La filière béton présente pour la première fois ses propositions en vue des élections présidentielle

La filière béton présente pour la première fois ses propositions en vue des élections présidentielle

La filière béton se mobilise afin de porter des propositions sociétales et politiques auprès des candidats, "pour une construction décarbonée basée sur une chaîne de valeur locale".




"La filière souhaite ainsi que soit reconnue sa trajectoire de décarbonation de sorte que les matériaux de construction qu'elle propose ne soient pas discriminés", indique un communiqué de la filière béton daté du 8 février 2022. Ainsi, c'est la première fois que la filière se mobilise afin de rédiger une série de propositions qu'elle souhaite soumettre aux candidats de l'élection présidentielle et qui s'articulent autour de cinq axes : le logement, l'urbanisme, l'économie circulaire, les réseaux et la gestion de l'eau.

 

Les signataires du communiqué sont la Fédération de l'industrie du béton (FIB), le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC), le Syndicat national du béton prêt à l'emploi (SNBPE), l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (UNICEM et l'Union nationale des producteurs des granulats (UNPG).

 

La filière Béton est favorable à la RE 2020 et est engagée dans une stratégie de réduction de ses émissions, en phase avec la Stratégie bas-carbone (SNBC). La décarbonation du secteur est déjà en cours puisque les émissions de carbone du ciment ont baissé de 39 % entre 1990 et 2018 et la trajectoire fixée prévoit une baisse supplémentaire de 24 % d'ici 2030.

 

Des investissements conséquents sont en cours et l'ensemble de la profession travaille sur les innovations de demain, qui permettront d'aller plus loin et d'atteindre - 80 % en 2050. Il est important de souligner que les efforts consentis aujourd'hui ou demain sont conditionnés à un certain nombre de paramètres pour que l'industrie puisse rester compétitive.

 

Premier axe, le logement : construire plus, mieux et à coût maitrisé

 

  • Plus : Les Français consacrent déjà 30% de leur budget à se loger souligne le communiqué. Le défi actuel est de continuer à construire pour répondre à la demande par des logements de qualité à un coût maitrisé, accessible aux primo-accédants. La filière demande d'avantage de mesures incitatives autour du logement, des mesures "qui aillent au delà des 650 millions d'euros prévus pour financer le recyclage des friches urbaines et industrielles.

 

  • Mieux : Sur le sujet de la sécurité des personnes et des biens, engager une réflexion avec l'ensemble des filières constructives, visant à élaborer de nouveaux outils, capables de simuler de façon optimale la prévention des incendies et par conséquent améliorer la sécurité des occupants.

 

  • Coûts maitrisés : la RE 2020 doit prendre en compte les critères concernant l'intégration dans l'économie circulaire, ainsi que les critères sur la durabilité des ouvrages et leur durée de vie.

 

  • La filière demande à réunir un "sommet de la construction" qui permette d'associer l'ensemble des parties prenantes à une relance de la construction au-delà des seuls champs de l'habitat social et de la rénovation.

 

Deuxième axe, l'urbanisme : éco-concevoir le tissu urbain

 

La filière béton propose de privilégier les solutions béton qui permettent de prévenir la formation d'îlots de chaleur tout en répondant à l'ensemble des autres exigences d'une conception urbaine résiliente et durable, grâce à des solutions de stockage de l'eau en surface ou sur les toits permettant de réintroduire dans la ville des étendues d'eau à l'air libre; des solutions drainantes et de structures poreuses qui en désimperméabilisant les surfaces urbaines préviennent le ruissellement des eaux pluviales; des solutions végétalisées qui permettent de renaturer les surfaces (chaussées, trottoirs, façades et toits de la ville).

 

Troisième axe : l'économie circulaire

 

  • Afin de faire de la commande publique un levier pour le développement du territoire, la filière propose d'expérimenter l'introduction dans les appels d'offres publics d'une clause d'économie circulaire comportant un critère de recours à des matériaux locaux, notamment au moyen de l'élargissement de la notion de clauses d'insertion aux emplois locaux, ainsi qu'un critère de recyclabilité des matériaux.

 

  • Afin de dynamiser les territoires via de nouvelles formes de contractualisation avec les villes, la filière propose de développer des chaînes de valeur locales. En effet, en raison de son maillage territorial très fin et des courtes distances de transport entre les activités extractives, la transformation et la mise en oeuvre, la filière contribue à créer des chaînes de valeur locales.

