoxal pour une installation neuve. Ce sont des pac air/eau en split. Dans le local technique de l’autre côté du mur, se trouvent les unités intérieures fluide/eau, ainsi que toute la panoplie hydraulique pour la distribution et la régulation du chauffage dans les locaux. © PP

 

 

 

 

Après rénovation, les consommations d’énergie baisseront de 70 %. Ce qui place cette école au niveau d’exigence 2050 du décret tertiaire. Deux nouvelles salles sont construites en ossature bois. © PP

 

 

 

 

Du photovoltaïque en autoconsommation collective

Sur le nouveau préau, un peu moins de 120 m2 de panneaux solaires ont été posés, soit 70 panneaux pour une puissance crète de 19 kWc. Un autre projet en cours d’ombrières solaires près de la salle de tennis atteindra 36 kWc. Les deux installations seront englobées dans une opération d’autoconsommation collective, pilotée par une filiale de Territoire d’Énergie Flandre, le distributeur local d’électricité, qui agit comme PMO (Personne Morale Organisatrice), conformément aux dispositions réglementaires sur l’autoconsommation collective. Cette opération alimentera d’autres bâtiments municipaux

 

L’installation photovoltaïque sur le nouveau préau de l’école produira 19 552 kWh par an, soit 51 % de la consommation d’électricité annuelle de l’école et de la mairie. 75 % de l’électricité produite sur site sera autoconsommée directement. Le reste ira vers les autres bâtiments communaux dans le cadre d’une opération d’autoconsommation. © PP

 

 

 

 

Voici tous les participants à la rénovation de l’école primaire France Terre à Fleurbaix, de gauche à droite : Sabine Prouille du cabinet IDKPA, architecte de l’opération ; Maxime Dubois, directeur général des Services de la mairie ; Aimé Delabre, maire de Fleurbaix (il est un maire rénovateur plutôt que bâtisseur, comme il le dit lui-même) ; Danielle Mametz, seconde vice-présidente de Territoire d’Énergie Flandre, vice-présidente de la FNCCR, vice-présidente de SASU FNCCR, la filiale de la FNCCR qui porte le programme ACTEE et maire de Boeseghem (59) ; Léa Debru, l’économe de flux qui a traité du photovoltaïque sur le préau ; Grégoire Kaedziora, autre économe de flux qui a supervisé l’opération pour ACTEE ; Quentin Routtot d’ACTEE. ©PP

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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