Architecture : les atouts de la maille métallique

Architecture : les atouts de la maille métallique

Suspendue, tendue, la maille métallique habille les bâtiments, neufs ou rénovés, et assure plusieurs fonctions : esthétique, protection solaire, signalisation, etc.




C’est Dominique Perrault qui a commencé à utiliser la maille métallique au début des années 80, d’abord pour les Archives Départementales de la Mayenne à Laval, puis pour la Grande Bibliothèque à Paris. L’architecte et son agence Dominique Perrault Architecture considèrent que la maille métallique est un matériau architectural, à la fois souple et doué d’une structure.

 

La maille métallique, estime Dominique Perrault, « a cette rigueur, mais en même temps cette formidable poésie et presque immatérialité de pouvoir être présent, absent, suivant les lumières, que ce soit la lumière naturelle ou bien l’illumination artificielle ».

 

L’agence a également utilisé la maille métallique – en l’occurrence la Maille spiralée de GKD - sur le Grand Théâtre d’Albi, livré en 2014.

 

 

 

Pour la façade de la Kunsthalle de Manheim, GKD a innové dans le tissage de ses mailles métalliques. ©GKD / Constantin Meyer

 

 

 

Les mailles métalliques de GKD peuvent être réalisées en multiples formes et couleurs. ©GKD

 

 

 

Le Grand Théâtre des Cordeliers à Albi, une conception de Dominique Perrault, livré en 2014 est habillé de maille spiralée GKD Escale. ©GKD / Vincent Boutin

 

Maille : c'est la taille qui compte

 

 

L’allemand GKD, qui possède des usines en Allemagne, en Espagne, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, a aidé Dominique Perrault Architecture dans son choix de la maille métallique lors des études de conception à la fois des Archives Départementales de Mayenne et de la Grande Bibliothèque au début des années 80.

 

A cette occasion l’agence découvre les atouts de la maille métallique : affaiblissement acoustique, totale incombustibilité, notamment pour la maille en acier inoxydable, la résistance, la durabilité, la rigidité sous tension, … L’emploi de la maille métallique dans la Grande Bibliothèque a résolu d’un seul coup plusieurs problèmes fonctionnels.

 

La maille métallique, disponible en panneaux de grandes dimensions avec toutes sortes de couleurs et de forme de maille, se pose aussi bien en extérieur qu’à l’intérieur. En extérieur, elle apporte en plus une protection solaire passive. GKD sait tisser des panneaux allant jusqu’à 8 x 8 m en standard, jusqu’à plus de 14 m de largeur et 30 m en hauteur en option.

 

Dominique Perrault expliquait à ce moment-là que « Ces large produits nous ont intéressés comme un nouveau langage architectural, nous permettant enfin de nous libérer de l’obligation d’utiliser un grand nombre d’éléments modulaires différents. Avec ces larges tissus, nous obtenions des surfaces qui pouvaient être suspendues d’un mur à l’autre, du mur au plafond, en une seule pièce et sans couture ».

 

 

 

Le dais semi-circulaire en vrille de l’aéroport d’Adélaïde en Australie, utilise 270 panneaux GKD. Chacun a été dessiné spécifiquement, puis a été construit pour résister à la tension calculée que chaque panneau doit supporter. ©GKD

 

 

 

Les panneaux qui habillent la Capital Gate Tower de 160 m de haut, livrée à Abou Dhabi, en 2008 sont chacun cintrés selon une courbure différente. ©GKD

 

Les Archives départementales de Laval, la Grande Bibliothèque de France, Paris Expo Porte de Versailles

 

Pour les Archives Départementales de Mayenne, expliquait GKD en 1999, Dominique Perrault avait imaginé une grande toile courbe, du plafond jusqu’au mur, encore considérée aujourd’hui comme l’un des meilleurs exemples d’une utilisation appropriée des tissus métalliques dans la construction ».

 

Leur seconde opération commune a été les plafonds des salles de lecture de la Grande Bibliothèque de France pour lesquelles GKD a fourni une douzaine de mailles différentes pour plus d’une dizaine d’applications différentes dans le bâtiment, dont les salles de lecture.