 

  • Pour un approvisionnement plus durable, la filière propose d'introduire ans les critères de la commande publique un indicateur valorisant le caractère local des produits et des emplois. En effet, les carrières et installations de transformation se situent principalement en milieu rural, et les unités de production et plateformes de distribution sont implantées dans les zones périurbaines, au plus près des chantiers, ce qui permet de limiter le transport et les émissions de CO2 qui en découlent.

 

  • La filière propose également, dans un but d'économie de la fonctionnalité, de construire des ouvrages adaptés à la vie quotidienne dans la ville, et de construire des ouvrages modulables dans le temps et dont les matériaux sont recyclables. Le béton pourra être recyclé par l'entreprise qui l'aura mis en oeuvre lors de sa déconstruction.

 

  • Pour les mêmes raisons, la filière souhaite aussi privilégier la proximité entre les sites d'extraction et les sites de production. La profession estime nécessaire d'assurer la déclinaison de la stratégie nationale pour la gestion durable des granulats dans les documents de planification en définissant des orientations et objectifs permettant de garantir un accès durable à la ressource, et d'optimiser les durées d'autorisation de carrières en les adaptant à la durée prévisible d'exploitation des réserves.

 

  • La filière souhaite également favoriser l'utilisation du BIM (Building information modeling) en créant une carte d'identité pour les bâtiments, les ouvrages de génie civil et les infrastructures, et privilégier dura.

 

Quatrième axe : les réseaux

 

La rénovation et le développement de nouveaux axes de circulation (routiers, autoroutiers ou ferroviaires) indispensables pour garantir la sécurité, le développement économique, commercial et touristique des territoires, suppose de concilier le respect de l’environnement, du paysage et de la biodiversité et le franchissement d’obstacles naturels ou artificiels. L’apparition de nouvelles mobilités douces et les évolutions technologiques majeures qui s’annoncent conduisent la filière béton à innover et proposer des solutions constructives toujours plus performantes.

 

Pour cela il faut repenser les plans de circulation en milieu urbain (espace urbain rendu plus visible en le structurant de façon claire, ce qui est rendu possible par le béton), intégrer les réseaux en sous-sols, créer des galeries multi-réseaux, développer les mobilités nouvelles et alternatives afin de désengorger les axes de circulation terrestres.

 

"Il est urgent de rénover les infrastructures", indique le communiqué, qui précise "pour rénover les ponts dans les 10 ans, la création d'un fonds d'aide aux collectivités doté de 130 millions d'euros par an, l'attribution de davantage de ressources financières aux collectivités pour la construction d'infrastructures cyclables" et que soit considérée la pertinence d'investissements sur ces infrastructures lorsque ceux-ci permettent d'obtenir des coûts d'exploitation plus faibles avec la hausse de la fréquentation.

 

Cinquième axe : la gestion de l'eau

 

L'urbanisation croissante a réduit l'infiltration naturelle et augmenté le ruissellement. Ces phénomènes s'aggravent par temps de pluie, provoquant des inondations plus fréquentes et des pollutions des milieux récepteurs par lessivage. Enfin la protection des sources et des nappes phréatiques, le traitement des eaux usées sont des enjeux majeurs pour les générations futures. La filière propose donc, pour protéger les zones urbanisées des risques d'inondation : les digues, les enrochements en béton performants, les bétons drainants et les chaussées réservoirs pour la voirie; et pour approvisionner et retraiter l'eau destinée aux citoyens : les adductions d'eau, les usines de traitement, les bassins de stockage, les canalisations et les stations d'épuration.

 

Ces propositions ont été envoyées aux candidats à l'élection présidentielle et à leurs équipes dans le cadre d'un processur collaboratif.




Source : batirama.com

 

L'auteur de cet article

photo auteur Emilie Wood
Journaliste, photographe, vidéaste, Emilie Wood travaille depuis 2010 pour la presse, qu’elle soit professionnelle dans les domaines du BTP et de l’agriculture, ou généraliste. Pour Batirama, elle écrit sur des sujets aussi variés que la conjoncture BTP, l’évolution de la réglementation, la rénovation énergétique, les réformes, les innovations, ou encore l’actualité de l’immobilier. Elle apprécie particulièrement réaliser des portraits d’entreprises et révéler les femmes et les hommes qui, chacun à leur manière, font une différence, qu’ils soient entrepreneurs ou collaborateurs d’entreprise.
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