Quatrième baromètre sur l’Immobilier Responsable : les critères environnementaux incontournables

Quatrième baromètre sur l’Immobilier Responsable : les critères environnementaux incontournables

L’Observatoire de l’Immobilier Durable (OID) a publié le Baromètre 2021 de l’Immobilier Responsable. Il consacre l’importance des critères ESG dans les décisions de gestion et d’investissement.




Depuis 2018, l’OID publie le Baromètre de l’Immobilier Responsable. L’édition 2021 est la quatrième et, pour la première fois, outre les acteurs de l’immobilier de gestion, le baromètre suit désormais la promotion immobilière à propos de pratiques ESG (Environnement Social Gouvernance).

 

L’OID publie par ailleurs le bartomètre de performance énergétique et environnementale des bâtiments, dont la dernière version disponible date de 2020 et a été publiée en Février 2021.

 

Enfin l’OID a synthétisé son approche des enjeux ESG dans le Guide « 19 Enjeux pour un Immobilier Responsable » (2020).

 

Logistique, Résidentiel et Santé : trois segments immobiliers très porteurs en 2020

 

 

 

En 2020, l’immobilier de gestion en France se répartit en 5 grandes catégories :

- 24 Sociétés d’Investissement Immobilier Cotées (SIIC) qui gèrent un patrimoine immobilier en France de 101,6 Mds € ;

- Des investisseurs institutionnels (compagnies d’assurance, mutuelles, caisses de retraite, etc.), dont les détentions immobilières directes en France sont estimées à environ 124,8 Mds €2 ;

- 197 Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) gérées par 38 sociétés de gestion de portefeuille, soit un patrimoine immobilier en France de 57,3 Mds € ; - 364 Organismes de Placement Collectif en Immobilier (OPCI) dont 344 OPCI Professionnels et 20 OPCI Grand Public, gérés par 55 sociétés de gestion de portefeuille, soit un patrimoine immobilier en France de 96,6 Mds € ;

- Les Sociétés civiles, pour un patrimoine immobilier en France de 6,6 Mds €.

©OID

 

 

Selon Christian de Kerangal, directeur de l’IEIF (Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière https://www.ieif.fr/), trois classes d’actifs ont été très recherchées en 2020net continuent de l’être en 2021 :

 

  • la logistique, portée par l’accélération du e-commerce et le nécessaire développement de la logistique urbaine, mais également à plus long terme par la régionalisation partielle de certaines chaînes de valeur mondialisées ;

 

  • le résidentiel, qui a fait preuve de sa résilience tout au long de cette crise ;

 

  • les actifs de santé enfin, dont la crise sanitaire a renforcé l’importance.

 

A l’inverse, souligne-t-il, l’hôtellerie, le tourisme et le commerce ont beaucoup souffert durant la crise du COVID 19 et sont nettement moins recherchés par les investisseurs.

 

« La crise a accéléré la nécessité pour les enseignes et les propriétaires de centres commerciaux de se réinventer face à la concurrence du e-commerce, mais également face à l’attention croissante d’une partie des ménages à consommer de manière plus durable », précise-t-il.

 

Et les bureaux ?

 

Christian de Kerangal est plus net sur l’évolution du marché des bureaux que bien des interlocuteurs que nous tentons d’interroger depuis plusieurs semaines, notamment les foncières.

 

« Le bureau, dit-il, qui constitue en France la part majoritaire des portefeuilles immobiliers, est quant à lui à une croisée des chemins : l’accélération de la mise en place du télétravail dans les entreprises tertiaires a déjà, et aura un impact déflationniste sur la demande de surfaces de bureaux.

 

En parallèle, le rôle du bureau en tant que lieu physique est questionné et entraîne une redéfinition de la répartition des différents espaces de travail, avec une augmentation des espaces collectifs, au service de la créativité et de la convivialité.

 

Face à ces évolutions majeures, les investisseurs attendent d’y voir plus clair : s’ils continuent d’investir fortement dans les cœurs des métropoles et les pôles tertiaires affirmés, ils sont plus prudents face aux bureaux situés en périphérie où pourrait se développer une vacance plus structurelle dans les années à venir. »

 

La prise en compte des critères ESG est désormais bien ancrée

 

« La prise en compte des critères ESG dans les stratégies d’investissement devient également incontournable pour la très grande majorité des investisseurs, assure Christian de Kerangal. Il ne s’agit plus d’une option, mais d’un préalable qui modifie en profondeur les process d’acquisition et de gestion des actifs immobiliers ».

 

« L’ensemble de la chaîne des acteurs est en train de modifier ses pratiques, en matière de construction, de choix des matériaux, de recyclage de l’existant, de gestion plus économe des immeubles tout au long de leur cycle de vie, etc. »

 

« La montée en puissance de la réglementation, au niveau européen et français, y contribue fortement, mais la conviction des investisseurs est désormais forte pour réduire les impacts du changement climatique et s’adapter à ses conséquences ».

 

Des acteurs de l’immobilier de gestion parfaitement sensibilisés au risque climatique

 

D’ailleurs selon, le baromètre de l’Immobilier Responsable, au sein de l’immobilier de gestion, 93% des répondants au questionnaire lancé par l’OID se fixent un objectif lié à la consommation d’énergie, 90% des répondants se fixent un objectif en matière d’émission de gaz à effet de serre, avec en ligne de mire une réduction moyenne de 52% des émissions d’ici 2030.

 

Par ailleurs, 81% des répondants disposent désormais d’un indicateur de résilience de leur patrimoine face au changement climatique. Cet indicateur est, la plupart du temps, construit à partir d’une analyse de risque, conduite bâtiment par bâtiment.

 

Enfin, la protection de la biodiversité apparaît dans les préoccupations : 34% des répondants possèdent déjà un indicateur de performance en biodiversité, mais la quasi-totalité (99%) suit cet enjeu dans leurs décisions d’investissement.

 

 

©OID

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
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