 

Ces premiers projets de Dominique Perrault avec GKD ont attiré l’attention des architectes sur les atouts de la maille métallique en architecture. Plus récemment, dans le cadre du rajeunissement du Parc des Expositions de la Porte de Versailles, Dominique Perrault a été chargé de la conception de la façade du pavillon 1, qui est aussi la plus vaste, avec une surface de 44 000 mètres carrés.

 

L’élément central de son projet est une façade de 240 mètres de large et de jusqu’à 20,5 mètres de haut, constituée de panneaux en mailles métalliques, positionnés quelques mètres devant la façade existante, fixés sur une structure acier composée d’une fine armature. 24 panneaux en maille, de 13 mètres de large et 14 mètres de haut, constituent une voile, huit mètres au-dessus du sol. La transparence de la maille spiralée GKD de type Escale garantit aux visiteurs du pavillon une vue dégagée vers l’extérieur.

 

Au total 3 355 mètres carrés de maille spéciale en inox 10,5 x 1,2 ont été mis en œuvre à cet effet. Pour compenser l’incidence de lumière limitée, typique d’une façade nord, Perrault a fait revêtir de couleur or un tiers des spirales, qui semblent disposées de manière aléatoire et linéaire sur la surface. Ce qui produit une réflexion de la lumière et un scintillement selon l’angle d’observation, variables selon la lumière du jour ou les éclairages nocturnes du parc.

 

 

 

Pour la Bliothèque de France, Dominique Perrault a mis en œuvre plus d’une douzaine de toiles métalliques maillées GKD. ©GKD

 

Protection solaire

 

La FFB Métallerie ou Union des Métalliers, aime la maille, elle aussi. Les entreprises membres de l’Union des Métalliers en posent couramment. Michel Lafont, chargé d'affaires chez Sam +, explique : « Dans l'utilisation extérieure, qui domine aujourd'hui, la maille métallique se comporte comme un voile qui habille tout ou partie de la façade sans s'opposer au passage de la lumière. Elle peut notamment masquer une façade disgracieuse en mettant au premier plan la volumétrie du bâtiment. Ses autres particularités, la perméabilité à l'air et la robustesse, lui valent d'être également utilisée pour habiller les façades des parcs de stationnement construits en élévation (ventilation), comme garde-corps et même comme matériau de protection ou de blindage ».

 

Sam +, une entreprise de métallerie basée à Morangis (Essonne), a posé 8 000 m² à Paris-Charles de Gaulle, à l'occasion de la reconstruction de la jetée du terminal 2E. « À la demande d'Aéroports de Paris, précise Michel Lafont, nous avons notamment effectué des travaux modificatifs sur l'habillage des pignons du bâtiment qui relie le corps central et la salle d'embarquement du terminal 2E. Ce système joue ici un rôle de brise-soleil et apporte une touche de finition architecturale en dissimulant les caillebotis métalliques destinés aux opérations d'entretien. »

 

Une fois la prescription réalisée par l'architecte, l'entreprise se charge de la mise en œuvre en tenant compte des méthodes définies par le bureau d'études du fabricant. « Il faut impérativement respecter le cahier des charges concernant la tension à appliquer au panneau entre les consoles hautes et basses », souligne Michel Lafont.

 

Le phasage de l'opération est parfaitement logique : mise en place des consoles hautes et basses, qui devront supporter les efforts de tension, des consoles intermédiaires, dites de contreventement, qui maintiennent les panneaux en place, arrimage des panneaux au moyen des traverses d'extrémité, mise en tension, enfin raccordements intermédiaires.

 

« C'est un système d'habillage remarquablement rapide, estime Michel Lafont, qui n'oblige pas à mobiliser un effectif nombreux mais suppose une bonne organisation et d'importants moyens mécaniques - chariots élévateurs avec palonnier, grue télescopique -, car les panneaux peuvent atteindre une hauteur de 30 m. »


 

Le Pavillon Dufour, la nouvelle entrée du Château de Versailles est équipée d’une toile en maille métallique GKD. ©GKD

 



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Pour aller plus loin ...

Newsletter
Produits


Votre avis compte
Êtes-vous favorable à la mise en place d'un certificat de conformité de performance énergétique pour les artisans non-certifiés RGE ? (251 votants)
 
Articles
Nouveautés Produits